Surprise dans les tuyaux en Biélorussie ?

Surprise dans les tuyaux en Biélorussie ?

A l’Est du Vieux continent, le trublion Loukachenko n’en finit pas de faire des siennes, et nous ne parlons pas ici de ses mesures quelques peu folkloriques pour lutter contre le coronavirus, au premier rang desquelles la consommation apparemment nécessaire et suffisante de vodka.

Si le président biélorusse est vu comme un allié de Moscou, les frictions entre ces deux-là ne sont pas nouvelles. Elles surgissent régulièrement, souvent causées par une querelle sur le prix du gaz ou du pétrole, dans un contexte plus général de vraie-fausse intégration entre les deux pays. Tout rentre généralement dans l’ordre quand le grand frère russe accepte de faire une ristourne. Jusqu’à la prochaine crise…

Justement, le Kremlin vient peut-être de se lasser définitivement de Loukachenko, d’autant plus que le sémillant moustachu n’a pas désavoué les appels du pied de l’OTAN en février dernier, quelques jours après avoir reçu en grande pompe le pompeux Pompeo à Minsk. Cette tactique habituelle pour faire monter les enchères commence sans doute à exaspérer Moscou. Ceci pourrait expliquer une petite nouvelle passée inaperçue mais susceptible de peser lourd à l’avenir sur cette case importante de l’échiquier eurasiatique.

Les prochaines élections présidentielles auront lieu fin août et un nouveau candidat est apparu. Le nom de Viktor Babariko ne vous dit sans doute rien mais, tout récemment, il était encore président du conseil d’administration de BelGazpromBank qui, comme son nom l’indique, est liée au géant gazier russe. S’il se défend d’être l’homme de Moscou, son parcours professionnel doit tout de même instiller quelques doutes dans l’esprit de Pompeo & Co.

Peut-il gagner ? Loukachenko, qui se présente pour la sixième (!) fois, avait l’habitude de verrouiller l’appareil pour atteindre des scores soviétiques mais il semble que ce ne sera plus le cas cette année. L’économie s’écroule, la nomenklatura n’est plus avec lui et il traverse une crise de légitimité sans précédent. Si l’ami Babariko remporte l’élection, verra-t-on un rapprochement supplémentaire voire une intégration avec la Russie ? Beaucoup de questions et peu de réponses pour l’instant…

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À propos de l'auteur Chroniques du Grand Jeu

« La géopolitique autrement, pour mieux la comprendre... »Présent à l'esprit de tout dirigeant anglo-saxon ou russe, le concept de Grand jeu est étonnamment méconnu en France. C'est pourtant lui qui explique une bonne part des événements géopolitiques de la planète. Crise ukrainienne, 11 septembre, tracé des pipelines, guerre de Tchétchénie, développement des BRICS, invasion de l'Irak, partenariat oriental de l'UE, guerre d'Afghanistan, extension de l'OTAN, conflit syrien, crises du gaz, guerre de Géorgie... tous ces événements se rattachent directement ou indirectement au Grand jeu. Il ne faut certes pas compter sur les médias grand public pour décrypter l'état du monde ; les journaux honnêtes font preuve d'une méconnaissance crasse, les malhonnêtes désinforment sciemment. Ces humbles chroniques ont pour but d'y remédier. Le ton y est souvent désinvolte, parfois mordant. Mais derrière la façade visant à familiariser avec la chose géopolitique, l'information est solide, étayée, référencée. Le lecteur qui visite ce site pour la première fois est fortement invité à d'abord lire Qu'est-ce que le Grand jeu ? qui lui donnera la base théorique lui permettant de comprendre les enjeux de l’actuelle partie d’échecs mondiale.Par Observatus geopoliticusTags associés : amerique latine, asie centrale, caucase, chine, economie, etats-unis, europe, extreme-orient, gaz, histoire, moyen-orient, petrole, russie, sous-continent indien, ukraine

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