Par Eric Margolis − Le 22 février 2020 − Source Unz Review
Bon boulot, les Démocrates ! Dans le débat de Las Vegas, vous avez fustigé toutes les cibles sauf Donald Trump. Au lieu de frissonner d’aise dans ses mocassins Gucci, l’homme qui voulait être roi s’est retrouvé pirouettant dans les airs, béatement euphorique.
L’homme qui aurait dû être roi, le nouveau venu Mike Bloomberg, ressemblait à un Indien tabassé dans sa boutique de cigares. Il ne s’était pas préparé pour le débat et n’a pas réussi à esquiver les faciles attaques de missiles lancées contre lui par Elizabeth Warren et Pete Buttigieg.
De nombreux vétérans républicains craignent que l’animateur de télévision Trump n’écrabouille Warren, Buttigieg, Biden et Amy Klobuchar. Ils ont peut-être raison. Trump a dû être ravi du débat des Démocrates sans merci qui a ensanglanté ses adversaires avant même qu’il ne puisse les atteindre. Bloomberg n’était absolument pas préparé aux attaques sauvages lancées contre lui. Il ressemblait à un néophyte souffrant de trac devant la caméra.
J’ai eu une bonne impression de Bloomberg quand j’ai eu un dîner intime avec lui il y a quelques années. Plutôt que l’homme rigide et peu souriant que nous avons vu à la télévision à Las Vegas, dans la vraie vie, Bloomberg est clairement brillant mais discret, charmant et doté d’un solide sens de l’humour et d’un esprit vif.
Bernie Sanders, qui a trois maisons, a critiqué Bloomberg pour sa «richesse». C’est un gros péché pour les Démocrates qui, comme Hillary Clinton, ont empoché des millions de soutien politique de la part de grandes banques, syndicats et entreprises sous le couvert d’opérations clandestines politico-mafieuses ou via des honoraires bidons pour parler dans des conférences, au nom de sa fausse fondation – une arnaque copiée par Trump.
Le Democratic National Committee profondément corrompu, contrôlé par Hillary Clinton, a truqué le vote qui a bloqué Bernie Sanders lors des dernières élections en 2016. Lorsque la nouvelle de ce scandale a émergé, Hillary a lancé l’hystérie anti-russe pour détourner l’attention de sa magouille.
Oui, Bloomberg est peut-être le 9e ou le 10e homme le plus riche du monde. Mais sa fortune provient de la propriété de l’une de nos agences de presse financière les plus performantes et les plus fiables, qu’il a bâtie à partir de rien et qui emploie un nombre important d’hommes et de femmes. L’utilisation de terminaux de l’agence Bloomberg permet d’économiser des forêts d’arbres.
Ignorez les attaques faciles d’Elizabeth Warren contre des femmes de son cabinet qualifiées de «lesbiennes à queue de cheval» ou de «grosses». Beaucoup d’hommes parlent de cette façon les uns aux autres dans des conversations informelles. Les femmes font souvent de même avec les hommes. La réponse à cela est de séparer totalement les sexes, comme en Arabie saoudite. Essayer de déclencher une guerre des sexes ne mettra pas en colère une Elizabeth Warren présidente, mais elle ferait mieux de s’en tenir à son travail louable concernant les droits des banquiers et les droits de vote.
Il est assez clair que lors du massacre de Las Vegas, Joe Biden a épuisé sa dernière chance. Les électeurs et les syndicats noirs ne le sauveront pas. Il avait l’air vieux et très fatigué. Mais pas aussi fatigué ou hors de propos que Mike Bloomberg. En revanche, Bernie avait l’air vieux, bien sûr, mais était plein d’entrain.
En tant que spécialiste des affaires étrangères, ce qui m’a vraiment consterné, c’est qu’il n’y a eu qu’une seule mention importante de la politique internationale. C’est à ce moment que la sénatrice Amy Klobuchar, à la gueule forte et abrasive, n’a pas pu se souvenir du nom du président du Mexique. Mais, Dieu merci, elle fait partie d’un comité sénatorial qui s’occupe de ce pays.
Alors que notre débat présidentiel se concentre sur les femmes obèses et les soins de santé, les États-Unis et la Russie sont terriblement proches d’une guerre ouverte au Moyen-Orient.
Mais presque aucune mention de cela dans les débats. Trump et ses milliardaires de New York et de Las Vegas tentent de pousser l’Iran dans une guerre aérienne. Les États-Unis cherchent à renverser les gouvernements du Venezuela, de Cuba, de Syrie et d’Iran. Les affrontements entre la Chine et les États-Unis sont un danger majeur. L’ancien chef de la défense, Sam Nunn, prévient que les États-Unis et la Russie sont plus proches d’un conflit nucléaire que jamais depuis la crise des missiles cubains des années 1960. Peu importe.
Les Américains veulent, comme politiciens, des amuseurs faits pour la télévision.
Malheureux et digne, M. Bloomberg ne savait pas qu’il ferait face à des acteurs professionnels, pas à des législateurs.
Eric Margolis
Traduit par jj, relu par Marcel pour le Saker Francophone
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