Au même moment où Québec a annoncé des amendes salées aux contrevenants des règles de santé publique, les organisateurs d’une manifestation regroupant des opposants au port du masque les ont invités à contester toute contravention qu’ils pourraient recevoir.
«[Les autorités] jousent [sic] avec la peur des tickets et non avec la peur de la maladie », a lancé Steeve « L’artiss » Charland, un des anciens dirigeants du groupe identitaire La Meute, aujourd’hui devenu un des porte-parole des antimasques.
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Les centaines de manifestants réunis au parc Lafontaine, situé dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal à Montréal, ont été invités par M. Charland à poursuivre leur combat pour leur liberté de ne pas porter de couvre-visage ainsi que de continuer à pouvoir se réunir en toute quiétude.
« Ils veulent nous donner des tickets de sommes faramineuses parce qu’on veut vivre une vie normale, ça n’a aucun bon sens, on n’acceptera pas ça », a-t-il déclaré sous les applaudissements de la foule.
Quelques minutes plus tôt, Québec a fait savoir que les policiers pourront désormais obtenir un « télé-mandat » sur-le-champ auprès d’un juge pour pénétrer à l’intérieur de résidences privées où ils soupçonnent un rassemblement illégal. Ils pourront par la suite remettre un constat d’infraction portatif assorti d’une amende de 1000 dollars à toute personne faisant fi des règles sanitaires.
« Ce ne sont pas les cas de covid qui vont augmenter, mais bien les faillites, les cas de détresse et de violence conjugale », a avancé M. Charland.
D’autres orateurs ont pris la parole pour encourager les manifestants à continuer à sensibiliser leur famille à l’importance de s’opposer aux mesures imposées par la santé publique. Certains ont laissé entendre que si Québec serre la vis c’est en raison de leur nombre grandissant.
Soirée festive
Les manifestants non masqués se sont serrés dans leurs bras, donné la bise et ont dansé ensemble à quelques heures du début du confinement de 28 jours annoncé plus tôt cette semaine par le premier ministre François Legault.
Karine, qui a préféré taire son nom de famille, a fait la route depuis Mont-Saint-Hilaire pour être présente. « C’est une question de respecter la liberté de choix de chacun. Je ne vais pas faire exprès d’entrer dans la bulle de quelqu’un, je respecte la distanciation physique, mais j’aimerais ça respirer et le masque m’empêche de le faire », a fait valoir la mère de famille, venue avec son garçon de 11 ans.
À deux reprises, des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont intervenus auprès des organisateurs.
« On vous demande de respecter la distanciation physique, l’espace nous le permet, mais on vous rappelle que ça reste un choix individuel », a averti un organisateur, qui a lui aussi rappelé aux manifestants « qu’une contravention, ça peut toujours se contester ».
Des agents à vélo se sont promenés par moment dans la foule demandant le respect du 2 mètres. Un avis de dispersion a aussi été lancé laissant présager une intervention des autorités, mais finalement les manifestants ont quitté le terrain à 19h, comme prévu.
Parallèlement à ce rassemblement, les organisateurs du rassemblement prévu le 11 octobre au parc Jarry à Montréal ont finalement annoncé l’annulation de l’événement dans une vidéo diffusée sur Facebook.
« En raison de la zone rouge et des restrictions entourant celle-ci, l’événement « Action pour la liberté » est annulé », a fait savoir Jean-François Denis, un des organisateurs, tout en qualifiant la situation de «pseudo pandémie».