Les choses deviennent drôlatiques lorsque le quidam interviewé au lieu de détromper son monde, par perversion ou curiosité, joue le jeu et enfonce tout le monde dans l’irréel en répondant sérieusement et parfois avec talent aux questions. Cela est arrivé à des journalistes sur je ne sais quel aéroport qui ont cru reconnaître Ban-Ki-Monn secrétaire général de l’ONU dont ils attendaient la sortie : même bouille de haut fonctionnaire défiscalisé, même petit sourire, même tête de chinois-coréen très réussie. L’interview commence et lui très poliment ne dément pas et répond assez intelligemment aux questions manifestant un certain bon sens et un réel talent diplomatique. Bouclé, l’interview est envoyé aux rédactions du monde entier et on commence à le commenter. Et puis quelqu’un s’aperçoit que ce n’est pas Ban-Ki-Moon, lequel confirme .. en précisant qu’il n’avait pas d’objections particulières à faire à ce qu’avait débité son sosie dans une bonne langue de bois internationale. Quel tact ! Quelle élégance !
Au fond, le monde de demain permettra la permutation des êtres et des choses. Pourquoi aller chercher un rwandais assez rare à trouver et assez casse-pieds avec ses récit de génocide et ses démarches en sous-préfecture alors qu’on a sous la main un petit togolais tout mignon avec papiers en règle à deux pas et qui fera parfaitement l’affaire ?
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