Imaginez une saison de sport qui dure en moyenne 82 matchs, mais qui peut se terminer après 13 ou 43 parties. Tous peuvent participer aux séries. Certains y travaillent avec cœur en espérant y prendre part, d’autres s’entrainent de manière exemplaire sans trop savoir s’il y a des séries. Étonnamment, beaucoup sont persuadés de l’impossibilité d’une après-saison.
Qu’importe, quand les séries commencent, trois voies s’annoncent, et elles n’ont rien d’éliminatoire.
Avec la populaire locution latine carpe diem […], il faut bien se rappeler aussi sa cousine memento mori.
La première mène directement à la coupe, source de joie éternelle. La seconde nous laisse pour un temps dans le corridor menant aux célébrations, question d’être vraiment prêt. La troisième consiste à se diriger vers un vestiaire dont la porte « est toujours barrée de l’intérieur », dixit l’entraineur C. S. Lewis.
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L’analogie des séries et de la vie après la mort est bien sûr boiteuse. Elle peut toutefois nous amener à nous questionner sur la justice de cette fin de match qui nous attend un jour ou l’autre.
Je me suis posé la question il y a quelques mois, au lendemain des décès tragiques du géant de la NBA et de sa fille, Kobe et Gianna Bryant. Pourquoi Mamba et Mambacita ? Catholiques, ils avaient même participé à la messe de 7 h le matin de l’accident. À quoi ça sert d’y aller si on peut ensuite terminer sa vie de manière aussi bête ? Pourquoi le match de la vie n’offre-t-il pas à tous une existence sans souffrance et un paisible dernier repos à la fin de toutes ses périodes ?
J’y vois plutôt une grande justice.
Devant la mort, nous sommes tous égaux. La grande vedette ou l’enfant leucémique, le croyant fidèle ou l’agnostique indifférent, le tueur en série ou la grand-maman gâteau peuvent mourir demain. La fragilité de la vie la rend par essence si précieuse. Si notre Créateur est amour, nous ne devrions pas douter de sa justice. Non pas en saison régulière, mais dans les séries.
Se préparer à ranger le ballon
Si certains choisissent d’entretenir leur relation avec ce Créateur, ce n’est pas pour en faire un dieu protecteur qui éloignerait par magie toutes les épreuves (du moins je l’espère). Cette relation a pour but ultime de nous préparer pour le moment où nous serons appelés à ranger le ballon.
Combien de manches, de rondes et de mi-temps nous reste-t-il ? Avec la populaire locution latine carpe diem (« saisir le jour », merci aux poètes disparus et à Lara Fabian), il faut bien se rappeler aussi sa cousine memento mori, « souviens-toi que tu vas mourir ».
Au-delà du rappel de l’importance de rédiger son testament (vite chez le notaire, svp), quelle sorte de mort se souhaiter ? À mon avis, c’est de mourir en paix. En paix avec soi-même d’abord, avec ses proches, ses ennemis (parfois le même groupe). En paix avec Dieu aussi…
Si vous vivez de manière pacifiée, la mort n’effraie pas : elle viendra en son temps. En observant le parcours de vie de Kobe, dont l’une des plus grandes réussites a été la réconciliation avec son épouse Vanessa, j’ose espérer que, malgré son départ prématuré, il a pu quitter le terrain en paix.
Bonnes préparations aux séries.
Cet article a été publié dans le magazine Le Verbe, mars 2020. Pour consulter la version numérique, cliquez ici. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici.
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