Le choc de la pandémie est plus intense au Québec qu’en Suède

Le choc de la pandémie est plus intense au Québec qu’en Suède

Pas de confinement, pas d’hécatombe !

La Suède, qui s’en sort mieux qu’ailleurs en Europe avec une contraction de son PIB de 8,2 % au deuxième trimestre, appelle à une comparaison avec le Québec. S’opposant dans le spectre du confinement, ces deux économies au profil en définitive similaire devraient terminer l’année sur une même note, mais sans avoir subi le choc de la pandémie avec la même intensité.

Selon les graphiques présentés par la Banque Nationale à partir des données de l’Université Johns Hopkins, le Québec croise la courbe de la Suède selon les cas de COVID-19 par million d’habitants. Il dépasse celle de la Suède au chapitre des décès, avec un taux de mortalité par million d’habitants de 666 contre 568, selon les données de Worldometer. Pour les semaines où un excès de mortalité supérieur à 5 % a été enregistré, le rapport du nombre de décès par COVID-19 au nombre de décès excédentaires de 2020 a été de 1,05 pour le Québec, de 0,93 pour la Suède.

Dans cet exercice de comparaison comportant un biais venant de la façon dont chaque État compile les décès sur son territoire, on retient également qu’à l’instar du Québec, la Suède a aussi été aux prises avec une crise aigüe frappant ses maisons de retraite. En revanche, dans sa réponse à la pandémie, la Suède n’a pas emprunté la voie du confinement comme tel et de la mise sur pause de larges pans de ses secteurs d’activités, faisant plutôt le choix du volontariat et de la prise de responsabilité individuelle tout en appliquant des mesures de distanciation et en incitant au télétravail.

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Le Québec s’est différencié par l’étendue et l’intensité de son confinement. En publiant ses données sur le PIB d’avril, l’Institut de la statistique du Québec faisait d’ailleurs ressortir que pour l’ensemble des quatre premiers mois, les secteurs les plus secoués ont été l’hébergement et les services de restauration, la construction, les services d’enseignement, les services de transport et le commerce de détail.

Quant à l’impact économique, l’institut suédois des statistiques a indiqué mercredi que l’économie suédoise s’est contractée de 8,6 % par rapport au premier trimestre, et de 8,2 % en glissement annuel. Pour sa part, le taux de chômage s’est établi à 9,4 % en juin. Il était à 10,7 % au Québec. Selon les estimations du Mouvement Desjardins, le PIB québécois pourrait afficher de son côté une chute de 14,5 % au deuxième trimestre. Avec le plongeon de 2,7 % au premier, le Québec connaîtrait ainsi une récession selon la définition officielle, alors que la Suède l’a évitée, avec une croissance de 0,1 % au premier trimestre.

François Dupuis, économiste en chef du Mouvement Desjardins, évoque toutefois les limites de l’exercice. « On ne compare pas les mêmes espaces, les mêmes grands ensembles. » Aussi le Québec, dont le commerce extérieur dépend fortement des États-Unis, a dû conjuguer avec la fermeture de la frontière, fait-il remarquer. Et une fois ce choc passé, la Suède anticipe une chute de 6 % de son PIB cette année. Les prévisions de Desjardins portent sur un repli de 7 % de l’économie québécoise en 2020.

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