La racialisation de la société québécoise n’en est qu’à ses débuts
La plateforme Black Estrie a été lancée il y a quelques mois, dans la foulée du mouvement de libération de la parole qui a découlé de la mort de George Floyd aux États-Unis. Les instigatrices souhaitent mettre en lumière des talents issus de la communauté noire estrienne et encourager les jeunes à prendre la place qui leur revient.
La plateforme présente depuis plusieurs semaines des membres de la communauté noire par l’entremise des réseaux sociaux. On fait briller des talents, des entrepreneurs, des artistes, des sportifs issus de la communauté noire en Estrie, souligne la fondatrice du projet, Aïssé Touré. Ça démontre l’intégration de ces personnes dans la société d’accueil.
En voyant un avocat ou un pharmacien par exemple, il peut se dire qu’il est comme moi, qu’il y est arrivé, que lui aussi peut le faire. Ma différence entre guillemets, n’est pas un frein envers des postes de haute autorité.
L’objectif est aussi de présenter des modèles inspirants aux jeunes.Pour pouvoir donner aux générations actuelles et futures, un modèle identitaire. Qu’ils puissent se référer, qu’ils puissent s’inspirer de personnes qui leur ressemblent au niveau physique
, résume Mme Touré.
Prise de conscience
Le fondateur de l’entreprise Wealth trading empire à Sherbrooke, Amadou Ba, est la première personne à avoir été mise en valeur par la plateforme. J’aimerais montrer à tout un chacun que tout est possible quand on le veut
, a-t-il déclaré en entrevue à Radio-Canada.
Arrivé au Québec en 2016, son parcours a toutefois été parsemé d’obstacles. Ce n’était pas facile de s’intégrer à l’université, que ce soit dans les travaux d’équipe, que ce soit avec les profs avec qui la communication n’était pas toujours évidente. Ce sont des choses qui devraient être connues par tout le monde
, a-t-il souligné.
On est vraiment tous pareil et on veut juste vivre dans une société harmonieuse et faire en sorte que notre région soit vraiment en harmonie avec une diversité vraiment inégalée.
Angélique Goguen-Couture, administratrice de Black Estrie abonde dans le même sens. Quand j’étais jeune enfant, je voulais devenir médecin et on m’a toujours dit qu’en tant que jeune noire, je devrais travailler deux fois plus pour arriver à mon but,
déplore-t-elle.
Faire connaitre l’apport des membres de la communauté noire aux citoyens permettra de combattre les préjugés, croit Mme Goguen Couture. Si les gens remarquent plus la présence des noirs, ça va aider à une prise de conscience
, souligne-t-elle.
Les instigatrices du projet envisagent inclure des membres de plusieurs communautés culturelles dans un avenir rapproché.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec