Par Bernard Antoine Rouffaer − Le 29 avril 2020 − Source Orbis Terrae
La grande question qui taraude tous ceux qui tiennent entre leurs mains le destin sanitaire et économique de l’Occident, est bien celle-ci : le confinement sert-il à quelque chose ?
Car le confinement des populations, et donc la mise en sommeil de groupes industriels entiers, l’euthanasie d’innombrables PME, aura une série de coûts humains, politiques et sécuritaires difficiles à supporter.
Cela en aura-t-il valu la peine ? Le confinement a-t-il permis de sauver des vies ? Ces vies sauvées sont-elles identifiables, quantifiable ?
Voyons ce que nous disent les chiffres. Comparons la population de certains pays européens, ou voisins de l’Europe, le nombre de morts causés par le Covid-19, puis faisons un ratio « mort du Covid-19 par million d’habitants ».
Les chiffres de population sont ceux de l’INED pour 2019, ceux des victimes de la Covid-19 viennent de la John Hopkins University au 29 avril 2020. Les sources sont indiquées au bas de cette page.
- Allemagne : 83 millions d’habitants et 6 314 morts
- France : 67 millions d’habitants et 23 660 morts
- Italie : 60,3 millions d’habitants et 27 359 morts
- Espagne : 46,9 millions d’habitants et 23 822 morts
- Pays-Bas : 17,2 millions d’habitants et 4711 morts
- Belgique : 11,4 millions d’habitants et 7 501 morts
- Suède : 10,2 millions d’habitants et 2 462 morts
- Suisse : 8,5 millions d’habitants et 1 699 morts
- Israël : 8,5 millions d’habitants et 212 morts
- Danemark : 5,8 millions d’habitants et 443 morts
- Finlande : 5,5 millions d’habitants et 199 morts
Ce qui donne les ratios « nombre de victimes du Covid-19 par million d’habitants » suivants :
- Belgique : 657
- Espagne : 507
- Italie : 453
- France : 353
- Pays-Bas : 273
- Suède : 241
- Suisse : 199
- Danemark : 76
- Allemagne : 76
- Finlande : 36
- Israël : 24
On voit ici que les pays n’ayant appliqué que peu ou pas le confinement des populations, comme les Pays-Bas, la Suède ou la Suisse, ont un bilan voisin ou meilleur que des pays qui ont, eux pratiqué un confinement strict, comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou la France.
Quand la poussière qui recouvre ce champ de bataille sera retombée et que les esprits auront refroidi, il faudra se pencher sérieusement sur les multiples causes de ces différences de résultat, comme l’âge moyen des populations, les pratiques sociales, l’état des hôpitaux, l’usage de certains traitements, les méthodes de comptage des victimes, l’équipement en gel ou masques, le climat, les conditions météorologiques, les niveaux de pollution, les conséquences des blocages administratifs, la massification des tests de dépistage, la plus ou moins grande confusion opérationnelle des administrations encadrant le secteur de la santé, la plus ou moins grande mobilisation industrielle, le niveau de discipline des citoyens, les modes d’habitat, la plus ou moins grande prévoyance des autorités, etc.
Ceci dit, il ressort des chiffres présentés que le confinement est bien ce qu’il semble être : une manœuvre de la dernière chance pour des autorités imprévoyantes et sans moyen, un dernier recours hasardeux.
Bernard Antoine Rouffaer
www.orbisterrae.ch
Sources :
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