La grandiloquence du langage médiatique

La grandiloquence du langage médiatique

par Marie-France de Meuron

Je suis très percutée par la faculté des médias d’utiliser des termes gonflés de telle façon qu’ils impressionnent les lecteurs et les rendent soumis aux images véhiculées. Je viens de lire « L’immunologue Anthony Fauci, voix de la raison scientifique aux Etats-Unis ». La photo en tête d’article souligne aussi l’évocation de la suprématie de cet homme.

L’article lui attribue donc « la voix de la raison scientifique« . Qui sont les journalistes pour décréter une pareille mission à cet homme directeur d’un institut national des allergies et maladies infectieuses. Un être unique peut-il vraiment représenter « la voix de la raison scientifique »? On devrait plutôt évoquer la raison raisonnante puisqu’il ne pratique pas la médecine de proximité et s’appuie beaucoup sur des rapports et des chiffres pour donner son avis. Encore heureux qu’on ne lui ai pas attribué le titre au niveau de « la raison médicale » !

En fait, comment est-il perçu aux USA? Il n’y gagne de loin pas l’unanimité. Un groupe de médecins témoignent en conférence de presse du vécu de leurs pratiques en première ligne.

En Europe, aux Pays-Bas, un journaliste d’investigation nous présente le Dr Fauci sous différents aspects qui constituent des ingrédients du ferment de certaines de ses décisions.

Continuons sur les autres formulations superlatives qui conditionnent les lecteurs ou les auditeurs des médias les plus faciles d’accès.

Ce qui frappe au premier abord, c’est cette tendance de lancer des chiffres, évidemment des morts en premier, même si ces morts se situent à l’autre bout du monde alors que nous sommes engagés à résoudre nos problèmes ici et maintenant. Voici un exemple hurlant de ce besoin d’impressionner  « Le cap des 4 millions de cas dépassé aux États-Unis« , en y rajoutant une couche : « en une journée, les États-Unis ont enregistré plus de 76 500 nouveaux cas de Covid-19″ et, comme il faut taper sur le clou : « tout près du record sur 24 heures – et 1225 morts. »

Quand les chiffres à transmettre ne sont pas assez impressionnants, on apporte des comparaisons pour appuyer un signe apparent de péjoration (apparent parce qu’on ne sait rien de l’état de gravité des malades) : « La Suisse a enregistré 141 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures contre 108 la veille ». Comme ce chiffre n’est pas énorme, on rapporte le total des morts : « Deux décès ont été enregistrés, portant le nombre à 1693 ». Pour donner plus de poids à l’intention médiatique, on passe à un chiffre concernant le monde : «  La liste des pays considérés à risque passe de 29 à 42. ». A part faire bavarder les gens et les distraire, en quoi de telles données peuvent-elles les aider à évoluer dans leurs quotidiens et dans leur état de santé ?

Non seulement on accuse le covid-19 de toutes les victimes humaines, mais on lui attribue encore d’autres types de victimes, par exemple suite au confinement : « Victime du coronavirus, le FIFDH aura lieu en ligne »

Une autre façon d’approcher le sujet est de façonner un personnage tout-puissant, avec de grands pouvoirs, ce qui permet de lui attribuer la cause des conséquences de la situation actuelle qui, pour une grande part, sont bien plus la résultante de mesures inappropriées. Ainsi, on évoque le microorganisme comme un dragon à la fois ailé, crachant, rampant,  pénétrant, envahissant! De la sorte,  » le virus a douché les espoirs des Fribourgeois de célébrer la Fête nationale dans leur ville  »

On sait qu’on l’a couronné grâce à la technique informatique mais il reçoit aussi un titre royal : « Sa Majesté Covid XIX s’est invitée dans l’une des plus vieilles républiques de la planète. Manifestations supprimées ou recalibrées ou transformées voire éclatées par quartiers. »

Et bien sûr, il étend son pouvoir sur le monde : Masque obligatoire en France, accords sur les vaccins au Royaume-Uni, ralentissement des cas en Russie et hausse aux Etats-Unis… »le coronavirus continue de dominer le monde. »

Il poursuit ses ravages dans les Amériques…ou alors provoque une « flambée des cas aux Etats-Unis ». Il est persévérant et tenace : « Le SARS-CoV-2 se propage sans relâche »

On l’accuse d’être un grand meurtrier :  » Le pays (le Brésil)  est le deuxième où le Covid-19 tue le plus au monde après les Etats-Unis. » Mais les rapporteurs ne s’occupent que des chiffres publiés, sans tenir compte des causes réelles de la mortalité, celles qui n’ont pas su freiner le virus dans son envahissement ou dans les réactions démesurées qu’il suscitait.  Certaines causes ont même été camouflées car des institutions recevaient des prestations pour les cas attribués au covid 19.

On l’accuse aussi de coûter une « facture salée » qui, en fait, est le résultat des mesures officielles :  » La « pandémie » pourrait coûter 500 000 nuitées aux campings  » ou encore  » le coronavirus creuse un trou dans les finances » (www.radiolac.ch). Pire encore : « Le Covid pourrait coûter plus de 30 milliards au tourisme« . Même si on utilise le conditionnel, le chiffre est tout de même lancé et le responsable bien placé comme sujet de la phrase!

On lui donne des responsabilités qu’on ne veut pas assumer : »Le Covid va pousser des enfants à travailler »

Par ailleurs, il « bouscule les habitudes des chrétiens dans l’Oise « , alors qu’en fait, c’est le gouvernement qui a fait annuler les messes dominicales. Même le Vatican se soumet : « Au milieu d’une place Saint-Pierre désertée, seul, le pape prie face à la «tempête» de la « pandémie ». Apparemment, c’est ainsi qu’est appliqué le principe de Jésus : « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu »….

En ce qui concerne un autre pan de sa responsabilité, on peut lire : « l’annulation du Salon de l’automobile de Genève à cause du coronavirus. »

On lui fait porter des responsabilités politiques :  » Le coronavirus a eu un fort impact sur les militants climatiques et féministes: interdiction de manifester  » . A quoi s’ajoutent des pouvoirs faramineux qu’ils détiendrait:  » Le SARS-CoV-2 plus meurtrier que la guerre » alors que la gestion de notre santé dépend de chacun dans le cadre des pouvoirs publics et non pas d’une offensive calculée par des armées. Il est même qualifié d’«ennemi de l’humanité» par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et on décrète fermement que « le virus a refait plonger les bourses en dépit des milliards d’aide économique annoncée. ». Evidemment les économistes et les financiers n’y sont pour rien ! Je m’avancerais plutôt à dire que grâce à la situation on doit prendre conscience que le système de la Bourse mérite une sacrée révolution…!

Tout miser sur un élément ne s’adresse pas qu’au virus couronné mais aussi à un produit salvateur : «Un vaccin sûr et efficace pourrait être le seul outil permettant un retour du monde à un sentiment de normalité» avait ainsi estimé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Là aussi, on joint deux paramètres très distants : « sûr et efficace » et le conditionnel, tout ce qu’il y a de plus hypothétique, ce qui montre bien que la réalité à affronter dans l’instant présent est nettement plus complexe et se situe dans un panorama bien plus large.

On focalise aussi sur un élément parmi d’autres comme si, dans une situation aussi compliquée, ce n’était pas en donnant sa juste place à chaque paramètre qu’on s’en sortirait le mieux. Ainsi, un chroniqueur scientifique affirme : « Coronavirus : les tests sérologiques sont notre meilleure arme« . On va aboutir ainsi à en faire un  : « outil de contrôle indispensable « pour sauver le monde » transformé en Virusocratie ». Ainsi on ne cherche plus à améliorer la santé des individus afin qu’ils se défendent mieux, selon leurs ressources personnelles contre des microorganismes mais pour que ce soit une Virusocratie qui les gouverne.

On utilise aussi le  langage pour des concepts quasi magiques ou illusionnistes : « Covid-19 : les premiers pas prometteurs d’un vaccin à ARNm ». Ainsi, l’intention de l’auteur est de propulser les lecteurs dans un avenir même pas proche alors qu’il y a tant de problèmes à résoudre aujourd’hui et qui demandent qu’on les affronte bien avant d’être en mesure de subir un vaccin.

Evidemment, on focalise sur le concept d’espoir alors qu’il est aisé de faire des promesses, mais difficile de les tenir…. Alors que la « pandémie » de Covid-19 continue de s’étendre dans le monde, l’espoir d’un futur vaccin s’est renforcé mardi aux Etats-Unis. La firme de biotechnologie Moderna a annoncé vouloir lancer la phase finale de ses essais cliniques le 27 juillet.

De même qu’on fait avancer les animaux avec la carotte et le bâton, ainsi nous sont présentés des vaccins prometteurs en même temps qu’on sème le doute avec l’éventualité d’une deuxième vague ou d’un  » Rebond épidémique : faut-il s’inquiéter en France ?  » De quoi semer l’incertitude parmi la population, sans doute parce que les membres du gouvernement la ressentent et transmettent leurs messages avec des termes forts, peut-être pour se donner une consistance! Situation  » très alarmante » à laquelle ils se sentent tenus de décréter une mesure forte et facile à concevoir pratiquement, mais qui apporte bien des inconvénients tel le port du masque, tout en y rajoutant une teinte moralisatrice : « Si nous ne sommes pas unis, le virus va gagner ». C’est réduire l’évolution de la crise à une condition hypothétique, de plus très facile à émettre en quelques mots.

Les médias transmettent aussi des états d’âme: L’OMS reste pessimiste: «C’est loin d’être fini». Il me semble que la population devrait plutôt recevoir un appui constructif de la part de son organisation mondiale….

La dialectique des médias peut agir sur un plan d’un autre niveau de profondeur qui ne se limite plus à attirer l’attention sur des objectifs informatifs mais « Alors que les mesures gouvernementales s’accentuent, les médias mainstream emboîtent le pas pour combattre les sceptiques aux masques ou aux « gestes barrières. » Ainsi elles glisseront elles aussi « vers un totalitarisme via la psychiatrisation médiatique punitive », affublant les réfractaires aux mesures de « psychopathes » et «négationnistes»

Il y a heureusement des sites qui alertent sur le fait que  » jamais aucun sujet n’avait occupé autant d’espace médiatique  » et qui recommandent de se protéger de la folie collective afin de préserver notre santé mentale. Le premier réflexe est de se « méfier des idées reçues qui circulent car les idées sont comme les virus : elles se communiquent d’un cerveau à l’autre, et peuvent envahir une grande partie de la conscience. »

Quand les journalistes mandatés par des organismes publics manquent, les individus doivent alerter par leurs propres moyens ce qu’ils ressentent comme des injustices. Ainsi Ema Krusi expose posément et très clairement dans une vidéo digne d’une professionnelle la décision prise à son encontre par la médecin cantonale.

Comme il y a toujours un appel à l’équilibre dans l’univers, nous pouvons aussi dénicher d’autres sources d’informations. C’est comme pour la médecine, il existe la médecine officielle, conventionnelle et conventionnée et il y a les autres médecines (comme on les appelle en Italie pour évoquer les médecines alternatives et complémentaires). Ainsi en Suisse nous avons un magazine qui cherche avec beaucoup de conscience professionnelle à donner un équilibre au monde de l’information. Il s’agit de Antipresse, basée à Sion. Il apporte d’autres dimensions à ce qui nous est distribué en grandes lignes dans les médias officiels.

Il nous enseigne des dimensions plus larges de la fonction du masque : « le masque et la vie ». Il ne s’arrête donc pas au simple concept de ce que représente un masque mais en montre une portée certaine : « Le masque est devenu le signe de soumission sans lequel il n’est pas pensable de sortir de chez soi. Une si humiliante contrainte pour quelle menace? se demande le philosophe et psychanalyste Michel Rosenzweig. Et où est passé le sens commun de l’humanité? »

Dans un dossier de présentation , Antipresse nous offre de quoi développer notre raison et notre entendement pour nous ouvrir largement sur le monde à découvrir. Il nous apprend à être détective des faits et ne pas s’arrêter à la première idée qu’on nous présente comme évidente. Il nous appelle à un retour de la pondération des causes et des effets.

Marie-France de Meuron

source:https://mfmeuron.blog.tdg.ch/archive/2020/08/01/la-grandiloquence-du-langage-mediatique.html#more

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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