La décision du président français Emmanuel Macron d’imposer le couvre-feu en raison de l’urgence sanitaire, à partir de de ce vendredi minuit dans les grandes métropoles est comme la Cocotte-Minute dans laquelle se trouvent tous les ingrédients explosifs en France, un pays qui accumule depuis plusieurs années des conflits sociaux violents, le chômage de masse, la pauvreté endémique, les séparatismes identitaires, religieux et ethniques, avec l’insécurité sur fond de guerre larvée sur le territoire français entre les différentes communautés détentrices ou pas de la nationalité française.
Le collègue suisse du journal Le Temps Richard Werly a écrit un article Emmanuel Macron face au risque de rébellion sociale en évoquant l’existence de «deux France» deux semaines après la présentation du président français, le 2 octobre dernier, de son plan d’action contre les «séparatismes», terme utilisé pour cibler la pratique d’un islam en rupture avec les règles sociales et politiques mais aussi en visant les mouvements identitaires des Français de souche qui ne veulent pas laisser le pays de leurs ancêtres finir comme quelque chose ressemblant à l’Afrique du Sud. Les zones visées par le couvre-feu macronien concernent en grande partie de manière étrange les points géographiques où des populations sont, en fait, en train de faire sécession: l’île-de-France, Aix-Marseille, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse.
Les Français de souche regardent avec ironie ce plan car jamais la République française n’a su ou voulu représenter la loi dans ces territoires qui sont maintenant considérés comme des zones perdues surtout depuis la mise en place des lois favorisant la discrimination positive qui empêchent la police d’agir. Le journaliste suisse décrit cette France coupée en deux avec «l’une verrouillée entre 21 heures et six heures du matin» et «l’autre qui essaiera – si les taux de circulation du coronavirus le permettent – de continuer sa vie normale» en précisant, à juste titre, même si il ne parle que de «la jeunesse étudiante déjà déboussolée» sans planter sa plume numérique dans la vraie situation française, que «Emmanuel Macron prend un réel risque».
De Suisse, on voit que le couvre-feu «made in France» va finir de tuer ce qui reste des rapports humains dans des zones déjà difficiles et les détruire ailleurs en France. «Ne risque-t-on pas de voir mourir, à la faveur de ce couvre-feu, toute une partie de la convivialité déjà mise à mal par l’Internet?», se demande le journaliste suisse car «les forces de l’ordre vont redevenir, dans cette France du couvre-feu, le métronome de la vie nocturne» et «le rituel des attestations et des amendes va reprendre», tout en posant la question: «Fallait-il en arriver là?».
En effet, ce couvre-feu s’apparente plus à de la répression tout en étant un signe d’impuissance d’un pouvoir à l’agonie dans un pays qui n’ a pas les moyens d’intervenir dans les zones «chaudes». En outre, on vient d’apprendre qu’il n’y aura pas pas d’aide exceptionnelle de 150 € et de 100 € par enfant pour les bénéficiaires des APL comme annoncé par Emmanuel Macron, faisant dire à François Asselineau que le président mentce qui va faire augmenter la pression chez les populations revendiquant le racialisme et bénéficiant de la discrimination positive car elles font le plus d’enfants.
Doucement, l’auteur du Temps introduit la question brûlante «à savoir comment les Français vont réagir, même si l’hiver est plus propice au couvre-feu nocturne que l’été» tout en signalant une absurdité car «alors que le couvre-feu est censé, selon Emmanuel Macron endiguer l’épidémie, on peut avoir «un mouvement d’exode massif des urbains qui peuvent se le permettre (professionnellement, familialement et financièrement)», pouvant ainsi propager le virus sur les zones qui ne se trouvent pas encore sous le couvre-feu. Puis, enfin, citant pudiquement «les populations en difficulté des quartiers chauds», notre reporter helvétique posent la question si elles vont «accepter sans réagir le quadrillage policier qui va en résulter?» car cela devrait provoquer «une recrudescence des attaques contre les forces de police».
Cependant, il est à noter que, comme l’indique Les Echos, en citant le patron des députés UDI Jean-Christophe Lagarde, ex-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) «la France n’a pas les effectifs de police pour faire appliquer un couvre-feu».
Comme l’explique le journaliste d’investigation Laurent Obertone, «la France est devenue un bidon d’essence, il ne manque plus que l’étincelle». Est-ce que ce couvre-feu est cette étincelle?
Pierre Duval
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