Les bonnes âmes me révulsent — Michel TAUPIN

Les bonnes âmes me révulsent -- Michel TAUPIN

Ah ! toutes ces bonnes âmes, la main sur le cœur, capables sans la moindre honte, de justifier la violence policière disproportionnée face à une soignante d’1m55 qui a osé lancer, ô terrorisme suprême, quelques pierres sur des robocops en armures, et leur présenter un doigt d’honneur après avoir été, avec d’autres, gazée et réprimée sauvagement : « Ah ! mais elle a jeté des pierres sur les forces de l’ordre… quand même ! »

Bien momifiées dans leurs canapés, ces bonnes âmes à la vertu de collabos, n’ont pourtant pas un mot pour justifier la colère légitime des soignants face à un pouvoir aveugle et sourd à leur souffrance, à la dégradation scandaleuse de leurs conditions de travail, au démantèlement de la santé publique, qui sont pourtant d’une violence extrême et autrement plus funestes.

Il n’y a pas plus légitime que la colère des soignants. Leur rage même est justifiée. Ils se battent depuis plus d’un an pour être reconnus, valorisés et arrêter le massacre de l’hôpital public par la politique néolibérale menée depuis des décennies dans notre pays. Mais c’est une fin de non-recevoir méprisante qu’ils reçoivent de la part du régime macronien qui n’a qu’une obsession en tête : accélérer la privatisation de la santé ! Peu importe les dégâts humains.

Pire, les personnels soignants se sont battus sans compter ni leur temps, ni leur vie, affrontant avec courage une grave pandémie que ce même pouvoir macronien qui leur distribue des médailles en chocolat et les réprime férocement aujourd’hui, n’a pas su ou voulu contenir pour des raisons salement mercantiles. 25 000 morts auraient pu être évitées… Une tragédie ! Mais, falsifiant la vérité avec une morgue absolue, le petit marquis s’auto-congratule et envoie ses « forces du désordre » dénaturer le mouvement et casser du soignant.

Pas un mot de ces bonnes âmes contre la violence sociale inouïe qu’ils subissent ! Mais jeter quelques cailloux sur la gueule de la flicaille, ça c’est impardonnable ! Je crains fort que parmi elles, on retrouve les gentils petits moutons qui le soir à 20h, bien à l’abri de leur balcon, les applaudissaient en bêlant : « Bravo… et Merci ! » et refermaient leurs fenêtres, le sentiment du devoir accompli…

Ces bonnes âmes, mues par la peur, ont déjà tout oublié. Les soignants ? Quels soignants ? La Macronie compte sur elles le 28 juin prochain… Ces êtres futiles et dociles me révulsent.

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

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