Par Célestin Bernard N’Dri
Afrique et Diasporas
Question à Nestor koffi, ivoirien vivant en France:
La diaspora africaine doit dissuader ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir?
Les africains des Diasporas dans le cadre de la Démocratie, sont contre tous les chefs d’État qui veulent s’éterniser au pouvoir. A cet effet , nous avons rencontré M. Nestor koffi membre du bureau politique du PDCI, inspecteur de son parti et porte parole en France:
Que faites vous pour dissuader les présidents africains qui veulent s’éterniser au pouvoir?
A l’instar des grands pays comme les USA, où un Président ne peut pas avoir plus de deux mandats d’affilée, les africains des diasporas s’inscrivent dans cette vision, qui évite la posture de se maintenir indéfiniment au pouvoir, ce qui est contraire à la démocratie et conduit à une dérive autoritaire et dictatoriale. Concrètement:
Les diasporas prévoient dans ce cas , des marches pacifiques, du lobbying auprès des institutions fortes des grands pays où les séparations des pouvoirs sont de mise. Ceci entraîne le respect des institutions.
C’est tout ce que vous prévoyez?
Nous avons des actions concertées, afin de prévenir sur le non respect de la loi fondamentale et éviter ainsi les conflits inutiles.
Elles attirent l’attention de nos partenaires au développement , dans le cadre des relations bilatérales et multilatérales, afin d’éviter ce qui constitue une confiscation du pouvoir , ce qui est anti-démocratique et qui fragilise les institutions en Afrique.
Que faites vous pour les présidents ivoirien et guinéen?
Le cas des Présidents Guinéen et ivoirien sont des cas que nous constatons malheureusement. Un peu partout en Afrique , il y a dans ces cas des tripatouillages constitutionnels le cas récent du Mali en est un exemple, ce qui pour la plupart du temps, fait chuter les régimes qui sont dans cette vision. C’est aussi le cas de la Guinée et de la Côte D’Ivoire qui couve un conflit certainement. Car lorsque le peuple souverain voit sa loi fondamentale bafouée, sa colère et sa détermination font souvent tomber le régime en place. Le Mali en a fait l’ expérience avec la chute du président Ibrahim B. Keita.
Est-ce à dire que les constitutions ne sont pas bonnes en Afrique?
Les constitutions africaines sont souvent bien élaborées. Mais , c’est sa mise en application effective qui pose souvent des problèmes à cause de son interprétation, car souvent celle-ci n’est pas basée sur le droit mais plutôt, selon que ça arrange le régime en place. C’est le cas présentement en Côte-d’Ivoire.
Alors que le pouvoir sait très bien qu’il n’y a pas de troisième mandat dans ce pays, il a tripatouillé simplement de la constitution
Comment?
Le régime a créé une Troisième constitution de la troisième république pour semer la confusion dans la tête du commun des Ivoiriens, en toute mauvaise foi. En disant , alors que le Président sortant est , à son deuxième et dernier mandat selon la constitution en vigueur. Les tenants du pouvoir se cachent derrière une troisième république qui mettrait le compteur à zéro alors qu’il n’en est rien. Étant bien entendu qu’il y’a une continuité législative.
Il n’y a pas eu de rupture d’État. Pour remettre le compteur à zéro , il l’aurait fallu que la rédaction de la 3ème constitution de la 3ème prévoit un troisième mandat clairement.
Votre mot de la fin
Il fallait que le Président après le référendum, remette son mandat en jeu , donc une rupture de l’État, pour démarrer la troisième république dont il parle sans cesse. Cela n’a pas été le cas le 8 novembre 2016. La législation en vigueur s’applique donc à Monsieur Alassane Dramane Ouattara. Dans le cas d’espèce, de la Côte-d’Ivoire , l’article 183 balise le débat.
Il ne peut pas y avoir un troisième mandat. Nous pensons tout simplement que les constitutions africaines doivent être respectées dans leurs applications de manière démocratique pour rendre nos institutions fortes et donc crédibles pour un état de droit qui rassure.
Interview réalisée par Celestin Bernard N ‘Dri
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec