Paris a dénoncé un incident survenu avec des navires turcs lors d’une opération de contrôle de l’embargo sur les livraisons d’armes à la Libye. L’OTAN entend faire la lumière sur ce nouvel épisode de tension entre ses deux membres.
À l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a promis, ce 18 juin, d’« enquêter afin de clarifier la situation et faire toute la lumière » sur le récent incident dénoncé par la France et impliquant des navires turcs en Méditerranée, laissant une nouvelle fois apparaître des tensions entre Paris et Ankara.
Lors d’une réunion de l’Alliance le 17 juin, la France avait dénoncé une manœuvre « extrêmement agressive », selon les termes du ministère français des Armées, de la part de frégates turques envers un navire français participant à une mission de l’OTAN en Méditerranée.
Selon le récit de l’incident donné par Paris, alors que la frégate française cherche à identifier un cargo soupçonné de transporter des armes vers la Libye, « les frégates turques interviennent et illuminent le Courbet à trois reprises avec leur radar de conduite de tir », ce qui constitue « un acte extrêmement agressif ».
« Cette affaire est à nos yeux très grave […]. On ne peut pas accepter qu’un allié se comporte comme cela, fasse cela contre un navire de l’OTAN sous commandement OTAN menant une mission de l’OTAN », avait encore fait valoir le ministère, prévenant que Florence Parly allait « mettre les points sur les i » au sujet de « l’attitude turque dans le conflit libyen ».
Comme en attestent les incidents diplomatiques récurrents ces dernières semaines, la tension est vive entre Paris et Ankara. Le 15 juin, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a par exemple condamné « le soutien militaire croissant » de la Turquie au Gouvernement d’union nationale libyen (GNA) en « violation directe de l’embargo des Nations unies ». La veille, la présidence française avait déjà dénoncé l’interventionnisme « inacceptable » d’Ankara. La Turquie a rejeté ces critiques sur son soutien armé au gouvernement de Tripoli en Libye, accusant à son tour Paris de faire « obstacle à la paix » en appuyant le camp adverse.
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