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Pari réussi pour Christophe Castaner. L’ancien ministre de l’Intérieur a été élu jeudi à la tête du groupe LREM à l’Assemblée nationale à l’issue d’un duel serré. Avec 145 voix, il arrive devant la députée des Yvelines Aurore Bergé (120 voix). Au premier tour, seules 16 voix les séparaient et l’appel de François de Rugy (59 voix) à voter pour Aurore Bergé a rendu l’issue du scrutin incertaine jusqu’au bout.
Mais les très légitimistes Marcheurs ont préféré un macroniste de la première heure, récemment reçu à Matignon par le Premier ministre. De fait, l’ancien premier flic de France était le candidat de l’exécutif quand bien même il a sèchement été sorti du gouvernement en juillet dernier, victime de son image de ministre dilettante. Bousculé par la crise des Gilets jaunes, les débordements lui avaient été imputés.
Il n’avait pas davantage fait l’unanimité dans les rangs macronistes avec sa loi anti-casseurs. Cinquante députés LREM s’étaient abstenus, un record. Puis ce sont les policiers, conspués par le mouvement Black Lives Matter, qui ne s’étaient pas sentis soutenus par leur patron. Un procès en laxisme qui était devenu problématique pour l’exécutif qui ne cesse d’être attaqué par la droite sur la hausse de l’insécurité.
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Loin d’être rédhibitoire, cette histoire politique – avec ses hauts et ses bas – sera riche d’enseignements dans un groupe LREM où l’hubris de quelques néophytes a participé à tendre l’ambiance. Près de 40 députés ont quitté le groupe depuis le début de la législature. A dix-huit mois de l’élection présidentielle, Christophe Castaner devra canaliser un collectif tenté par la fronde. Son compagnonnage au PS rassure un groupe qui penche clairement vers la gauche. Il sera aidé par un calendrier législatif assez léger. Seul le projet de loi sur le séparatisme promet d’exposer les importantes fractures de LREM sur la laïcité.
Surtout, l’ancien joueur de poker devra affronter des partenaires politiques devenus incontournables depuis la perte de la majorité absolue par LREM, en mai dernier. Le MoDem pousse son avantage à la faveur de ralliements récents et d’une assise renforcée au gouvernement. La nomination de François Bayrou au Haut-Commissariat au Plan illustre le poids significatif du parti centriste.
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