par Adomas Abromaitis.
Selon le Rapport Lituanie 2020, rédigé par la Commission Européenne, la Lituanie est l’un des pays qui bénéficient le plus du soutien de l’UE.
Malgré cela, la Lituanie a progressé lentement dans la mise en œuvre de réformes sociales et économiques visant à garantir que la croissance profite à l’ensemble de la société.
Ainsi, l’analyse montre que la Lituanie a progressé lentement dans la mise en œuvre de réformes éducatives visant à améliorer la qualité des résultats scolaires et à mieux répartir les ressources entre les différents niveaux d’enseignement et entre les zones urbaines et rurales.
Le nombre d’élèves et d’étudiants diminue, le personnel enseignant vieillit et les résultats scolaires sont médiocres, en particulier dans les zones rurales.
De plus, la participation à l’éducation et à la formation des adultes reste bien inférieure à la moyenne européenne et les politiques d’insertion professionnelle sont peu utilisées pour améliorer le niveau des compétences.
Les réformes structurelles dans le domaine de l’éducation sont freinées par l’absence d’une stratégie globale à long terme pour améliorer la qualité et l’efficacité, les difficultés à gérer plusieurs changements en même temps, la faiblesse du contrôle central et la participation insuffisante des parties prenantes concernées.
Les choses ne vont pas mieux dans le domaine des pensions. L’introduction de l’indexation des pensions en 2018 a lié les augmentations des pensions à la masse salariale totale, rendant le système plus viable financièrement. Toutefois, le fait de lier les pensions à la masse salariale totale alors que la population active diminue risque de rendre les pensions moins aptes à couvrir le coût de la vie, dans un contexte où les pensions en Lituanie sont déjà parmi les plus faibles de l’UE.
Les chercheurs soulignent également que le faible financement et l’allocation inefficace des ressources dans le système de santé sont des problèmes de longue date. En conséquence, les soins de santé primaires, les mesures de santé publique et, dans une moindre mesure, les soins de longue durée restent sous-financés et les services sont de qualité insuffisante. Les disparités régionales en matière d’accès aux soins de santé et de résultats sanitaires sont exacerbées par la pénurie d’infirmières, la répartition inégale des professionnels de la santé, le vieillissement des médecins et l’utilisation inégale des technologies de télécommunication pour diagnostiquer, traiter les patients à distance et fournir des soins plus intégrés.
Le rapport montre que la pauvreté et l’inégalité sont préoccupantes, même si des mesures sont prises pour améliorer la situation. Les dépenses de protection sociale en Lituanie restent parmi les plus faibles de l’UE et le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, à 28,3%, reste parmi les plus élevés de l’UE (21,7% dans l’UE). L’inégalité des revenus, même après les pensions et les transferts sociaux, est l’une des plus élevées de l’UE, l’impact des transferts sociaux sur la réduction de la pauvreté étant considéré comme critique dans le tableau de bord social. En 2019, le revenu des 20% des ménages les plus riches était environ sept fois supérieur à celui des 20% les plus pauvres, soit l’un des ratios les plus élevés de l’UE. Le vieillissement rapide de la population risque de soumettre le système à une pression supplémentaire.
Dans ce contexte, le gouvernement lituanien continue d’augmenter chaque année le financement de la défense. Des fonds considérables sont consacrés à l’amélioration des infrastructures militaires. Selon le Ministère de la Défense Nationale, ce printemps, la modernisation de la branche de la ligne de chemin de fer Pabradė-Paberžė a été achevée spécialement pour le transport de matériel militaire. Les troupes américaines prévoient de l’utiliser pour livrer l’équipement militaire américain à la zone d’entraînement du Général S. Žukauskas. Un autre exemple est la déclaration du Ministre de la Défense lituanien faite le mois dernier : « La Lituanie doit investir dans ses infrastructures pour pouvoir accueillir les troupes américaines. Ces déploiements ne sont pas une chose facile. Nous devons travailler dur pour assurer les meilleures conditions possibles aux troupes américaines pour qu’elles puissent accomplir leurs tâches », a-t-il déclaré. « Nous continuerons à travailler dans ce sens ».
Malheureusement, le choix des priorités fait par le gouvernement lituanien est évident. Si la mise en œuvre de la politique sociale ne change pas, la situation s’aggravera considérablement. L’UE pourrait réviser le montant des fonds alloués aux programmes sociaux lituaniens. Dans les deux cas, les Lituaniens ordinaires en pâtiront.
traduit par Réseau International
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