Un poste de police situé à Kandahar en Afghanistan a été remis aux combattants Talibans par les forces de sécurité locales, dont tous les éléments ont déposé les armes.
Ce n’est pas le premier poste de police à se rendre aux Talibans d’Afghanistan en dépit de l’accord arraché à la dernière minute au président Ghani de libérer 1500 prisonniers Talibans en échange d’un engagement écrit portant renoncement au combat. Une condition qui irrite au plus haut point les Chefs opérationnels du mouvement de guérilla qui tient tête depuis près de deux décennies aux forces armées des États-Unis et celles de leurs alliés de l’Otan et hors-Otan.
Des centaines d’attaque à la roquette visent les postes militaires afghans et étrangers depuis quelques jours et des combattants Talibans ne fuient plus le théâtre des opérations quand l’aviation US intervient mais se dispersent avant de se réunir rapidement au milieu des forces adverses qu’ils harcèlent.
Ce qui démontre que même au sein des forces militaires afghanes, des officiers et des soldats ne sont pas insensibles à la cause et les revendications intransigeantes du mouvement político-militaire et dont la principale demeure le retrait sans conditions de l’ensemble des forces militaires étrangères d’Afghanistan.
Par ailleurs, un porte-parole des Talibans d’Afghanistan a condamné un communiqué émanant de Daech saluant « une grande victoire en Afghanistan » en précisant que les combattants Talibans ne peuvent faire confiance à des mercenaires recrutés et armés par les envahisseurs et les agresseurs pour détruire les nations musulmanes sous couvert de religion. Il a également écarté d’un revers de main les critiques émanant de l’ex-Secrétaire d’État US Hillary Clinton à l’encontre des négociations de paix en cours entre Washington et les Talibans en soulignant que cette femme perdue et oisive n’a plus aucun crédit au sein de sa propre communauté. Concernant la pandémie COVID-19, les Talibans d’Afghanistan estiment que la guerre biologique n’est pas une nouveauté et que les Afghans y ont été confrontés depuis une dizaine d’années sous couvert de fausses campagnes de vaccinations protégées par des militaires de l’Otan et dont les effets ont été terribles sur la santé de dizaines de milliers d’Afghans au milieu du silence complice de l’ensemble de la communauté dite internationale.
En réalité les Talibans d’Afghanistan redoutent un scénario fort probable selon lequel le parti belliciste à Washington remplacera graduellement les troupes US/Otan par Daech dans les zones non contrôlées par les Talibans. Cette désignation est capitale car elle prouve que des négociateurs Talibans à Doha ont eu accès à des documents confidentiels US grâce à l’entremise d’officiels américains opposés à la poursuite de cette guerre.
Il est désormais établi qu’une partie de l’administration US veut mettre fin à ce long conflit qui a coûté des trillions de dollars et le statut de superpuissance aux États-Unis tandis que d’autres factions s’y opposent résolument et tentent de retarder la conclusion d’un Accord de paix jusqu’à l’investiture d’un nouveau président US plus favorable aux thèses bellicistes et dans ce domaine tous les espoirs de l’État profond US se portent sur Joe Biden.
Les militaires US sont extrêmement dépités par l’évolution désastreuse de la guerre d’Afghanistan et beaucoup d’officiers supérieurs américains se sentent doublement trahis. Un général US n’a pas caché ses larmes en demandant pardon à ses alliés afghans qu’il est obligé d’abandonner à la veille de son départ du pays.
La guerre d’Afghanistan était un conflit impossible à gagner et cette donne était connue quand l’administration Bush avait décidé de viser ce pays au lendemain des attaques du 11 septembre 2001.
La libération de détenus Talibans marque un tournant dans cette très longue guerre car elle facilite une très probable intégration du mouvement des Talibans dans la dynamique de participation au pouvoir dans un premier temps, puis de la prise de ce dernier dans un second temps.
Sur le terrain, les opérations militaires continuent puisque au 14 mars 2020, des combats sont signalés dans 27 provinces sur les 34 que compte ce pays montagneux et pauvre, surnommé le cimetière des empires.
source : https://strategika51.org
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