par Alexandre Lemoine.
L’Union Chrétienne-Démocrate (CDU) d’Allemagne s’apprête à élire son nouveau chef presqu’un an après la décision de la présidente en exercice du parti Annegret Kramp-Karrenbauer de quitter son poste, tout en conservant le portefeuille de ministre de la Défense. Un vote en ligne se déroulera pour la première fois le 16 janvier pendant le premier congrès numérique de la CDU de l’histoire. Le vainqueur pourra prétendre à l’avancement de sa candidature au poste de chancelier en 2021.
Le format d’élection du nouveau chef de la CDU a été révélé ce lundi après-midi. Le communiqué a été publié sur Twitter par le service de presse du parti à l’issue d’une réunion de sa direction. « La direction de la CDU a ordonné d’organiser le premier congrès numérique du parti les 15 et 16 janvier 2021 », ont déclaré les participants à la réunion. Le congrès s’achèvera par un vote en ligne censé déterminer le nouveau chef du parti, au premier tour si possible, ou alors en deux tours le cas échéant.
Toutefois, la charte du parti ne permet pas de reconnaître juridiquement les résultats du vote en ligne, et la procédure d’élection sera donc divisée en deux étapes. D’abord, 1001 délégués du congrès voteront pour l’un des candidats à partir de leur ordinateur personnel. Le vainqueur sera déterminé par la majorité des voix. Mais ensuite, afin de valider le vote en ligne, les délégués devront envoyer des bulletins par la poste dans des enveloppes protégées spéciales. Le parti met au point en cours de route les derniers détails, mais il est prévu que dans le bulletin de vote par la poste il soit possible de voter seulement pour ou contre le candidat déjà élu en ligne. Comme l’a expliqué le secrétaire général de la CDU Paul Ziemiak, les résultats définitifs des élections seront formellement confirmés le 22 janvier. Tous les candidats à la présidence de la CDU sont préalablement convenus de reconnaître les résultats du vote électronique.
C’est la première fois qu’un tel vote sera organisé en Allemagne, mais il était impossible de repousser davantage l’élection du chef du parti conservateur.
En février 2020, la chef actuelle du parti Annegret Kramp-Karrenbauer a fait part de son intention de renoncer à la direction du parti et à l’avancement de sa candidature au poste de chancelier en 2021. C’est arrivé après un scandale aux élections dans le land fédéral de Thuringe, où les membres de la CDU ont été accusés de complot avec « l’infréquentable » Alternative pour l’Allemagne (AfD) (soi-disant pour faire élire un candidat de compromis). Sur fond de ce scandale résonnant les élections du nouveau chef de la CDU ont été fixées pour avril, mais ensuite reportées à décembre à cause de la pandémie de coronavirus. La seconde vague de Covid-19 a brouillé une nouvelle fois les plans des chrétiens-démocrates, mais cette fois le choix d’organiser les élections en janvier semblait définitif.
Par ailleurs, ce n’est pas hasard si la CDU s’empresse d’élire son nouveau chef. Les prochaines législatives allemandes se tiendront en septembre 2021, qui détermineront précisément la candidature du nouveau chancelier. D’ici-là, le nouveau chef de la CDU aura besoin non seulement de faire parler de lui, mais également de présenter un programme électoral avec lequel le parti se battra pour le pouvoir après le départ d’Angela Merkel.
D’après les sondages, ainsi que selon les sympathies au sein du parti, le vainqueur potentiel est l’ancien chef de la fraction conservatrice au Bundestag Friedrich Merz. Cet homme politique, qui n’a jamais occupé un poste dirigeant, possède depuis longtemps la réputation de « principal critique de Merkel » et prône un renouvellement de la CDU.
Ses rivaux seront le premier ministre de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie Armin Laschet et le chef du comité parlementaire pour la politique étrangère Norbert Röttgen. Ces deux hommes politiques ont ouvertement déclaré partager les opinions de la chancelière et être prêts à suivre la voie d’Angela Merkel.
Etant donné que la CDU et la CSU se présenteront ensemble aux élections, la décision définitive concernant l’avancement d’un candidat au poste d’Angela Merkel sera prise par les chefs des deux partis. Il s’agissait traditionnellement du chef de la CDU, mais il n’est pas exclu que cette fois soit nominé le chef de la CSU, c’est-à-dire Markus Söder. Depuis l’existence de l’alliance c’est arrivé seulement deux fois: en 1980 et en 2002.
source : http://www.observateurcontinental.fr/
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