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Les correspondants américains en Chine des quotidiens New York Times, Washington Post et Wall Street Journal ont reçu mercredi un délai de dix jours pour rendre leur carte de presse, ce qui équivaut de facto à une expulsion.
Selon le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC), au moins 13 reporters sont concernés par cette mesure.
Trois reporters du Wall Street Journal avaient déjà été expulsés fin février mais la nouvelle vague de sanctions, par son ampleur, constitue la mesure la plus draconienne jamais prise par les autorités chinoises contre les médias étrangers.
Selon la diplomatie chinoise, il s’agit d’une réponse à la décision « scandaleuse » de Washington de réduire fortement le nombre de Chinois autorisés à travailler pour cinq médias de Pékin aux États-Unis.
« Ce n’est pas du tout la même chose », a protesté le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, estimant que la mesure de Washington visait des « membres des organes de propagande chinoise ».
Il a exhorté Pékin à « revenir » sur ces expulsions qui « empêchent le monde de savoir ce qui se passe vraiment à l’intérieur du pays ».
Dans un communiqué, le FCCC a regretté que des journalistes se retrouvent dans la position de « pions » dans la rivalité diplomatique entre les deux puissances. « Les journalistes éclairent le monde dans lequel nous vivons. Par cette mesure, la Chine s’obscurcit d’elle-même », regrette le Club.
Comme plusieurs parlementaires américains, le Washington Post et le New York Times ont aussi jugé l’annonce chinoise « particulièrement » regrettable en pleine crise sanitaire mondiale, à un moment où l’information est plus nécessaire que jamais. Le Wall Street Journal a dénoncé une attaque « sans précédent » contre la liberté de la presse.
Mais justement, alors que la planète tente tant bien que mal de se coordonner face à la pandémie, les deux grandes puissances rivales ne cessent de s’écharper.
Donald Trump a ainsi revendiqué mardi haut et fort la formule « virus chinois » pour désigner le nouveau coronavirus. « Il est venu de Chine. Je pense que c’est une formule très exacte », a-t-il martelé.
Formule « raciste »
L’expression était déjà utilisée depuis plusieurs jours par Mike Pompeo, qui ne parle désormais plus que de « virus chinois » ou « virus de Wuhan », du nom de la ville chinoise berceau de l’épidémie.
Elle a été reprise lundi soir dans un tweet du président des États-Unis, ce qui n’a fait qu’alimenter la colère de Pékin.
« Nous sommes fortement indignés », a réagi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, y voyant une « stigmatisation » de son pays.
Sans résultats scientifiques définitifs sur l’origine du virus, qui a été détecté pour la première fois en décembre à Wuhan, Pékin exhorte à ne pas montrer du doigt la Chine.
Un porte-parole de la diplomatie chinoise est toutefois allé plus loin la semaine dernière en évoquant, sans éléments concrets à l’appui, l’hypothèse que l’armée américaine ait pu introduire l’agent pathogène dans son pays.
« Je n’ai pas apprécié le fait que la Chine dise que notre armée leur avait transmis le virus. Notre armée n’a rien transmis à personne! », a tonné Donald Trump, expliquant, très remonté, qu’il parlait de « virus chinois » en réponse à ces insinuations.
« Rumeurs abracadabrantes »
Cette guerre des mots ravive les tensions diplomatiques, récurrentes depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump début 2017.
Lorsque l’épidémie a commencé à s’étendre au-delà de la Chine, le gouvernement américain a oscillé entre dénonciation d’un manque de transparence initial côté chinois, et marques de « confiance » du président américain à son homologue Xi Jinping.
La rapide interdiction d’entrée aux États-Unis des personnes en provenance de Chine a toutefois provoqué l’ire de Pékin.
Le message, côté américain, est clair: la lutte contre l’épidémie ne met pas fin à la rivalité avec le géant asiatique, que les États-Unis considèrent comme leur premier adversaire stratégique sur le long terme.
La semaine dernière, Mike Pompeo avait profité de la présentation du rapport annuel du département d’État sur les droits de l’Homme pour dénoncer la politique chinoise dans la région du Xinjiang, où des centaines de milliers de musulmans seraient internés au nom de la lutte antiterroriste.
L’administration Trump est également engagée sur plusieurs autres fronts contre Pékin, de la défense de la démocratie à Hong Kong à la dénonciation de son expansionnisme militaire en mer de Chine méridionale, en passant par les accusations d’espionnage industriel.
Donald Trump a toutefois assuré que l’accord commercial en forme de trêve dans la guerre des droits de douane, conclu après des mois de négociations, ne pâtirait pas des nouvelles tensions liées au coronavirus.
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Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec