Saint Jude au coeur de la pandémie

Saint Jude au coeur de la pandémie

 « Rien ne peut arriver sans que Dieu le veuille. Et tout ce qu’Il veut, si mauvais que cela nous paraisse, est vraiment meilleur.»

– Tiré de l’ultime lettre de saint Thomas More à sa fille ainée

Saint Jude est le patron des causes désespérées ou difficiles, il est certainement le nôtre pour une raison ou une autre. Si la pandémie exaspère et fait d’autant plus ressortir notre condition précaire en ce bas monde, il n’en reste pas moins que le véritable tourment ne semble pas être là. 

Devant les malheurs des Galiléens massacrés par Pilate et ceux des Hiérosolymitains écrasés par la tour de Siloé, Jésus exhortait vivement ceux qui l’entouraient à se convertir. Pour éviter l’absurde marasme social que cause le coronavirus et que la deuxième vague nous garroche en pleine face, écoutons donc cette invitation providentielle à la pénitence (Lc 13,1-5).

Dieu dans tout ça ?

En fin septembre, le gouvernement et les experts de la santé nous invitaient eux aussi à faire pénitence, c’est-à-dire à la privation. «Se priver pour mieux en profiter» qu’on se disait en pensant à Noël et au temps des fêtes. Lundi, par contre, on nous annonçait que les mesures seraient prolongées pour quatre autres semaines, encore… 

Et Dieu dans tout ça? La question se pose. En fait, il faut se la poser. Dieu est le Père tout-puissant, le Créateur et le Maitre de l’histoire, oui ou non ? Si oui, il brette quoi? Si non, tout est permis ? 1. Je laisse la question ouverte.

On connait peu de chose sur saint Jude, pas plus qu’on n’en sait sur saint Simon, avec qui il partage les honneurs du jour. Ce sont les deux disciples obscurs de la douzaine. Judas Thaddée ou Jude, pour ne pas le confondre avec le traitre, nous aura au moins laissé une courte épitre, que je vous invite à aller lire: elle est d’une actualité décapante.

Le saint antiromantique

J’ai toujours bien aimé saint Jude, et nombre de fois je me suis confié à son patronage et à son intercession.

Sans doute parce qu’il y a quelque chose d’un tant soit peu romantique dans le fait de se croire sans recours. Ce qu’on affectionne particulièrement quand on est assez jeune pour commencer à vieillir. Les premières misères sont objectivement les plus anodines, mais elles n’en restent pas moins les plus vraies et les plus dures, car ce sont les seules qu’on connaisse et elles nous font déchanter de la candeur de l’enfance. 

Si aujourd’hui encore, je chéris saint Jude, c’est surtout parce qu’il est un frère d’espérance et un compagnon de pèlerinage en ce monde où nous appréhendons tous les évènements comme dans un miroir, en énigme (1 Co 13,12).

Il est certes difficile de comprendre comment les tribulations du temps présent manifestent la gloire de Dieu et ainsi la bonté avec laquelle il gouverne le monde. Cependant, cela nous oblige à prendre parti, à amasser un trésor dans le Ciel et à confier résolument nos misères et nos peines, comme celles de l’humanité, à Dieu par l’intercession de son Fils, de sa Mère, mais aussi d’un spécialiste en la matière tel que saint Jude Thaddée.

Litanie du désespéré

Je conclus donc en recourant à lui de la façon la plus propre qui soi, la prière de demande :

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que l’Église de Jésus-Christ soit de plus en plus charitable ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que la splendeur de l’Église brille à la face des nations ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que les théologiens catholiques enseignent toute la foi dans sa beauté et son intégralité ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que les croyants se fortifient dans leur foi de jour en jour ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que nous recevions avec une obéissance filiale et généreuse les paroles du pape;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que les peuples qui ont reçu le don de la foi n’aient pas le malheur de le perdre;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que les nations qui se sont corrompus reviennent vers toi ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que viennent des Apôtres aux peuples encore assis à l’ombre de la mort ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Fais, Seigneur, par l’intercession de saint Jude, que tous ceux qui l’invoqueront dans leurs nécessités s’en trouvent consolés et fortifiés ;

– nous t’en prions, exauce-nous

Saint Jude, que les fidèles appellent le Patron des causes désespérées, ne cesse pas de nous montrer de ta place particulière auprès de Dieu.

Prie pour nous, ô bienheureux apôtre Jude !

– Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ


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  1. Pour reprendre la fameuse boutade du nihiliste Ivan Karamazov dans le roman de Dostoïevski, Les frères Karamazov : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis! »

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