L’opposition à l’Assemblée nationale promet d’être « tenace », après avoir essuyé un autre refus de la part du gouvernement de tenir une commission d’enquête publique sur les 4000 décès en CHSLD.
La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a passé la majeure partie d’une interpellation, vendredi, à défendre la décision de son gouvernement de confier un mandat à la commissaire à la santé et au bien-être.
Elle a plaidé que la commissaire a tous les pouvoirs d’une commission d’enquête, incluant le pouvoir d’astreindre des témoins à comparaître, à l’exception d’imposer l’emprisonnement.
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Pendant deux heures, Mme Blais a rappelé aux partis d’opposition qu’ils avaient tous, à un moment ou un autre, fait l’éloge de ce poste de commissaire.
« Je m’explique mal pourquoi vous avez changé d’opinion », a-t-elle déclaré, combative, se défendant de verser dans la partisanerie.
« C’est vrai que je pourrais retourner chez nous à 70 ans cultiver mes patates et mes tomates, mais j’ai décidé de me battre », a-t-elle ajouté dans une envolée oratoire.
Événement exceptionnel
Disant relever plusieurs « contradictions » dans le discours de la ministre, le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, a demandé pourquoi elle s’opposait à une enquête publique.
« Elle dit qu’elle ne veut pas se cacher derrière un paravent, mais pourquoi garder cette enquête derrière ce fameux paravent ? »
Et puis, se tournant vers Mme Blais : « Vous parlez des aînés qui sont invisibles, et la solution que vous trouvez, c’est de les rendre encore plus invisibles en pelletant le dossier derrière les portes closes du travail d’une commissaire dont on n’entendra parler que lors du dépôt de son rapport.
« Ce qu’on soupçonne, si on se fie au dernier rapport, c’est que le rapport pourra aussi être rendu public un vendredi après-midi à 15 heures dans un coin sombre du web. C’est ce que l’on veut à tout prix éviter », a ajouté M. Arseneau.
Par ailleurs, le Parti québécois a plaidé que le drame vécu dans les CHSLD est un événement « exceptionnel » qui mérite un examen tout aussi exceptionnel, en l’occurrence une commission d’enquête publique, comme ce fut le cas lors de l’effondrement du viaduc de la Concorde qui a tué cinq personnes.
Une démarche d’enquête participative permettrait aux familles des victimes de donner leur version des faits, et aux Québécois, qui ont vécu un « traumatisme », de « guérir et de tourner la page ensemble ».
M. Arseneau, qui estime qu’une enquête publique est inévitable, compte tenu également que l’Ontario a fait ce choix, a même suggéré un nom : « Vérité, passion et réconciliation ».