Par Marc Rousset.
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Wall Street a fini dans le rouge, ce vendredi, la poussée alarmante du coronavirus dans de nombreux États américains faisant peser un climat d’incertitude sur le marché des actions. En Allemagne, plus de 1.000 travailleurs d’un abattoir ont été testés positifs. Malgré un soutien démentiel des banques centrales, la reprise en V s’éloigne ; la non-maîtrise de l’épidémie inquiète aux États-Unis et en Amérique du Sud.
Bercy, sans visibilité, se lance dans un marathon budgétaire périlleux avec un troisième projet de loi de finances rectificative qui atteint 136 milliards d’euros. La contraction du PIB en 2020 serait de l’ordre de 11 %, alors que Bruno Le Maire a pu parler d’un premier impact sur le PIB de 0,1 % ! Le déficit public estimé de 2,2 % du PIB avant la crise serait aussi de l’ordre de 11 %. La crise pourrait détruire en France, selon le scénario modéré ou pessimiste, entre 187.000 et 500.000 emplois dans l’industrie en deux ans.
Selon le scénario de base de la Banque mondiale, le PIB diminuera de 5,2 % en 2020 dans le monde, mais de 8 % dans l’hypothèse pessimiste. Selon les Nations unies, les 5.000 plus grandes entreprises multinationales vont subir une baisse moyenne de 40 % de leurs bénéfices et, pour certaines, des pertes, avec une diminution de 40 % des investissements directs étrangers. Quant au FMI, il estime une contraction du PIB de 4,9 % en 2020 dans le monde, avec un redémarrage poussif et un choc catastrophique pour l’emploi.
Le suspense continue avec les magistrats de la Cour de Karlsruhe, depuis le jugement du 5 mai dernier qui a ordonné à la Bundesbank de ne plus participer à l’achat de titres de la BCE, début août, si elle ne parvient pas à prouver, d’ici là, que ses achats respectent le principe de proportionnalité prévu dans ses statuts. Jens Weidmann, président de la Bundesbank, vient donc de transmettre les documents justificatifs de la BCE au Parlement et au gouvernement allemands. La supériorité des lois fondamentales de l’Allemagne sur les directives européennes et sur les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne a été affirmée par l’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe : seuls les États-nations sont dépositaires de la légitimité démocratique.
Selon la Cour de Karlsruhe, seule une loi constitutionnelle votée par le peuple allemand pourrait donner un fondement à un tel degré d’intégration européenne. « Un retrait de la Bundesbank provoquerait l’éclatement de la zone euro », prévient l’économiste Jacques Sapir. Si la Bundesbank se retire, c’est l’éclatement immédiat de la zone euro, et si la Bundesbank met un terme à son programme de rachat de titres, la hausse des taux d’intérêt entraînera une nouvelle crise qui se terminera aussi par l’éclatement de la zone euro. L’euro explosera et l’endettement français apparaîtra ce qu’il est, à savoir « insoutenable », ce qui entraînera la banqueroute immédiate de la France. Fin du suspense : début août.
Les prévisions économiques de la Fed montrent à quel point l’avenir est aussi très incertain aux États-Unis. La croissance est estimée, pour 2020, avec deux extrêmes de -10 % et -4,2 %, -1 % et +7 % pour 2021, tandis que le taux de chômage se situerait entre 7 % et 14 % en 2020, 4,5 % et 12 % en 2021. Tout va dépendre de la trajectoire du coronavirus. La dette américaine est, désormais, à 25.000 milliards de dollars, alors qu’elle était à 22.000 milliards de dollars fin 2019. 30 % des Américains ne payent plus leurs loyers ; le taux d’épargne, aux États-Unis, est trop faible, le déficit commercial trop important et le dollar, dont la domination faiblit petit à petit, pourrait chuter très fortement en 2021-2022, ce qui marquerait la fin de son règne.
Une certitude, c’est que les banques centrales restent positives pour l’or, selon une étude récente du World Gold Council, suite au phénomène exceptionnel des taux d’intérêt négatifs. Aucun sondé n’anticipe une baisse de ses réserves en or, alors que 20 % des banques centrales veulent au contraire les augmenter.
L’autre certitude, c’est que l’on va tout droit vers un nouvel ordre monétaire international, que l’Italie, avec une dette qui atteindrait les 160 % du PIB et tous ses problèmes structurels, est une bombe en puissance. Et la certitude finale, c’est que suite à l’hyperendettement exagéré, la folle création monétaire par les banques centrales partout dans le monde, tout cela va très mal se terminer !
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec