Par René Lamertume − Septembre 2020
Le but de ce texte est de tenter de faire un lien entre des tendances fortes et, en apparence, disparates constatées sur la planète. Ce but est ambitieux et ce texte limité ne peut l’atteindre qu’au prix de simplifications.
Économie et politique
Durant des décennies, il était possible d’intégrer un fonctionnement simpliste des pays qui était le suivant : les pays et leurs sociétés progressent, s’enrichissent ; des forces se battent pour prendre le pouvoir. Dans un système binaire par exemple, tantôt une tendance prend le pouvoir, tantôt l’autre et ces forces au pouvoir tirent des revenus substantiels de leur position privilégiée. Mais il semblait que les luttes de pouvoir respectaient le consensus fondamental que le pays et la société qui l’habite devaient être en bonne santé, surtout économiquement, de manière à ce que le pouvoir puisse en tirer des revenus.
Or désormais, les affaires vont mal en occident. Aux USA même, ce qui se passe depuis 5 ans ne paraît pas respecter le schéma habituel. Sans être spécialiste de ce pays, on peut comprendre que le président élu a été empêché de gouverner pendant la durée de son mandat, et on voit même des émeutes se déclencher continuellement dans ce pays – il paraît clair que les manifestations sur le thème de racisme sont rattachées aux luttes de pouvoir dans le pays. Et la question qui vient alors à l’esprit est de savoir pourquoi la prospérité du pays elle-même semble n’avoir plus d’intérêt, pourquoi la subsistance des classes moyenne et inférieure n’est plus la préoccupation d’une partie des forces qui luttent pour le pouvoir. Le pays lui-même semble ne plus avoir d’importance. Cette situation serait favorisée par le fait qu’une grande part de l’économie est devenue virtuelle, détachée du sol du pays ou internationalisée.
Vu de notre pays, les USA sont notre avenir proche. Nous avons été arrimés de force à ce modèle de société. Un intérêt quasi unique constitué par le matérialisme et l’argent, remplace notre culture et s’impose dans notre pays. Nos « responsables » politiques subissent cette influence. Ainsi, pour qui a vécu dans notre pays depuis des décennies, il est douloureux de voir l’industrie disparaître, l’économie péricliter, la société se fermer, perdre son humanité, devenir instable, la population soumise à l’influence des médias privés dominants. Quelles que soient les difficultés rencontrées par le pays, quelle que soit la dégradation du niveau de vie général, aucun débat, aucune remise en cause n’est possible.
Dans l’épisode de la « crise sanitaire », on a vu des mesures inutiles appliquées de manière draconienne, le confinement aveugle n’a pas arrêté l’épidémie puisque les pays qui n’ont pas confiné s’en sortent mieux que nous, alors que dans le même temps, on passait à coté de moyens qui auraient pu s’avérer efficaces : absence quasi complète de tests de dépistage, interdiction d’un traitement médicamenteux, fermeture de services hospitaliers… 1. Cela au mépris de l’économie, donc de la vie que mènent les classes moyenne et inférieure. Mais, fait troublant, la baisse d’activité durant le confinement n’a pas ralenti l’enrichissement des plus riches. Nous assistons ici aussi à la déconnexion de la captation de richesses par un petit nombre, d’avec la vie de la majorité de la population dans le pays puisque, pour une part prédominante, la production industrielle a été délocalisée.
Si nous en croyons les nombreuses voix de scientifiques et de médecins qui ne sont pas invités à s’exprimer dans les médias dominants, la situation autour du virus s’apparente à une mise en scène qui installe une psychose dans la population. Cela entrave la pratique de toute activité. Par exemple, il est impossible de travailler dans des conditions normales pour les adultes – surtout ceux qui ont des petits enfants scolarisés, et qui sont tiraillés entre la nécessité de travailler et la peur de traumatiser les enfants en les menant à l’école – de professer ou de suivre un enseignement normal. Les commerces, les plus petits en particulier fonctionnent mal. Toutes ces difficultés, dont certaines tournent en tragédies, sont ignorées.
Dans ces quelques exemples, il est possible de repérer une ligne directrice qui est que le devenir d’un pays n’a plus d’importance. L’économie s’est internationalisée et les forces supranationales qui ont installé leur pouvoir ne se préoccupent pas des pays. Et il est même probable que plus les pays perdent de leur puissance et plus les forces supranationales prospèrent. Seuls les pays solides peuvent résister. Considérons le dénigrement continuel auquel la Russie doit faire face en occident. La Russie résiste depuis plusieurs décennies à une guerre économique – elle n’est pas la seule – dans laquelle l’UE, contre ses intérêts propres, est un relais efficace. Et les tensions ne font que s’accroître car la Russie, loin de se soumettre, a modifié sa constitution pour se soustraire aux forces qui prévalent aujourd’hui en occident, afin d’empêcher, tant que faire se peut, que des instances étrangères ne viennent dicter sa conduite au pays 2.
Ce qui a été proposé et imposé aux populations d’Europe comme un avenir meilleur supposé reposer sur la fusion pacifique des nations, et qui dans les faits ne se réalise absolument pas, est en fait le pompage des richesses nationales par des intérêts supra-nationaux. La situation économique et sociale des pays est passée par pertes et profits. Les structures des pays disparaissent, dissoutes par les structures supra-nationales.
Comportements individuels
Dépassons les plans politique et économique. Nous voyons constamment se développer autour de nous en occident, des modes de comportement décidés par un petit nombre de personnes sans que les peuples ne soient consultés. Et quand on feint de consulter les peuples, des « experts » sont convoqués pour nous convaincre de rester sur le chemin décidé en petit comité. Nous pouvions avoir l’impression que le transfert de compétences entre les niveaux national et supra-national concernait les sphères politique et économique, mais que dans des sociétés prétendument démocratiques, les libertés individuelles seraient préservées. Il n’en est rien. Les changements en cours concernent d’abord la vie économique, puis le contrôle de la vie politique et cela se poursuit jusque dans la sphère privée. Les forces en actions se servent donc de la décomposition des pays pour s’assurer le contrôle total des individus et mettre en place un pouvoir total 3. Il est possible de repérer cette prise de pouvoir sur les comportements et les individus dans différentes tendances développées, favorisées ou utilisées par les forces supranationales. Le rapprochement va paraître hétéroclite, mais il paraît bien exister un point commun.
Souvenons-nous que le terrorisme nous a été promis jusqu’à la fin des temps et a été un thème de mise en place de l’état d’urgence prolongé.
L’immigration massive dans des pays où le chômage est endémique n’a pas de sens mais elle pousse au communautarisme et fragilise les sociétés d’accueil.
Le climat est ce qu’il est, et la société humaine, dans ses différentes composantes, respecte peu la nature et pollue, mais cette situation profite aux grands groupes industriels privés. En se basant sur des arguments scientifiques encore en débats, on dicte des mode de vie à la société humaine dans son ensemble. La réorientation de la politique énergétique et industrielle, sur des bases scientifiques douteuses peut aussi avoir pour but de dicter aux collectivités et finalement aux individus des comportements définis par un petit nombre. Par exemple, au titre de la « défense du climat », on ne remet pas en cause le fait de produire à des milliers de kilomètres ce qui est consommé ici.
Considérons aussi le mouvement LGBT et demandons nous s’il ne serait pas une tentative de manipuler la société, et les personnes dans ce qu’elles ont de plus intime. Il existe en effet une différence énorme entre le fait d’accepter l’homosexualité et celui de voir des campagnes d’affichage promouvoir ce comportement, sous les yeux des enfants et des adolescents.
Mais là où le contrôle s’opère de la manière la plus spectaculaire, c’est dans le domaine de « l’urgence sanitaire », thème inventé au début de l’année 2020 et qui ne semble jamais avoir été invoqué auparavant. Dans ce domaine, en tournant le dos à la science médicale cette fois, on oblige les individus à adopter un comportement qui les éloigne les uns des autres, dans la sphère publique et, étape inédite pour les prétendues démocraties, dans la sphère privée. Le porteur du seul virus médiatisé est considéré comme un paria. Le corps médical devient une structure de répression de la population.
États-nations
La destruction des États-nations est engagée dès que les figures politiques visibles ne sont plus sous l’autorité du peuple, mais se soumettent à des réseaux occultes de pouvoir. Les véritables décideurs ne sont pas identifiés, et donc leur responsabilité ne peut être engagée. L’État-nation est critiqué au motif qu’il serait le signe d’un comportement obsolète de repliement sur soi. En fait, l’État-nation est le rempart qui permet de défendre les richesses communes contre les intérêts privés. Nous sommes confrontés à des forces internationales qui enlèvent aux peuples leur pouvoir de décision, et qui les dirigent.
L’UE est une telle structure. Derrière les beaux discours, elle montre que des administrateurs non élus déterminent les politiques d’un continent entier 4. Les pays qui veulent défendre leurs spécificités nationales sont critiqués, sermonnés, pénalisés financièrement. Les « responsables » nationaux ne parviennent au pouvoir que lorsqu’ils démontrent leur soumission au régime dominant. Les partis dits d’opposition ne peuvent acquérir une visibilité que s’ils se soumettent et renoncent au principe de souveraineté du peuple.
Dans l’État-nation, les représentants politiques doivent rendre des comptes aux peuples qui leur ont conféré un mandat. Ils sont responsables de ce qu’ils font, bien entendu, en principe. Mais lorsque les représentants n’ont plus de compte à rendre qu’à des administrateurs étrangers, eux-mêmes sous influence, le pays et son peuple, se retrouvent sans protection 5. Dans notre pays, les représentants des forces dites de gauche ont activement participé à la trahison du peuple et de la confiance dont ils étaient dépositaires.
Conclusion
Les tensions en cours reposent donc sur trois moyens au moins : la destruction des États-nations, la délocalisation des industries et la manipulation des individus qui perdent leur libre arbitre. Le tout est dirigé à des niveaux supra-nationaux. Ainsi, les pièces du puzzle se mettent en place :
- Les structures supra-nationales servent à enlever aux États-nations leur souveraineté, cela paraît évident. Les pays qui résistent sont soumis à des difficultés et chantages financiers majeurs.
- La délocalisation des moyens de production et la spéculation font que la prospérité du pays en lui-même n’a plus d’intérêt. Seuls les pays solides peuvent s’opposer aux forces supra-nationales.
- L’UE qui devait apporter la prospérité économique et sociale aux pays européens est l’outil de l’affaiblissement des pays de l’Europe et de la soumission aux forces supra-nationales.
- Les thèmes de manipulation des sociétés et des individus se succèdent, terrorisme, immigration, LGBT, lutte climatique, crise sanitaire, resserrant le filet. Le processus de destruction de l’État-nation est une étape sur le chemin qui mène au contrôle total des individus.
Nous vivons un grand cycle historique. Nous avons été placés dans un projet leurre qui permet de diriger les pays et leurs populations sans débat. Tant que nous continuerons dans cette voie, nous serons détachés du réel. Le réveil sera douloureux. L’échéance n’est peut-être plus éloignée. Nous avons, au moins pour nos enfants et nos petits enfants, la responsabilité de réagir. Les Anglais ont compris cela, même si le processus de réorientation prendra du temps.
Ainsi, le choix pour les peuples n’est plus de vouloir favoriser une politique dite de droite, ou de gauche, du centre, ou d’extrême d’un bord ou d’un autre. Ces enjeux paraissent bien dépassés, du moins provisoirement espérons-le. Le choix ne réside plus que dans la reconquête de la souveraineté du peuple ou la soumission. En effet, il est évident qu’un pays non souverain ne peut plus orienter ni sa politique économique, ni ses choix de société. Un pays non souverain est guidé à distance par des forces non identifiées ; les intérêts du pays et de son peuple n’ont plus aucun intérêt : les individus sont captifs ; le pays, aussi important soit-il, est vidé de sa substance.
René Lamertume
Notes
Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone