Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (36 sièges) devance son rival Benny Gantz (32 sièges) à l’issue de leur troisième duel électoral en moins d’un an. Un terme est-il mis à la plus importante crise politique de l’histoire d’Israël liée, on ne le dira jamais assez, au mode de scrutin proportionnel ?
Plus que la magic touch, c’est la connaissance profonde que Bibi a de la société israélienne dans toutes ses nuances, liées aux origines de chacun, et sa campagne électorale de terrain menée à la force du poignet qui ont engendré cette victoire. Ici comme en Angleterre, comme en Amérique, les couches populaires votent majoritairement à droite. Et pourtant, une campagne qui n’est pas sans rappeler celle orchestrée contre Sarkozy a instrumentalisé l’inculpation de Benyamin Netanyahou, bien que présumé innocent. Il est devenu, depuis novembre, le premier chef de gouvernement israélien en fonction à être mis en examen, et de surcroît pour corruption (il aurait accepté des bouteilles de champagne et des cigares ?).
Passionné d’histoire, admirateur de Winston Churchill, la sécurité d’Israël est sa principale préoccupation. Si vis pacem para bellum pourrait-être sa devise et le peuple israélien, qui l’a réélu à cinq reprises, l’a très bien compris. Il a concrètement lutté seul contre la nucléarisation de l’Iran en s’opposant au président américain démocrate Obama, avant l’arrivée de Trump, véritable ami d’Israël et allié sûr.
Netanyahou et le Likoud vont former une coalition de droite qui représentera 59 sièges sans atteindre la majorité absolue (61) à la Knesset (Parlement). Ses alliés, les partis ultra-orthodoxes du Shass (10), du Judaïsme unifié de la Torah (7), aujourd’hui solidement ancré à droite, ainsi que de la liste Yamina (« droite », en hébreu) (6), ont fait une bonne performance, d’autres devraient les rejoindre.
C’est à la destruction de la gauche qu’on assiste, en Israël. Échec cuisant du parti travailliste (7 sièges) essentiellement dû à son éloignement du peuple. En même temps, Bleu-Blanc, le parti de Gantz dont l’électorat est à Tel Aviv, a attiré des électeurs de gauche anti-Netanyahou comme la LREM de Macron a capté l’électorat de gauche en France. De son côté, Avigdor Liberman (7 sièges), candidat de droite antireligieux, a sans doute perdu à trop se rapprocher de la gauche.
C’est aussi le plan de Donald Trump, le deal du siècle, qui était en jeu : Jérusalem capitale indivisible d’Israël et la reconnaissance d’un État « palestinien » avec, pour capitale, la ville située à l’extérieur des limites de Jérusalem, à l’est de la « clôture de séparation » érigée par Israël à partir de 2002 pour des raisons de sécurité. Netanyahou a mené sa campagne sur la base du projet Trump, en promettant l’extension de la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et aux territoires juifs de Cisjordanie. Plan américain que soutient aussi Benny Gantz, mais honteusement.
« La liste Arabe anti-sioniste (15 sièges) est là pour prouver, à son corps défendant, qu’Israël est la seule vraie démocratie libérale dans la région », soulignait Meyer Habib, député UDI des Français de l’étranger qui ne cachait pas sa satisfaction d’assister à la victoire de son ami Bibi.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec