Le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est du Québec (SIIIEQ-CSQ) considère que le centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie perd le contrôle de la gestion de la deuxième vague de la COVID-19 dans la Baie-des-Chaleurs.
La MRC recense maintenant 250 cas par 100 000 habitants, ce qui en fait le territoire avec le nombre de cas le plus élevé au Québec. Ce sont malheureusement les patients et le personnel infirmier qui en paient le prix.
Le président du SIIIEQ-CSQ, Pier-Luc Bujold, déplore que la gestion actuelle crée plus de problèmes qu’elle n’en règle. « Les conditions de travail des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes que nous représentons deviennent insoutenables, ce qui pousse plusieurs personnes à prendre leur retraite, à démissionner ou à quitter en congé de maladie. L’imposition stricte des arrêtés ministériels, sans considérer les impacts à court terme de ces applications, fait mal. On assiste à une véritable gestion sans lendemain », dénonce le président.
La situation au CHSLD de Maria (Résidence Saint-Joseph)
Le leader syndical explique que le centre d’hébergement dénombre 7 décès ainsi que 19 cas positifs sur 84 résidents depuis la semaine dernière. Le CISSS impose au personnel, depuis samedi dernier, des horaires de 12 heures sans préavis décent. Plusieurs employés testés positifs ont été retirés. Des employés immunosupprimés ont même été forcés de travailler et ont contracté la COVID-19.
« Prendre soin des gens, c’est notre priorité, mais on doit avoir les moyens pour le faire adéquatement. L’épuisement et la détresse psychologique sont palpables chez les membres que nous représentons. » Pier-Luc Bujold ajoute qu’entre samedi et lundi dernier, à la suite de l’imposition des horaires de 12 heures, plusieurs employés ont démissionné ou ont quitté pour des congés de maladie.
« Nous avons pourtant averti les ressources humaines des risques d’un tel scénario. Le manque de personnel est pire que jamais puisque le CISSS s’est entêté à appliquer les arrêtés ministériels sans en prévoir les impacts », ajoute le président du SIIIEQ-CSQ.
De l’aide urgente demandée à Québec
Dans ce contexte, Pier-Luc Bujold demande au gouvernement des ressources additionnelles pour la Baie-des-Chaleurs ainsi que des mesures financières d’attraction. « Il est clair que les gestionnaires sont dépassés par les événements qu’ils gèrent à la journée et que ce mode de gestion est toxique pour les membres qu’on représente. Quand les décisions de la direction ont comme résultat des démissions et des congés de maladie, il est peut-être temps d’écouter ce que les travailleuses et les travailleurs ont à dire », conclut Pier-Luc Bujold.
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