À la recherche d’une flambée de cohérence
Les autruches qui posent leur tête au sol veulent savoir à quelle distance et dans quelle direction se dirige un prédateur potentiel. Les affairistes et les États, eux, se cachent la tête dans les sables bitumineux, pour éviter de voir les conséquences de leur avidité. Préférez le risque de contaminer 600 cours d’eau, polluer des sites naturels et des sols fertiles, pour acheminer du pétrole de mauvaise qualité sur le territoire du Canada et, surtout, du Québec, pour des entreprises états-uniennes (Irving Oil; Kinder Morgan), c’est plus qu’un choix absurde, c’est criminel. Nous savons par expérience qu’en cas de déversement ou d’explosion, ce n’est pas les responsables qui paient les tombes des victimes et la reconstruction d’un lieu.
Le grand déraillement
On a démantelé les rames de tramways, considérés désuets, alors que c’est l’utilisation à outrance du pétrole qui est obsolète. Au lieu d’imiter l’Arabie Saoudite qui ne respecte pas les droits humains et dont le pétrole enrichit des magnats belliqueux, nous devrions développer les transports en commun et diminuer la fabrication de véhicules privés. La possibilité de prendre une voiture dans des stationnements communautaires s’avère une bonne option. Financer la recherche et le développement de voitures consommant de l’hydrogène serait préférable aux piles électriques traditionnelles, qui exigent du graphite et du lithium, plus rares encore que le pétrole, et dont l’extraction pollue l’environnement, tue les mineurs ou abîme leur santé. Le confort et la haute technologie n’empêchent pas la planète de devenir un vaste dépotoir.
Une ressources d’avenir plutôt qu’un présent visqueux
L’énergie obtenue en séparant, par électrolyse, les molécules d’hydrogène de d’eau, donne une ressources propre. La combustion de l’hydrogène est non polluante, et dans ce domaine, l’Allemagne est un pays précursseur.¹ La technique s’affine toujours davantage, seuls les réseaux de distribution et de réserves manquent, à grande échelle, pour en faire l’énergie principale de tous les moyens de transport. Et si l’hydrogène gazeux est explosif, c’est également le cas des autres carburants. Même une petite bombonne, servant à alimenter un cuiseur (BBQ), explose et s’enflamme rapidement, sous de forts rayons de soleil…
Le Sommet de l’hypocrisie
Le charbon représente 40% des combustibles utilisés dans le monde. Profitant de la Conference of the parties, soit la COP23, présidée par l’ONU, à Bonn, en novembre 2017, l’Angleterre et le Canada initièrent une coalition, intitulée « Énergiser au-delà du charbon ».² Cette alliance se composait alors de 27 États ou villes, s’engageant à remplacer le charbon par des énergies renouvelables ou moins polluantes. Ces belles paroles constituent leur plus notable succès. Le jour suivant la conférence, on décida de continuer les exportations de charbon canadien, vers les États-Unis! Un jour de plus et la Ministre de l’environnement, Catherine McKenna, confirmait l’aval du projet Keystone XL. Pour le bénéfice de nos voisins, le pétrole transitera de l’Alberta vers le Sud étatsunien.³
Fuite de capitaux
En ce même mois de novembre, 800,000 litres d’or noir prenaient la fuite d’un pipeline, sans qu’on puisse les rattraper… Le 21 du même mois, Rachel Notley, alors Première ministre de l’Alberta, réclamait plus d’investissements fédéral, en vue d’aménager de nouveaux pipelines. Précisons que cette femme est issue du Nouveau Parti démocratique. Quant au pipeline 9B qui traverse la rivière des Prairies et celle des Mille-îles, au Québec, depuis son installation, ce serpent poreux a subi plus de 60 mues de réparation. Et comme Justin Trudeau est aussi fluide que Madame McKenna, les deux soutiennent qu’il n’y a aucune contradiction entre leur volonté de protéger l’environnement et fournir du combustible financier au maintien d’énergies sales. 4
La résolution de 2018
Pour inaugurer le printemps, on remis à plus tard l’entrée en vigueur d’une réglementation, visant à réduire les effluves de méthane.
La palme d’or noir
Plus récemment, on apprit que Teck Metals est à l’origine de 13 déversements en deux ans, et Teck Coal fut sanctionné, aux États-Unis, pour déchargement excessifs de sélénium en rivières. 5
Conclusion
En conférence, le Premier ministre demandait s’il existe un pays dans le monde qui possède du pétrole et qui ne l’exploite pas. En effet, les gens d’affaires ̶ et le gouvernement Trudeau, avec lequel ils sont en étroite relation ̶ , se préoccupent avant tout d’enrichir quelques entreprises privées et des élus d’entre les élus. Puisqu’il encourage la création de paradis… fiscaux, je suggère à Justin Trudeau de choisir un pays du Golfe Persique, lors de ses prochaines vacances. En regagnant la plage, après une baignade parmi les poissons flottant sur le dos, un employé d’hôtel chic apporte des lingettes, conçues pour enlever les traces de carburant sur les maillots de bain! Quel avenir bucolique nous attend, si nous demeurons au club des extracteurs de pétrole! Justin Trudeau aurait de nouveau la face peinte en noir, sans pouvoir s’en excuser.
Maryse Laurence Lewis
Références :
1. Vert, la route de la fortune? Article de Curtis A. Moore, revue Biosphère, septembre-octobre 1992.
1.https://www.lapresse.ca/auto/2020-06-10/l-allemagne-veut-devenir-numero-1-mondial-de-l-hydrogene
2. https://www.lemondedelenergie.com/cop-23-coalition-charbon/2017/11/26/
2. https://www.canada.ca/fr/services/environnement/meteo/changementsclimatiques/mesures internationales-canada/retrait-progressif-charbon/declaration-alliance.html
3. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1068192/decision-keystone-xl-alberta-nebraska-petrole-economie
5. Pour des précisions sur le projet de pipeline TransCanada-Énergie Est, voir le mémoire envoyé au Bureau des Audiences Publiques, sur mon site : florefauneco.wordpress.com (Entrer le nom par la bande URL, en haut de l’écran d’ordinateur).
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