Le candidat Frédéric Bastien a accusé, samedi, ses adversaires de conduire le parti à sa perte en promettant un référendum sur l’indépendance dans un éventuel premier mandat d’un gouvernement péquiste.
Devant les jeunes péquistes réunis en congrès en fin de semaine à Montréal, pratiquement tous les aspirants à la direction du PQ ont pris l’engagement de tenir un référendum s’ils prennent le pouvoir en 2022.
Les jeunes militants, qui pour la plupart sont des indépendantistes pressés, ont accueilli favorablement ces engagements.
Toutefois, l’historien Frédéric Bastien dit être convaincu que si le PQ promet un référendum en 2022, il ira vers l’échec, comme lorsque l’ancien chef André Boisclair avait promis un référendum dans un premier mandat au scrutin de 2007.
« Nous allons vers l’échec comme en 2007, a-t-il commenté en mêlée de presse. On en avait “mangé une belle”. L’Histoire va se répéter. On se trouverait à ne pas apprendre des erreurs du passé. »
En 2007, le PQ avait terminé derrière le Parti libéral du Québec et l’Action démocratique du Québec, tant sur le plan du nombre d’élus que sur celui du suffrage universel.
M. Bastien prédit que tous les adversaires du PQ vont se liguer contre lui en brandissant l’épouvantail du référendum.
En outre, il soutient que les électeurs ne demandent pas de référendum actuellement, et que lui en prend acte. Il faut donc aller chercher leur vote d’une autre façon.
« Pour gagner, on a besoin de votes qu’on va reconquérir dans le 450 (la couronne de Montréal), à Québec, en région », a-t-il évoqué. Il estime donc plutôt que le PQ doit se présenter comme le meilleur défenseur de la loi 21 sur la laïcité.
Nantel et PSPP
À l’opposé, l’humoriste Guy Nantel, qui s’adressait pour la première fois à des militants péquistes depuis l’annonce de sa candidature, s’est engagé plus précisément dans son discours à organiser un référendum dans une première moitié d’un éventuel mandat s’il devient premier ministre.
De son côté, le candidat Paul St-Pierre Plamondon a rappelé qu’il avait été le premier à prendre l’engagement de tenir un référendum dans un premier mandat, même si la proposition avait été mal reçue au début.
« Je ne peux pas vous dire en quelle année va avoir lieu le troisième référendum, mais je peux vous dire qu’il va avoir lieu, a-t-il lancé aux jeunes militants. Et cette journée-là, on sera une quatrième génération au combat, ça, c’est vous, avec les trois générations précédentes qui, elles, ont vécu 1980 et 1995 (les référendums précédents). »
La question de l’urne
Dans son discours, M. St-Pierre Plamondon a affirmé que la question principale de la course en cours actuellement était : qui incarne l’avenir du Parti québécois ? Et il estime qu’il est le mieux placé pour l’incarner.
Il a ainsi repris l’expression anglaise « ballot question », la question de l’urne, qui est censée résumer l’enjeu d’un scrutin.
« On va se parler d’idées pendant trois mois, mais la question de l’urne, c’est : qui peut rebâtir le Parti québécois, qui incarne l’avenir du PQ ? Cet enjeu-là est fondamental. Qui est capable de parler autant à un environnementaliste qui a voté QS qu’à un caquiste qui est en fait un indépendantiste qui voulait se débarrasser des libéraux ? »
Gratuité scolaire
Enfin, Guy Nantel a lancé dans la mêlée une proposition de son programme. Il a proposé d’instaurer la gratuité scolaire jusqu’au baccalauréat s’il est élu premier ministre.
Le PQ a souvent valsé avec ce concept, notamment après la crise étudiante de 2012, et l’ancien chef Jean-François Lisée l’avait réactivée peu avant la campagne électorale de 2018.
Enfin, la course pourrait bien compter bientôt officiellement une prétendante. En effet, l’avocate Glorianne Blais a fait savoir qu’elle allait tenter de récolter les signatures et le financement nécessaires pour être sur la ligne de départ.
Actuellement, outre MM. St-Pierre Plamondon, Nantel et Bastien, le député Sylvain Gaudreault et l’homme d’affaires Laurent Vézina sont sur les rangs.
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