Le Covid-19 plonge l’humanité dans une crise sans précédent. Economie, santé, enseignement : tous les domaines de la vie sont profondément atteints, et le défi est particulièrement grave pour les pays en proie à des conflits où la situation sécuritaire était déjà dégradée. Par exemple la Syrie et l’Irak, où l’Etat islamique redouble d’activité et mène encore plus d’attaques profitant du fait que les militaires sont souvent occupés à faire respecter le confinement. Une escalade des tensions est constatée aussi au Yémen où les rebelles houthis ont utilisé le cessez-le-feu unilatéral de la coalition saoudienne pour s’emparer de vastes territoires dans le nord du pays. En Libye, la propagation du virus a poussé le gouvernement d’union nationale à déclarer un cessez-le-feu mais celui-ci reste fragile : l’armée du maréchal Haftar n’entend pas le respecter malgré les appels répétés de l’ONU à un cessez-le-feu mondial.
Le Conseil de sécurité a d’ailleurs adopté une résolution appelant à l’arrêt des combats, mais celle-ci reste lettre morte. Tout comme une autre initiative du secrétaire général qui consiste à lever toutes les sanctions unilatérales empêchant certains États de lutter contre la pandémie.
Comment s’explique ce refus ? Par quels moyens l’ONU compte-t-elle aider les pays en guerre ? Quels sont les défis qui empêchent la mise en œuvre des mesures onusiennes ? Enfin, comment la pandémie a-t-elle affecté les conflits en cours dans les points les plus chauds du monde ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer interroge Myriam Benraad, docteur en sciences politiques de l’Institut d’études politiques de Paris.
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