Le président français Emmanuel Macron s’est dit «préoccupé», ce 30 septembre, par des déclarations «guerrières» de la Turquie concernant le Haut-Karabagh, théâtre de violents combats entre l’Azerbaïdjan et les combattants de l’enclave soutenus par l’Arménie.
La Turquie s’est déclarée le 29 septembre déterminée à aider l’Azerbaïdjan à «recouvrer ses terres occupées et à défendre ses droits et intérêts selon le droit international» dans le Haut-Karabagh.
Des «déclarations politiques» jugées «dangereuses»
«J’ai noté les déclarations politiques de la Turquie qui, je pense, sont inconsidérées et dangereuses», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une conférence de presse dans la capitale lettone, Riga.
«La France demeure extrêmement préoccupée des messages guerriers que la Turquie a eus ces dernières heures, au fond décomplexant l’Azerbaïdjan dans ce qui serait une reconquête du Nord Karabagh et cela, nous ne l’accepterons pas», a-t-il insisté.
Je dis à l’Arménie et aux Arméniens, la France sera dans son rôle
Néanmoins, le locataire de l’Elysée a signalé qu’au stade actuel il n’était pas permis de parler «d’une régionalisation du conflit».
Il faut «établir des éléments de faits […] pour comprendre exactement ce qui s’est passé et où sont les responsabilités», a précisé Emmanuel Macron.
Le dirigeant français a par ailleurs annoncé qu’il aurait des entretiens avec son homologue russe Vladimir Poutine, ce 30 septembre au soir, et avec le président américain Donald Trump, le 1er octobre, avant de rendre compte de la situation devant le Conseil européen.
«Je dis à l’Arménie et aux Arméniens, la France sera dans son rôle», a déclaré par ailleurs Emmanuel Macron.
La Turquie appelle à la fin de «l’occupation» arménienne du Haut-Karabagh
Ankara a vivement réagi aux propos du président français. «La solidarité exprimée par Macron envers l’Arménie, tandis qu’il ne se préoccupe pas des territoires d’Azerbaïdjan, signifie qu’il soutient l’occupation», a affirmé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
La solidarité exprimée par Macron envers l’Arménie, tandis qu’il ne se préoccupe pas des territoires d’Azerbaïdjan, signifie qu’il soutient l’occupation
La Turquie considère que l’Arménie occupe le Haut-Karabagh par les biais de séparatistes hostiles à Bakou qui y ont autoproclamé une république en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à la fin de «l’occupation» arménienne du Haut-Karabagh pour faire cesser les combats meurtriers qui y opposent séparatistes soutenus par l’Arménie et forces azerbaïdjanaises.
Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu le 29 septembre au soir au téléphone avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à la demande de ce dernier, et a souligné «la nécessité urgente d’un cessez-le-feu» et de «désamorcer la crise».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a réclamé le même jour, dans une déclaration unanime, un «arrêt immédiat des combats».
L’Union européenne a quant à elle jugé le 28 septembre la situation au Haut-Karabagh «très préoccupante» et toute ingérence dans cette région «inacceptable».