Par Andrew Korybko − Le 4 juin 2020 − Source oneworld.press
L’organisation gauchiste Antifa se présente trompeusement comme une avant-garde militante des manifestations d’antiracisme étasunien, mais fait en réalité usage de la tactique profondément raciste qui consiste à œuvrer pour amener les afro-américains au massacre, afin de déclencher une « guerre des races », estimant qu’elle pourrait tenir lieu de catalyseur pour mener à bien la « révolution » qu’elle projette. Tacitement, cette « révolution » est vue comme une fin idéologique justifiant les moyens sus-mentionnés.
Pour planter le décor
Les Antifas sont le sujet de tous les dîners en ville, après la décision publique de Trump de désigner officiellement cette organisation comme groupe terroriste en réponse au rôle joué par ce réseau dans les actions de terrorisme urbain qui ont frappé l’ensemble du pays au cours de la semaine écoulée. À quiconque n’est pas familier de l’analyse développée par l’auteur quant à la guerre hybride de terreur contre les États-Unis, on peut proposer de parcourir l’un, l’autre, ou l’ensemble des travaux déjà menés sur ce sujet pour mieux comprendre la perspective qui éclaire le présent développement :
Pour faire très bref, ce qui commença fin mai par un mouvement de manifestation pacifique en réponse à la mort de George Lloyd alors qu’il était sous la garde de la police s’est transformée en un déchaînement de terrorisme urbain, marqué par les émeutes, le pillage, le saccage et les incendies, qui punissent collectivement des Étasuniens innocents, n’ayant rien à voir avec l’événement déclencheur. Le mouvement Antifa est tout à fait responsable de ce chaos, et aspire à en prendre le « contrôle » comme arme de guerre hybride, utilisable dès lors pour progresser vers son objectif idéologique, qui est de remplacer le gouvernement étasunien par un gouvernement de gauche.
Un aperçu de la situation idéologique
Les membres de l’organisation Antifa se considèrent comme des « révolutionnaires » pour qui « la fin justifie les moyens », d’où leur usage d’une tactique aussi machiavélique pour cibler leur grande stratégie. Leur vision du monde est que les États-Unis constituent un empire du mal, opprimant le monde entier, qu’il faut donc renverser à tout prix pour apporter la paix à tous. Chose ironique, leur conspiration, que l’on peut décrire comme immorale, visant à déclencher une « guerre des races » se « justifie » par ce qu’ils pensent être le résultat « moral » d’imposer leur idéologie à tout le monde.
Clause nécessaire de non-responsabilité
Avant d’aller plus loin, il faut indiquer que soutenir les idées de gauche n’implique pas automatiquement un soutien au terrorisme. Rien dans l’idéologie économique de gauche ne soutient l’idée d’emprunter ce chemin très particulier pour parvenir à la fin désirée. Le terrorisme, il faut le rappeler, ne constitue qu’une méthode de guerre visant à terroriser des gens innocents par diverses méthodes. Le terrorisme n’a ni idéologie, ni race, ni religion, ni nationalité, ni frontière. Reste que la mouvance Antifa a décidé d’en faire usage pour faire progresser son agenda « révolutionnaire ».
« Guerres des races »
Tout en se présentant trompeusement comme avant-garde militante des manifestations anti-racistes étasuniennes, la mouvance Antifa fait en réalité usage de la tactique profondément raciste qui consiste à essayer d’amener au massacre les Afro-américains afin de déclencher une « guerre des races » qui pourrait tenir lieu de catalyseur pour parvenir à la « révolution » qu’elle envisage. Provoquer des minorités vers l’émeute en les amenant à terroriser des gens innocents, contre la police, la garde nationale et même l’armée, lourdement armées, rend presque inévitable l’occurrence d’un bain de sang, qui pourrait à son tour aggraver encore les tensions raciales.
Un cycle d’escalade
Ce scénario probable pourrait déclencher un cycle auto-alimenté d’escalades entre Étasuniens moyens d’identités raciales différentes, et entre eux tous et les services de sécurité, vu que la frénésie de terrorisme urbain n’est pas menée uniquement par des Afro-américains sous guidage Antifa (même si la plupart des participants ne sont pas conscients de leur rôle d’« idiot utile »). Le résultat en sera une montée de la déstabilisation, qui pourrait, selon l’espoir nourri par les Antifas, favoriser des conditions « avantageuses » pour faire progresser leur « révolution ».
Les marionnettistes
Les tenants du mondialisme ainsi que la faction anti-Trump de l’« État profond » (on désigne sous ce terme les administrations permanentes de l’armée, du renseignement, et diplomatiques) soutiennent cette mouvance Antifa, pas forcément parce que tous leurs membres en arrière plan sont favorables à une « révolution communiste » menée par des moyens terroristes (même si certains d’entre eux lui sont assurément sympathiques), mais plutôt parce que ce groupe fonctionne comme intermédiaire politico-militaire pour eux contre Trump, de la même manière que les Afro-américains servent d’intermédiaires politico-militaires aux Antifas eux-mêmes contre « le système ».
Démystifier certaines croyances
La réalisation sus-mentionnée démystifie les croyances de chacune des marionnettes, les Afro-américains qui commettent des actes de terrorisme ainsi que leurs manipulateurs Antifa. Les premiers sont poussés à la mort aux mains des services de sécurité pour déclencher une « guerre des races » qui pourrait amener à la mort de nombreux Afro-américains, alors que les seconds font le sale boulot pour le compte du même « système » qu’ils veulent renverser. Les Antifas sont des radicaux idéologues, mais la plupart des Afro-américains se prêtant à des actes de terrorisme ne sont que des opportunistes, et une division pourrait s’ensuivre.
Afro-américains contre Antifas
Si les Afro-américains prenaient massivement conscience de la manière dont leur groupe démographique se trouve exploité par les Antifas afin de déclencher une « guerre des races », les membres les plus responsables de ce groupe démographique pourraient œuvrer activement pour convaincre la frange criminelle du même groupe de ne pas tomber dans le piège raciste ouvert devant elle. Les services de sécurité ne peuvent s’en prendre qu’au terrorisme qui se développe à date, si bien qu’il va falloir que se fassent entendre les voix les plus crédibles de cette communauté pour amener les autres à rejeter les provocations à venir des Antifas et les dissuader d’aller nourrir cette guerre hybride.
Anti-fascistes contre Antifas
Une autre séparation qui pourrait se produire dans le cadre de ce front de guerre hybride serait entre les anti-fascistes sincères, et les faux-nez Antifas. Ces derniers usent de tactiques sociales fascistes qui s’alignent avec l’agenda des suprémacistes blancs désireux de voir une « élimination » violente d’Afro-américains, quoique pour des raisons différentes. En outre, la guerre hybride de terreur contre les États-Unis fait augmenter la probabilité que l’État policier va se renforcer dans des proportions sans précédent pour répondre à cette menace, avec l’approbation de la plupart des Étasuniens moyens.
Conclusion
Les États-Unis sont à une croisée des chemins très difficile, suite à des décennies d’endoctrinement partisane réalisée par le système éducatif dominé par les libéraux/par la gauche, et par les médias dominants qui ont lavé le cerveau de nombreuses personnes pour leur faire croire que la conspiration raciste Antifa visant à amener des Afro-américains au massacre pour déclencher une « guerre des races » afin de catalyser leur « révolution » serait « justifiée ». Antifa n’est guère qu’un symptôme d’un problème plus profond, et ce groupe terroriste se verra remplacé par un autre si aucune réponse n’est apportée à la racine.
Le refrain « la fin justifie les moyens » n’est pas seulement immoral, il est également illégal en matière de loi intérieure et internationale dès lors qu’il prend la forme d’un soutien au terrorisme pour promouvoir un agenda donné. La façon de penser fabriquée de tant d’Étasuniens est à présent manipulée afin de les pousser à mettre leur vie en danger au bénéfice de l’« État profond » du pays, dans la lutte que mène celui-ci par procuration dans des dizaines de villes de l’ensemble du pays.
Malheureusement, il n’y a pas de « remède miracle » en vue. Il faut reconnaître que la solution est grave pour l’ensemble des parties du bain de sang imminent que les commanditaires de l’« État profond » qui sont derrière Antifa espèrent provoquer. Même si ce sombre scénario ne se développe pas jusqu’au bout, les causes profondes de la guerre hybride de terreur contre les États-Unis doivent se voir apporter une réponse adaptée, faute de quoi ce conflit risque de se réveiller à nouveau à l’avenir. Néanmoins, éveiller les consciences quant au jeu qui se joue contre tout le monde va dans le bon sens.
Andrew Korybko est un analyste politique américain, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.
Traduit par José Martí, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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