Au lendemain du démantèlement du campement Notre-Dame par le SPVM, L’Anonyme, Dopamine, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), la Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le sida (TOMS), L’organisme Chez Stella et le Comité BAILS, organismes communautaires en itinérance et en droit au logement dans Hochelaga-Maisonneuve, qui soutenaient et continuent de soutenir les habitant.e.s du Campement Notre-Dame, dénoncent les conditions du démantèlement.
Les groupes mettent de l’avant le caractère violent et démesuré d’une opération qui a mobilisé plus d’une centaine de policiers, dont des policiers anti-émeutes, pour déloger les habitant.e.s du camp, du lieu où ils s’étaient établis depuis plusieurs mois.
Ils témoignent de la mise à distance des intervenant.e.s, pourtant présent.e.s auprès des campeurs et des campeuses depuis les débuts du camp, qui n’ont ainsi pas pu être accompagné.e.s lors du démantèlement, qui étaient le plus souvent en état de choc. « Nous avons été choqués par le démantèlement du camping Notre-Dame d’hier et l’intervention policière démesurée qui l’a accompagné. De plus, il est totalement inacceptable qu’on ait refusé l’accès au site aux intervenant.es qui offrent un soutien psychosocial aux campeurs depuis plusieurs mois dans ces moments difficiles. » dénonce Sylvie Boivin, Directrice générale de L’Anonyme.
Les organisations présentes ont insisté sur le fait que le démantèlement n’est pas la solution à l’itinérance et qu’au contraire elle aggrave la situation des sans-abris. « Évincer les gens du chez-soi qu’ils ont créé, c’est les isoler de leur communauté et les priver de leur droit à la santé et à la sécurité » explique Émilie Roberge, chargée de projet à la Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le sida (TOMS). « L’organisme Dopamine est très préoccupé par les méfaits de ce type d’action auprès des personnes en situation d’itinérance, expulser les gens de leur campement et les forcer à se déplacer contre leur gré ne résout pas le problème de l’itinérance à Montréal. » ajoute Martin Pagé, Directeur général de Dopamine.
Les groupes critiquent vivement les raisons de sécurité mises de l’avant par la Ville en les qualifiant de « simple prétexte » pour dissimuler l’itinérance grandissante qui a cours à Montréal et qui a atteint un seuil critique lors de la pandémie. En effet, l’itinérance a augmenté de 60% à Montréal depuis le mois de mars 2020, selon les mots de la Mairesse Valérie Plante « Cela fait des années que la Ville et les gouvernements surinvestissent dans des opérations policières et privilégient des solutions d’hébergement d’urgence plutôt que d’investir dans des solutions de long terme comme le logement social, il est grand temps que ça change. Nous avons de spropsotions concrètes et aimerions être enfin entendus», dénonce Marine G. Armengaud, Organisatrice communautaire au Comité BAILS.
Les organismes ont par ailleurs affirmé que d’autres actions auraient pu être entreprises pour accroître la sécurité du campement et permettre aux habitants de prendre eux-mêmes la décision de rester sur les lieux ou de quitter.
« Le RAPSIM, la TOMS et le Réseau de la communauté autochtone de Montréal, en soutien au Collectif On ne laisse personne derrière, interpelle la Ville de Montréal depuis des mois sur des solutions adaptées à apporter aux personnes présentes en campement, notamment une formation prévention du feu par les pompiers et le développement d’installations sécuritaires. Les campements se multiplient sur l’île de Montréal et des réponses urgentes sont demandées. » signale Laury Bacro, organisatrice communautaire au RAPSIM.
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