Campagne de dons – Juin 2020
Chers amis lecteurs, Au début de cette année, nous écrivions que 2020 serait une année de bouleversements à l’échelle mondiale. Elle a pleinement tenu ses promesses, et ce n’est apparemment que le début de quelque chose de plus grandiose encore, et dont la principale caractéristique est une tentative de prise de contrôle total de l’information. C’est même l’essence de toutes les guerres livrées contre les peuples depuis quelques décennies. Plus que jamais, il est nécessaire que des sites comme le nôtre se multiplient pour contrer toutes les tentatives de monopoliser l’information à des fins de manipulation. Grâce à votre fidélité, vos encouragements et votre aide, nous avons réussi à surmonter toutes les pressions et contourner les divers obstacles destinés à nous faire disparaitre ou à nous intimider. Nous comptons à nouveau sur vous pour nous aider dans notre combat, et nous permettre de continuer à vous fournir un travail de qualité et une vision juste et équilibrée du monde. Merci pour votre soutien. Avic
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Ce n’est pas un hasard si la « White House » s’appelle : la Maison Blanche…
Aux USA que ce soit Trump ou Biden ou qui que ce soit d’autre, de toutes façons, les Natifs et/ou Nations premières ou originelles, seront toujours considérés comme des Res Nullus et ce depuis 1492 !
Comme l’avait prévenu Russell Means : « Vous ne serez et ne demeurerez que des commodités aussi longtemps que l’empire existera… » Russell Means, Oglala, Lakota
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par Steven Newcomb.
Dans son splendide livre The Lawless Law of Nations (1925), Sterling E. Edmunds dit que les gouvernements peuvent bien être définis comme des « groupes d’hommes possédant le pouvoir arbitraire sur d’autres hommes ». (p.426) Si Edmunds a raison, l’idée « d’auto-gouvernement » n’est pas un remède ayant tant de mérite pour les Amérindiens, car un tel système impliquerait qu’un relativement petit groupe d’hommes et de femmes de la communauté native exerce un pouvoir arbitraire sur le reste des gens. Pour un grand nombre de nations natives, ceci est exactement ce que « l’auto-gouvernement » natif est devenu. (NdT : Avec la grande exception des nations iroquoises et Kaianerekowa, la Grande Loi de la Paix, certes diminuée par les « conseils de bandes et de tribus » instaurés sous les lois fédérales coloniales indiennes, mais toujours en application ce depuis le XIIe siècle, dans le mode de gouvernance traditionnel…)
Depuis maintenant des générations, le gouvernement fédéral des États-Unis a exercé un pouvoir arbitraire et abusif, souvent référé en tant que « pouvoir plénier », sur les Nations et Peuples natifs. Aujourd’hui, ce même gouvernement fédéral, dans un esprit de bonne volonté, a décidé que les communautés natives devraient évoluer vers une « auto-gouvernance ». De quoi cela a-t-il l’air ? Dans un livret intitulé « Auto-gouvernement, une initiative tribale », on y trouve cette déclaration : « L’auto-gouvernement est au sujet du transfert du financement des programmes disponibles, des services, des fonctions et des activités, vers un contrôle tribal de ceux-ci. Les tribus sont responsables devant leur propre peuple pour la gestion des ressources, des services et du développement ».
Le livret explique également que l’auto-gouvernance native consiste à fournir aux gouvernements tribaux « plus d’autorité de contrôle et de prise de décisions sur les ressources financières fédérales mises à la disposition du peuple indien pour son avantage ». C’est au sujet d’un « nouveau partenariat entre les tribus indiennes et les États-Unis dans leurs relations de gouvernement à gouvernement ». Le but est de minimiser l’intrusion et l’implication fédérales. (NdT : en clair, mettre des gestionnaires inféodés au système en place pour gérer la merdasse du capital…)
Mais historiquement, nous devons regarder en arrière et comprendre qu’une idée d’auto-gouvernement natif fondé sur la gestion « des ressources financières fédérales » ne fut jamais partie intégrante de notre existence avant l’invasion de nos territoires et de nos nations. De fait, ce livret distribué par le « Projet de Démonstration de Gouvernance Tribale » reconnaît clairement ce point crucial. Une lettre d’introduction publié avec le pamphlet dit ceci : « Toutes nos sociétés tribales ont eu des existences libres et autonomes durant des milliers d’années avant l’exploration et la colonisation de ce continent par les Européens occidentaux ».
Plus encore, nos nations et nos peuples eurent un mode de vie libre et indépendant avant que les envahisseurs européens n’ait assumé un droit de domination sur nos nations et nos ancêtres. Les auteurs du pamphlet reconnaissent qu’un système de domination fut imposé sur nos nations puis écrivent :
« L’auto-suffisance fut remplacée alors que les États-Unis par leur Congrès, leurs Tribunaux et particulièrement la Bureaucratie Fédérale (NdT : qui n’agit que sur ordre) transformèrent, parfois brutalement, le statut tribal indépendant par une dépendance tribale envers l’État fédéral. Après des générations de domination et de contrôle fédéraux, il y eut même quelques Indiens pour croire à cette dépendance imposée [domination] ».
Après avoir reconnu que les États-Unis imposaient un système de domination sur nos nations, les personnes qui ont écrits ce livret bizarrement ont déclaré, « Nos cultures ont fourni les philosophies de base incarnées dans la constitution des États-Unis ». Si des philosophies démocratiques étaient incarnées dans la constitution des États-Unis alors ceux-ci opéraient-ils hors de leur constitution pour imposer un système de domination sur nos peuples et nations ?…
Ou est-il possible que les auteurs du livret se soient trompés parce que la Constitution des États-Unis est un instrument de l’empire et de domination et non pas une démocratie ? Dans son livre The Rising American Empire (1962), l’historien Richard Van Alstyne a clairement documenté le fait que les États-Unis furent fondés comme un empire. Et d’après R.H.S Crossman, la Constitution des États-Unis fut écrite comme « l’organe central d’une autorité coercitive, tout en préservant une relative indépendance aux autorités locales, aux législatures des États » (R. H. S. Crossman, Government and the Governed, 1969, p. 96). Cette « autorité coercitive » incarnée dans la constitution ne fut pas basée sur la règle populaire, car des hommes comme James Madison furent très clairs sur leur dénonciation de la démocratie.
Madison était préoccupé parce que :
« Il y aura des créditeurs et des endettés, fermiers, marchands et industriels. Il y aura particulièrement cette distinction entre riche et pauvre… Nous ne pouvons pas quoi qu’il en soit, être regardé en ce moment comme une masse homogène dans laquelle tout ce qui affecte une partie va affecter de la même manière l’ensemble. En cadrant un système que nous voulons durable pendant bien longtemps, nous ne devons pas perdre de vue le changement produit par l’âge. Une augmentation de la population va nécessairement augmenter la proportion de ceux qui travaillent (sic) sous toutes les duretés de la vie et qui vont secrètement soupirer pour une plus grande égalité de distribution de ses mannes. Ceux-ci seront dans le temps plus nombreux que ceux placés au-dessus des sentiments d’indigence (de pauvreté). D’après les lois du suffrage (par le vote), le pouvoir va glisser dans les mains des masses. Aucune tentative agraire n’a été faite dans ce pays, mais les symptômes d’un esprit d’effervescence comme nous le comprenons, s’est suffisamment développé dans certains endroits pour nous notifier le danger futur en provenance des masses. Comment peut-on se préserver de ce danger sur des principes républicains ? » (Crossman, p.96-7)
Madison posa aussi une autre question. Comment la classe de propriétaires pourrait-elle se préserver contre les dangers se posant aux riches comme les « coalitions » de la majorité, trimant dans leur vie quotidienne ? (Crossman, p.97). Madison, que beaucoup regardent comme le plus important des « Pères Fondateurs », envisagea toutes les communautés comme divisées entre le petit nombre et la masse. « Les premiers sont les riches et les biens nés et l’autre les masses de gens qui rarement jugent ou déterminent le droit ». (Ibid)
Comme le fait remarquer Crossman, les hommes d’affaire qui ont écrit la Constitution réussirent à sortir d’un système, sous la couronne britannique, fondé sur l’idée de la soumission du peuple vivant en obéissance traditionnelle à une plus haute autorité royale et d’un parlement, vers un « système de contrôle si intriqué, que pratiquement pas une vague populaire ne pourrait se propager. (Ibid) Le fédéralisme, dit Crossman, fut créé comme barrière, garde-fou, contre la turbulence de la démocratie ». (Ibid.) De telles idées furent-elles empruntées aux cultures natives de ce continent ? Manifestement pas.
Et pourtant, pour une raison indéterminée, bien des natifs ont souscrit à une mythologie faisant le portait des États-Unis comme étant une société « démocratique », fondé sur un « système de gouvernance du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Le problème avec ce slogan simpliste est que le « peuple » auquel il se réfère n’y est jamais identifié. En fait, le « peuple » est un terme suffisamment vague pour faire diversion du fait que ce terme se réfère aux « riches et biens nés » pour lesquels Madison étaient si préoccupés. Comme l’observe Fernand Braudel dans sa « Grammaire des civilisations » (1987) :
« La déclaration d’indépendance des États-Unis proclama le droit de se rebeller et d’être égaux devant la loi. Mais la grande idée qui préoccupa et motiva les propriétaires terriens, les hommes d’affaire, les avocats, les patrons de plantations, les spéculateurs et les banquiers, ces « aristocrates », était de sauvegarder et préserver la propriété, la richesse et le privilège social. L’Amérique était nouvellement née, mais elle avait déjà des gens riches dont la richesse les prédisposait à mener les autres. Nous en avons pour preuve ce que disaient les Pères Fondateurs assemblés à la Convention de Philadelphie, ou de lire leur correspondance avec leurs pairs. Leurs assomptions de base sont très claires. Charles Pickney, un jeune planteur, proposa que seuls ceux possédant au moins 100 000 US$ pouvaient devenir président. Alexander Hamilton appela à l’étouffement de « l’impudente démocratie ». Tous, comme Peggy Hutchinson, fille de gouverneur, regardaient les masses comme la « foule crasseuse ».
« Un jeune diplomate et homme d’État, le gouverneur Morris, déclara : « La foule commence à penser et à raisonner. Pauvres reptiles ! Ils se réchauffent au soleil et bientôt, ils vont mordre… Les gentilshommes commencent à les craindre ». L’avocat et politicien James Murray Mason reconnut : « Nous avons été trop démocrates… faisons attention à ne pas aller trop loin dans l’autre extrême ». Personne finalement fut plus imbu des sacro-saints principes de démocratie que Jeremy Belknap, un prêtre de la Nouvelle-Angleterre ; pourtant il écrivit à un de ses amis : « Nous devrions soutenir en tant que principe que le gouvernement dérive du peuple, mais obliger le peuple à comprendre qu’il n’est pas capable de gouverner par lui-même ».
Braudel conclut qu’il y « avait un ordre à imposer au nom de la liberté et de l’égalité et que c’était un ordre capitaliste », dans lequel « le pouvoir et la responsabilité appartiennent aux riches ». Qu’en est-il donc de ces gens du bas de la pyramide sociale ? Comme le fait remarquer Braudel ; « Les autres reçurent la grande concession d’être protégés des riches alors que les riches étaient contre eux ». Ainsi, lorsque nous parlons de la Constitution des États-Unis, nous parlons d’un système de gouvernement, créé par des propriétaires terriens, des hommes d’affaire, des avocats, des planteurs, des propriétaires d’esclaves, des banquiers et des spéculateurs, que les riches mirent en place comme moyen d’organiser l’utilisation du pouvoir coercitif pour les protéger, eux, leurs propriétés et leur privilège de blancs contre la masse du commun. Pour nous aujourd’hui, en tant que peuples et nations natifs de ce continent, dire que nos cultures natives « ont fourni les principes démocratiques de base incarnée dans la Constitution des États-Unis », n’est rien d’autre que de perpétuer une erreur et un mensonge tout en déformant le narratif historique dans une proportion incroyable.
source : https://originalfreenations.com
Traduit de l’anglais par Résistance 71 dans : Aux sources de l’empire : Les États-Unis furent-ils créés comme une démocratie ? Analyse critique avec Steven Newcomb
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Notre but commun ?
Vaincre l’inertie de départ ; ICI & MAINTENANT & D’OÙ NOUS SOMMES !
Impulser la poussée primordiale et enclencher un nouveau paradigme…
Nous le devons aux générations non-nées, nous leur devons, nous leur devons une vie libre et décente que l’oligarchie leur refusera comme elle nous le refuse aujourd’hui encore et dans cette optique, on ne peut plus lâcher le morceau… Comme certaines espèces animales, nous avons deux mécanismes de défense :
1 – On mord l’hydre et on ne la lâche plus
2 – On pond nos œufs dedans et notre progéniture se nourrira de sa chair avant d’éclore au dehors et de mordre/pincer sans plus lâcher (et ainsi de suite…)
À terme, l’hydre/système ne peut pas gagner…
À charge pour les générations futures d’entretenir l’étincelle que nous aurons fait jaillir ICI & MAINTENANT… Cette étincelle capable d’embraser l’empire Anglo-américain-christo-sioniste née un 4 juillet 1776 sur un mensonge et sur du sable, celui qu’a foulé en octobre 1492, Christophe Colomb, le tout premier meurtrier de masse de l’Histoire. Encore rouge du sang des Natifs, des Nations premières et originelles, toujours prisonniers en leurs propres Terres volées mais pourtant jamais cédées… Et ici nous le savons bien que lutter contre cet Empire/Hydre/Système c’est lutter contre tous les empires…
JBL1960
source : https://jbl1960blog.wordpress.com
Source: Lire l'article complet de Réseau International