En février 2006 la résistance libanaise a obtenu une couverture politique chrétienne par le biais du document d’entente signé entre le Courant patriotique libre, avec à sa tête à l’époque le Général Michel Aoun, aujourd’hui président de la République libanaise. Actuellement certains prélats s’emploient à déconstruire cette entente entre deux composantes majeures du Liban, essayant d’ôter à la résistance cette forme de couverture politique au profit des corrompus et des voleurs du Temple. De ce fait, la résistance libanaise toutes tendances confondues subit des attaques d’envergures qui affectent également la totalité du peuple libanais, sous les yeux du milieu clérical.
Le comportement de certains chefs d’Églises et clercs au Liban, face aux contestations populaires contre la corruption, face à la crise économique et face à la pauvreté croissante due en grande partie à l’application sans condition des recommandations américaines, par la Banque centrale libanaise prouve une dangereuse collusion entre les prélats en question et les milieux financiers au Liban qui sont pour la majorité bien corrompus.
La politique économique et financière dictée par les États-Unis au Liban est une forme de guerre visant en premier lieu à mettre la pression sur le peuple libanais, aidé par les corrompus de tous genres et leurs mercenaires, afin de soulever l’opinion publique contre les résistants libanais qui constituent un frein à la mise en place de leur projet au Moyen-Orient, qui n’est plus un secret pour personne.
Aujourd’hui, le soutien indéfectible des milieux cléricaux à certains corrompus avérés, leurs collisions avec les milieux financiers, leurs intérêts à l’argent et au faste contredit le principe même de la pauvreté évangélique et de l’imitation de Jésus. En adoptant de telles postures certains clercs de tous types et tendances confondus entament des manœuvres explicites à l’encontre du peuple de Dieu, en faveur des voleurs du Temple, des pharisiens voire du diable même. Par conséquent, une telle manière d’être de ces clercs n’est pas uniquement contre la résistance et ses alliés, qui entre-autres les protègent ainsi que leurs ouailles, mais également contre toutes les composantes sociétales libanaises.
Nombreux sont les chrétiens qui contestent de façon explicite ou implicite le comportement de leurs chefs religieux et leurs prises de positions inexplicables. Toutefois, ces derniers font la sourde oreille, oubliant de qui ils tirent leur légitimité. L’économiste libanais Georges Corm affirme qu’«il faut surtout vaincre une certaine inertie qui s’est emparée des chefs des Églises orientales et de leurs responsables (patriarches et évêques).» Cette inertie est dévastatrice pour les communautés chrétiennes et vient s’ajouter à la liste des motifs qui menacent leur avenir.
Donc, après la normalisation par la théologie dissimulée sous étiquette pastorale, après s’être complétement désintéressés des causes, des dossiers et des problèmes du Proche-Orient, voilà que ces chefs religieux s’emploient à défendre les corrompus contre le peuple. Cependant les prises de partis volontaires des clercs en faveur de ces derniers au nom de la confession cachent la défense de leurs intérêts propres, ainsi que leur préférence quasi permanente de l’étranger et de son projet politique, au détriment de leurs compatriotes. Néanmoins, ils ont également occulté que Jésus leur maître et leur seigneur a chassé les voleurs et les pharisiens du Temple et a été toujours auprès du peuple, des démunis et des pauvres.
A l’heure où la chaîne Al-Mayadeen diffuse pour la période de ramadan une série sur la vie de l’évêque d’al-Qods (Jérusalem) Hilarion Kabouji qui comme d’autres a consacré sa vie aux pauvres, aux démunis, aux questions du Proche-Orient et aux causes des peuples arabes, nous retrouvons aujourd’hui des clercs, des patriarches, des évêques qui préfèrent être du côté des voleurs et des corrompus.
Ces chefs religieux entament une nouvelle normalisation avec les ennemis de la nation par les intérêts économiques et financiers, par l’argent et l’accumulation des fortunes. Cependant, à quoi servent leurs fortunes, si les chrétiens viennent à disparaître du Liban et du Proche-Orient ?
Antoine Charpentier
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