C’est le cas de Brigitte Laverdure et de son conjoint Réjean Goulet qui attendent depuis plus de deux ans pour obtenir leur aide financière.
À chaque fois qu’un vétéran francophone demande des indemnités, le dossier est mis de côté parce qu’ils n’ont pas de ressources
, lance d’emblée Mme Laverdure qui a servi près de 17 ans dans l’aviation.
J’ai des demandes qui datent depuis trois ans, mais au final. Il n’y a rien qui se passe
, regrette pour sa part M. Goulet, qui a passé 36 ans dans les Forces armées canadiennes.
Du côté anglophone, dans les autres provinces, certains [vétérans] ont des réponses dans les six mois, parfois trois ou deux, pas après des années. Nous autres, on est pénalisés on dirait
, poursuit-il.
Martin Baillargeon est un vétéran de la guerre de Bosnie. Il a servi dans les Forces armées canadiennes pendant neuf années. Il a fait sa première demande pour ses maux de dos il y a sept ans.
Je n’ai pas été reconnu pour mes malaises au dos. J’ai été refusé. J’ai fait trois demandes de rappel, mais je me suis tanné
, dit-il en entrevue.
Je suis écoeuré. J’ai arrêté tout ça.
Manque de personnel francophone
Le ministère des Anciens Combattants reconnaît qu’il y a un manque de personnel francophone pour traiter toutes les demandes. Depuis 2015, les demandes de prestations d’invalidité en français ont augmenté de 30 %.
Dans un échange de courriels, le bureau du ministère fait savoir qu’en septembre 2018, le Bureau de l’ombudsman des vétérans avait soulevé des préoccupations
concernant les temps de traitement des demandes des vétérans francophones.
En réponse à ce rapport, ACC [Anciens Combattants Canada] a découvert que pour les premières demandes traitées en 2016-2017, le délai de traitement a été plus long de huit semaines pour les clients francophones
, explique-t-on.
Pour remédier à cette situation, le ministère des Anciens Combattant dit prendre des mesures pour réduire les temps d’attente pour les dossiers des vétérans francophones. On explique également qu’une unité francophone a été mise sur pied à Montréal pour améliorer le traitement des demandes en français.
Cette unité est composée d’infirmières et d’autres décideurs qui sont formés à utiliser une terminologie médicale en français leur permettant d’examiner plus facilement les dossiers médicaux en français et de prendre des décisions plus rapidement. Une unité bilingue a également été mise en place, se concentrant principalement sur les demandes en français, en collaboration avec l’équipe francophone. ACC a également embauché plus de médecins pour travailler sur ces dossiers
, assure-t-on.
Avec les informations de Philippe Grenier
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec