Une interpellation qui tourne mal à Villeneuve-la-Garenne amène une série de violences urbaines : c’est un scénario devenu classique depuis 50 ans. Tout cela n’a pas dépassé le seuil habituel et les médias ont facilement escamoté les incidents. Mais il intervient à un moment-clé dans la gestion calamiteuse de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement notamment dans les cités.
La réponse du pouvoir en place apparaît, quant à elle, inadéquate : une fermeté de façade, d’une part, accompagnée d’un semblant d’état d’urgence que l’État déliquescent ne peut – ou ne veut – faire appliquer correctement, et, d’autre part, des concessions assorties d’un discours lénifiant à l’égard des zones urbaines « sécessionnistes ».
Pourtant, nous aimerions comprendre ce qui s’est joué durant ces semaines dans les banlieues, comment nous en sommes arrivés là et surtout quel avenir nous attend, car nous avons l’impression d’être entrés dans un état d’urgence permanent et que cette situation d’exception est en passe de devenir le mode de fonctionnement du Système.
Une fois écartées les explications des pleureuses médiatiques associatives, des militants du communautarisme indigéniste ou des matamores sécuritaires du libéral-conservatisme, la situation qui s’offre à nous est celle d’un pays éclaté, d’une société morcelée dont la crise que nous traversons révèle toute l’ampleur.
Une histoire de la violence
L’histoire des violences urbaines modernes débute dès 1971 à Vaulx-en-Velin. Le décor est déjà planté : une cité HLM (La Grappinière, dans la périphérie lyonnaise) où s’entasse une population hétérogène de pieds-noirs, harkis et immigrés de fraîche date venus du Maghreb. Le scénario des événements deviendra lui aussi classique. Des actes de petite délinquance donnent naissance à un climat de tension entre les habitants ; des jeunes désœuvrés organisent des rodéos sauvages au cœur de la cité. En 1979, cela aboutit à l’intervention de la police pour rétablir le calme à la suite d’incendies de voitures et de bâtiments publics. Pendant plusieurs nuits, les forces de l’ordre affrontent des bandes de jeunes.
Durant l’été 1981, ce sont les premières émeutes aux Minguettes dans la ZUP de Vénissieux. L’événement deviendra national avec la médiatisation des incidents par la télévision. La France entière découvrait alors le problème des banlieues. Le phénomène se propagera ensuite à l’ensemble des grandes villes. À partir des années 1990, la violence explosera sporadiquement dans les quartiers. Dès lors, les gouvernements successifs vont devoir gérer cette situation ; « la politique de la ville » du Parti « Socialiste » sera aussi impuissante que l’approche répressive de la droite pour résoudre le problème.
Le pouvoir, de plus en plus teinté d’idéologie ultra-libérale, va progressivement renouveler son approche de la question sécuritaire : bien conscient que le Système qu’il incarne mène irrémédiablement à la décomposition sociale des couches populaires, le pouvoir va comprendre qu’il peut utiliser l’insécurité pour augmenter son contrôle de la population au moment où il ne peut plus lui garantir la sécurité. « Les rues se vident, l’espace public se délite, chacun se replie sur sa sphère privée, meuble ses soirées en regardant la télévision : quoi de plus favorable à l’exercice de l’autorité ? « [1] En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups : l’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement sur une relégitimation du pouvoir, car celui-ci apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant . Il va gérer les crises au mieux de ses intérêts et laisser la tension monter tout en renforçant ses fonctions répressives.
L’insécurité n’est donc plus combattue et la fonction dévolue à la police n’est pas de combattre l’insécurité mais – ce qui est différent – de contrôler et de surveiller les personnes [2]. Ainsi se multiplient les lois et dispositifs liberticides (caméras de surveillance, biométrie, fichage…) au moment où la vie des couches populaires est pourrie par une insécurité bien réelle et non par un « sentiment » d’insécurité, comme le prétendent les biens-pensants.
Les mesures sécuritaires ne visent pas à garantir la sécurité du peuple, mais celle de la « Nouvelle Classe » oligarchique qui nous gouverne. Bien à l’abri dans leurs quartiers protégés, elles assiste au naufrage de notre société et en empoche le bénéfice. Dans ce contexte il n’est pas étonnant de voir l’État renoncer à sa figure classique d’incarnation de la souveraineté. Si l’État moderne issu progressivement de la disparition de l’ordre féodal a bien été un instrument de domination de classe, il n’en a pas moins été un lieu de stabilisation du lien social, amortissant parfois même les appétits de tel ou tel intérêt particulier ; ne serait-ce que dans la mesure où la bourgeoisie devait tenter globalement d’assurer l’existence d’un ordre qui lui fut commun au sein d’un espace national. De là l’insistance en philosophie politique moderne du thème du contrat, fondant la citoyenneté et garantissant la sécurité des individus par la mise en place de la Souveraineté (lumineusement théorisée par Hobbes au XVIIe siècle). Ce schéma fut certes longuement miné de l’intérieur par ce que Carl Schmitt appelle « les puissances indirectes » : celles de l’Église et des groupements d’intérêts, reparus sous la forme moderne des « puissances de la société » : autant de partis politiques, syndicats, associations qui se sont approprié par voie parlementaire le pouvoir de légiférer avec mainmise sur l’État de droit, pensant avoir ainsi réussi à atteler le Léviathan à leur carrosse. Cette tâche leur a été facilitée par un système constitutionnel dont le schéma fondamental était un catalogue des libertés individuelles… « Les institutions et les concepts du libéralisme sur lesquels reposait l’État de droit positiviste se transformèrent en armes et en positions de pouvoir au service de puissances éminemment non libérales. » [3].
Néanmoins, jusqu’à une période relativement récente, le rapport de forces entre des conceptions politiques opposées pouvait encore laisser espérer que, malgré la domination de classe de la bourgeoisie, certains intérêts du prolétariat pouvaient encore être défendus au sein d’un pays articulant son existence autour d’une souveraineté étatique.
Mais depuis l’offensive tous azimuts de la mondialisation, il devient clair que la fonction du pouvoir politique et étatique est essentiellement dirigée contre l’existence du peuple qu’il était censé préserver. En conséquence, nous voyons fleurir une propagande constante mettant en avant les vertus d’un républicanisme vide de tout contenu réel et l’idée d’une citoyenneté réduite à sa plus simple expression d’acquiescement à un cirque mondialiste prétendument multiculturel. La puissance dite publique n’a plus qu’une fonction, celle de dissoudre l’existence historique des peuples dans des flux migratoires planétaires porteurs de malaises profonds sur le plan identitaire, vecteurs de chaos social et accélérateurs de la dissolution du lien social. Par contre la répression fonctionne à merveille à l’encontre de ceux qui osent remettre en question la pensée unique, avec des forces policières fin prêtes pour réprimer les luttes réelles que le prolétariat pourrait déclencher (comme dans le cas des Gilets jaunes).
Généalogie de la racaille
Il était normal qu’une société folle, qui se propose de ménager son avenir uniquement en généralisant l’emploi de « camisoles » individuelles et collectives, produise des phénomènes de violence comme les émeutes d’octobre-novembre 2005, consécutives à la mort de Zied Benna et Bouna Traoré, poursuivis par la police , à Clichy-sous-Bois. Cette vague de violence agit comme la preuve que le « vivre ensemble » n’est plus possible et que l’éclatement de la société française est désormais consommé. Les années 2000 vont voir la mise en place d’une division nouvelle entre une France métropolitaine mondialisée et une France périphérique qui fuit les centres urbains devant l’insécurité et la spéculation immobilière. Cette relégation géographique sera progressivement aussi une relégation sociale avec la crise de 2008 et la mort lente des classes moyennes.
Dans ces vastes bouleversement sociaux des années 2000 qui ne sont visibles qu’avec vingt ans de recul, une catégorie sociologique va prospérer : « la racaille » ! Le phénomène connaîtra sa naissance symbolique avec les raids sur les manifestations anti-CPE parisiennes de 2005. De très jeunes banlieusards passèrent à tabac et rackettèrent des lycéens manifestant contre la loi Fillon. Dans Marianne n° 413 (semaine du 19 au 25 mars 2005), Frédéric Ploquin affirme que « les manifestations lycéennes de ces dernières semaines ont vu émerger un nouveau profil de « casseurs », qui n’ont pas grand chose à voir avec leur aînés ». Autres remarques pertinentes dans le même article : « Le « casseur » version 2005 est jeune, en général mineur. […] Il se distingue par son uniforme, pantalon ample, sweat à capuche, baskets, qui sont les signes extérieurs de sa tribu. Il se prend au sérieux, mise sur la peur qu’il inspire aux autres et parvient facilement à se convaincre que la vraie vie ressemble aux clips de 50 Cent, légende vivante du gangsta-rap nord-américain, ce rap dont les héros sont de grands criminels doublés de fieffés misogynes. […] Courageux mais pas téméraire, il ne s’en prend plus aux vitrines des magasins, ni aux symboles du capitalisme, à la différence de ceux qui l’ont précédé. Il s’attaque aux plus vulnérables, afin de s’approprier un bien dont il pourra tirer un profit immédiat. […] Il peut se targuer d’avoir traumatisé des milliers de lycéens de la région parisienne, aux premières loges de cette razzia des temps modernes, le 8 mars dernier. Au point que plusieurs milliers d’entre eux ont décidé de sécher la manif suivante. Au point, pis encore, que Lou, une jeune métisse franco-camerounaise, avoue avoir, pour la première fois, eu « honte de [sa] couleur ». »
La « racaille » (expression qui a fait couler beaucoup d’encre pour pas grand chose) n’est-elle pas le produit de la société de consommation ? « Le caractère prétendument redoutable des racailles marque leur extrême fragilité face à une société qui leur a donné un rôle social qu’ils acceptent sans broncher ». La violence actuelle n’est plus révolutionnaire, elle traduit simplement la misère psychologique et intellectuelle dans laquelle nous sommes tombés. Un examen clinique de cette population montrerait que nombre de racailles sont des débiles mentaux, des bas-du-front facilement manipulables.
Les gros bonnets de la drogue s’appuient sur une main-d’œuvre acculturée, intellectuellement déficiente, bien souvent issue de familles éclatées, incapable de se socialiser et immédiatement disponible dès le collège ; population dont les troubles psycho-sociaux seront aggravés par les drogues et un argent facile qui renforcera leur servilité auprès des gros trafiquants.
Les rêves des cailleras sont ceux que leur fournit la société de consommation ; leurs frustrations naissent de l’insatisfaction de leurs besoins de marchandises. Ils ne veulent pas changer la société, mais simplement s’y intégrer pour pouvoir reproduire les mêmes schémas. L’exemple le plus frappant est peu être le rap business made in Skyrock (où une musique de révolte avec un message fort pour les noirs américains est devenue un produit de consommation nourrissant les fantasmes des pseudos « bads boys » de nos cités). Promu par les médias des classes dominantes (radios, vidéos sur le net, TV), il véhicule l’idéologie du Système dans ce qu’elle a de plus vulgaire.
Même si elles sont souvent issues des classes populaires, les racailles méprisent plus que tout les prolétaires (que ces derniers soient Français ou immigrés, jeunes ou âgés). Leur idéal étant de s’enrichir par tous les moyens, elles sont parfaitement à l’aise dans l’actuel Système, et il n’y aucune chance de les voir un jour s’attaquer au capitalisme. Alain Tizon et François Lonchampt remarquent avec pertinence que ces « inutiles violents […] n’ont jamais rien remis en cause dans un monde dont on oublie souvent qu’ils partagent les valeurs essentielles (la loi du plus fort, la concurrence, l’agressivité, la réussite…) » [4].
L’émergence du groupe des « islamo-racailles » est l’aboutissement du phénomène. C’est le même mécanisme qui alimente le business du hallal et met en scène un rigorisme de pacotille. Sans surprise, on retrouve les mêmes profils de désœuvrés et de loosers dans ses rangs. L’arrogance que ce groupe affiche par rapport au reste de la société ne cache pas sa faiblesse spirituelle et sa soif de reconnaissance juteuse par les institutions. Les « islamo-racailles » ont sûrement plus fait pour rendre l’islam intolérable à toute la société française que des heures d’émission d’Éric Zemmour (qui surfe avec brio sur la dénonciation du phénomène sans en tirer toutes les conséquences)…
Un antiracisme de façade
Le discours dominant – des médias de l’oligarchie aux militants indigénistes – impute la violence des racailles à la discrimination qu’ils subissent en inversant les données du problème : c’est en quelque sorte de leur propre faute si ces « salauds de Français » se font agresser ! La condition de ces « jeunes » de banlieue serait-elle si tragique que toute la Nation devrait se pencher à leur chevet et compatir éternellement à leurs problèmes ?
À Rébellion nous considérons qu’il y a effectivement discrimination : discrimination de classe, celle qui fait que lorsque votre force de travail n’est plus suffisamment rentable pour maintenir un taux de profit suffisant à la valorisation de capital, vous êtes considéré comme n’existant plus pour celui-ci ! La discrimination est un choix, celui fait par le libéralisme afin de sauvegarder le système capitaliste qui dicte ses exigences de délocalisation vers des pays où le prolétariat résiste peu et où il subsiste avec le minimum vital, voire… C’est aussi le choix que fait le libéralisme de piller le tiers-monde en provoquant l’immigration de populations miséreuses vers un Eldorado prometteur d’un avoir illusoire dans lequel elles perdront tout leur être.
Mais qui se soucie des causes véritables de l’état de décomposition sociale dans lequel nous vivons ?
La réponse donnée officiellement par la droite et la gauche confondues est toujours idéologique : la cause, c’est le racisme ! Un tel aveuglement dans le jugement montre bien la déliquescence autant que la duplicité de la classe dominante et son attachement indéfectible aux misérables intérêts auxquels elle s’est vouée corps et âme. Il nous est demandé d’acquiescer sans sourciller à la disparition de notre spécificité en acceptant de voir l’Europe submergée par des dizaines de millions de personnes débarquant d’autres continents. Mais quelle est la légitimité de tels bouleversements démographiques ? Personne ne nous le dira car il n’y en a aucune…
Il existe pourtant un calcul réalisé par la bourgeoisie depuis les années 1970, celui de faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs européens et celui peut-être encore plus essentiel à ses yeux, de noyer un prolétariat encore potentiellement combatif au sein de populations hétéroclites, sans tradition ouvrière de lutte et de créer un chaos rampant dans la société afin de toujours mieux contrôler le niveau de riposte aux exactions du Capital.
Comment ne pas voir que la violence observée ces dernières semaines dans les cités n’est en rien l’expression de revendications sociales ou de luttes contre l’exploitation capitaliste, mais qu’elle est provoquée par la rupture de l’approvisionnement en drogue et la fin des multiples trafics qui mettent au « chômage » toute une population de marginaux vivant sur le dos des quartiers.
La logique, que l’oligarchie arrive peu à peu à imposer en France et en Europe, est une logique racialiste sur fond de décomposition du lien social : promotion de la « discrimination positive » contre l’idée d’effort et de mérite, culpabilisation des peuples accueillants, multi-ethnisme consubstantiel au monothéisme de marché et au messianisme libéral, occultation du clivage de classe au profit d’affrontements interraciaux. Nous assistons à une lente désintégration de notre continent où diverses communautés s’affrontent. Nous sommes plutôt face à une situation explosive dans laquelle l’oligarchie navigue à vue, dépassée qu’elle est par les conséquences de décisions dont elle pensait pouvoir maîtriser les effets collatéraux.
L’instrumentalisation des immigrés par le discours du système ne doit pas cacher son hypocrisie. Car, chez le bobo bien-pensant ou le macroniste ultralibéral, on aime bien les immigrés à condition qu’ils restent à leur place de main d’œuvre métropolitaine (comme livreurs d’Uber-eat ou femmes de ménage), qu’ils retournent dans leur cité-dortoir et ne gênent pas le vivre-ensembles dans les parties communes des immeubles des beaux quartiers des métropoles. Les gagnants de la mondialisation veulent rester dans leur bulle, confinés entre eux, là où il faut montrer patte blanche (avoir de belles idées humanistes et un bon portefeuille) pour rentrer dans leur monde.
Ni flics, ni racaille : les mauvais jours finiront…
Nous ne défendons donc pas l’ordre capitaliste, mais simplement le droit pour les classes populaires de ne pas être englouties dans une barbarie croissante générée par les métastases du Capital. Nous ne sommes solidaires ni des voyous en cols blancs au pouvoir ni des voyous affublés de Nike vivant d’économie souterraine. Nous sommes seulement solidaires de nos compatriotes qui subissent les violences des bandes organisées de la petite délinquance et des bandes organisées de la finance et de l’industrie. La seule réponse adéquate à la situation de pourrissement actuel est une réponse sur le terrain de classe : celui de la lutte socialiste et révolutionnaire contre la mondialisation capitaliste.
Pompier pyromane, l’oligarchie alimente le pourrissement social et sème les graines de la violence. Cette violence est généralement bien limitée et contrôlée ; des espaces ou des moments sont ainsi réservés à son expression (des émeutes des banlieues au hooliganisme). Elle est surtout vidée de tout contenu politique et est au mieux l’expression d’un néotribalisme de bande ou, pire, du pur vandalisme.
« Le lumpenprolétariat », cette armée de réserve du capital que Karl Marx décrit comme se mettant au service du pouvoir dans les périodes troubles, est toujours prêt à agir. On l’a vu en marge des émeutes des Gilets jaunes : les « racailles » servent la répression et décrédibilisent tout mouvement populaire authentique. Les « caïds » des quartiers servent aussi à préserver la « paix sociale » à leur manière. Les « affaires » n’aiment pas le désordre.
« La difficulté majeure pour ceux qui tentent de résister à l’asservissement marchand réside dans l’abrutissement général des masses » [5]. Que faire face à cela ? Par delà la peur et le dégoût, il appartient à tous ceux qui sont assez courageux et lucides pour prendre conscience de l’impasse de cette société, de monter en première ligne. D’affirmer qu’ils ne sont pas dupes et d’aider à une prise de conscience collective.
Faire prendre conscience de ces enjeux auprès de la population est déjà un défi. Les Gilets jaunes ont imposé leur marque. Même si la répression policière et juridique, en ce cas-là, n’avait pas traîné, nous constatons aujourd’hui, à la faveur de la crise sanitaire que nous traversons, que « le roi est nu ». Une dialectique s’engage entre un pouvoir qui ne pourra éternellement confiner ses assujettis et une vague de mécontentements qui risque de l’emporter. L’avenir reste ouvert et l’espoir permis.
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation