Des figurantes en folie font dérailler un film en se vengeant de ses vedettes
1- Sion Sono au FNC
La 49e édition du Festival du nouveau cinéma s’est achevée à Montréal le 31 octobre dernier, après le visionnement en ligne de plus de 200 films d’une cinquantaine de pays, grâce à l’implication de Québecor et l’aide de la SODEC, de Téléfilm Canada et de divers ministères plus la Ville de Montréal. Le prix Temps Ø décerné au film ayant remporté le plus de votes auprès du public a été accordé à Red Post on Escher Street, de Sion Sono, « une comédie virulente et volatile (aussi très féminine) sur un tournage de film qui déraille lorsque ses figurants se révoltent », selon le communiqué clôturant le festival. On s’y extasie aussi sur ce « cinéma qui s’éclate, incisif, jouissif et débridé, grand public ou avant-gardiste, privilégiant surprises et découvertes, cherchant le vrai plaisir du spectateur et les émotions qui bousculent et rendent meilleur ». Bref, du cinéma de genre qui pourrait triompher au festival Fantasia…
On voit bien combien le cinéma asiatique évolue, émulé par le succès inouï, tant au Festival de Cannes qu’aux Golden Globes et aux Oscars, du film coréen Parasite, une histoire de Bougons tels qu’ils auraient pu évoluer, si le Québec avait donné les plus grands moyens à François Avard d’en assurer librement une mise en scène filmique plus déjantée.
2- Kazuhiro Soda au RIDM
Du 12 novembre au 2 décembre, les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), en ligne partout au Québec, présenteront Zero, de KAZUHIRO SODA. Déjà, lors de la rétrospective K. Soda en 2018, les RIDM avaient présenté Mental (2008), chef-d’œuvre du cinéaste japonais sur la clinique psychiatrique du Dr Yamamoto.
« Avec toujours autant de délicatesse, Zero [2020] observe d’abord patiemment les dernières consultations [de l’octogénaire] avec ses patientes et patients, à l’affût des gestes et expressions qui définissent la relation d’affection et de confiance entre le soignant et ses malades [puis tourne] son attention vers Yamamoto et sa femme, alors que le couple s’installe dans la routine harmonieuse de ses derniers moments. Plein de sagesse et de poésie, Zero est un portrait indélébile de la bonté et de la fragilité humaines.»
On espère que le RIDM mettra aussi à l’affiche le film de Kazuhiro Soda gagnant du meilleur documentaire au Festival International de Films de Hong-Kong 2011, intitulé Peace, qui observe l’acceptation et le rejet quotidiens des habitants et des chats errants d’Okayama. Hiroko Kashiwagi y gère un organisme non-lucratif affecté par les coupures gouvernementales dans sa mission de visites à leurs maisons de personnes âgées avec des handicaps, en particulier le nonagénaire Shiro Hashimoto, hanté par son passé de militaire de la Seconde guerre mondiale. Combien ce cinéma est proche des films de Pierre Perreault, de Martin Duckworth et de l’artiste pour la paix Fernand Dansereau.
3- Mangas, succès populaire
Loin de la nostalgie qui imprègne les deux films précédents, la jeunesse québécoise est fascinée par les mangas, un succès populaire mondial. La top-modèle Marie-Claude Bourbonnais (photo) était l’invitée spéciale de l’excellente émission Y’a du monde à messe de Télé-Québec animée par le délicieux Christian Bégin. Elle est une adepte du cosplay, faisant référence à ces amateurs qui se déguisent et se maquillent comme leurs héros favoris des bandes dessinées japonaises. On en compte au moins trois boutiques spécialisées au Québec : l’O-Taku Manga Lounge, magasin de bandes dessinées à Montréal, l’œil de Chat-Café Manga, librairie-restaurant à Sherbrooke et, non loin de Drummondville, l’Anipassion-J, avec ses bandes dessinées-mangas en ligne de Sainte-Praxède!
Ce n’est pas la tasse de thé de tout le monde…
4- Hayao Miyazaki Le voyage de Chihiro
Quant à ma fille, elle est depuis longtemps fascinée par le cinéma d’animation d’un grand fan de Frédéric Back, Hayao Miyazaki, dont elle a vu le chef d’œuvre Le voyage de Chihiro (Spirited away 2001) à de multiples reprises. Il s’agit d’une légende onirique hors temps dont la courageuse héroïne vit une aventure parfois cauchemardesque, puisqu’elle affronte d’abord le traumatisme de voir ses parents transformés en cochons (allusion à leur mode de vie bourgeois?). Florence Jasmin a passé des heures à peaufiner ce dessin aux images tirées de deux films de Miyazaki (l’autre étant Le château ambulant ou Howl’s moving castle 2004) qu’elle partage aujourd’hui avec vous pour le plaisir.
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