Réponse amicale à des propos qui le sont moins

Recherche menée par Robert Gil

En réponse au troll, à moins que ce ne soit un vulgaire BdB, qui sévit sur les forums en déversant ses fantasmes et ses frustrations sur les immigrés en général et la religion musulmane en particulier, j’aimerais te dire quelque chose :

Tu parles d’immigration en n’évoquant que l’Islam, qui est, je te le rappelle, une religion, et en aucun cas un pays, une nation, ou un groupement de population homogène. Parlerais-tu de flux migratoires du monde chrétien pour analyser le phénomène des expatriés français ? Tu comprends bien que ce choix ne serait pas le plus pertinent.

Ensuite tu évoques un « Droit prioritaire » (avec la majuscule) qui selon toi favoriserait une pseudo communauté musulmane par rapport à une autre (les français de souche je présume ?) (Pseudo, car il faudrait prouver que chaque individu de cette communauté adhère aux mêmes valeurs. Or, rien n’est plus lié aux opinions personnelles que la religion). Là tu dérapes clairement en accusant les Droits de L’Homme d’être responsable de ta théorie de favoritisme communautaire-religieux. Tu pars du principe que ce droit n’en est plus un (enfin surtout pour les autres j’imagine), et tu nous conseilles de limiter les droits d’une partie des citoyens français.

Premièrement, ce sont toujours les minorités qui sont montrées du doigt, c’est le prix à payer pour exprimer son être dans une société régie par le conformisme et l’avoir. Deuxièmement, si tu nies les droits d’un être humain, ne t’attends pas à ce qu’il te traite comme un être humain en retour. Troisièmement, tu n’as pas à être inquiet, ton discours me fait dire que tu fais partie de la majorité des électeurs de ce pays, à savoir, les français moyens (pour ne pas dire médiocres). Le gouvernement te soutient et est de tout cœur avec toi, d’ailleurs certains politiciens (Caselli, Guérini) approuvent l’envoi de drones pour combattre les méchants délinquants terroristes dans les quartiers nord de Marseille (tu vois, tu as pleins d’amis).

Tu comprendras que je trouve ridicule ta manière de venir te poser en victime, alors que tes opinions visent à isoler une population en minorité qui souffre du racisme depuis plusieurs générations déjà. Tu parles de soumission par la crainte, que tu as de devoir te soumettre à une autre culture que la tienne. Mais n’as-tu jamais défendu l’intégration ? Tu attends de l’autre qu’il se plie à tes règles puisqu’il vient chez toi, soit, mais doit-il pour cela renier sa culture ? Si tu laisses aux minorités le droit d’exprimer ce qu’elles sont, elles t’accorderont plus facilement ce droit le jour où ce sera toi qui fera partie d’une minorité.

Que tu le reconnaisses ou pas importe peu, les musulmans français existent et tu dois vivre avec eux. Soit ça se passe bien parce que tu partages du positif avec eux, soit ça se passe mal, parce que le seul enseignement qu’ils reçoivent de ta part, c’est qu’il faut cracher sur les derniers immigrés venus. Approuverais-tu le comportement d’un collégien qui, racketté en 6°, rackettera en 3° les nouveaux venus de l’école primaire ? Œuvres-tu pour perpétuer les comportements les plus vils et égoïstes de l’être humain ? N’oblitérerais-tu pas les parties délétères et archaïques de nos traditions ?

Tu parles de la résistance des peuples au colonialisme en te demandant : « Pourquoi une population nouvellement arrivée aurait la priorité sur les autochtones ? » Laisse-moi te répondre : « Parce que c’est ce qu’on leur a appris ! » En effet, on récolte ce que l’on sème, et toutes les minorités dont nous avons bafoué jusqu’à la reconnaissance de l’existence, pourraient très bien vouloir à leur tour asservir les peuples occidentaux et piller leurs richesses, comme nous le faisons à leur encontre depuis longtemps. L’homme Européen a converti l’humanité à la loi du plus fort en s’appropriant par la puissance militaire les ressources de la planète.

Tu ne verras probablement pas la fin de ton train de vie confortable de ton vivant, cesse de geindre. As-tu pris en considération les populations colonisées qui n’avaient rien demandé? Lorsque tu fais le plein de carburant, ou que tu manges des bananes par exemple. Crois-tu toujours que nous leur ayons apporté plus de bien que de mal? Notre culture doit valoir beaucoup mieux et être beaucoup plus noble que n’importe qu’elle autre dans ce cas…Pourtant elle n’a qu’une valeur à défendre: l’argent.

Pourquoi le principe de colonialisme t’effraie tant, s’il doit s’appliquer à toi ? Commencerais-tu à percevoir le malaise que la colonisation a créé à l’échelle planétaire ? Perçois-tu que tu n’es que le produit de cette société décadente, qui t’enjoint à faire tenir ce système qu’elle qu’en soit le prix ? Ne vois-tu pas que tu te fais le chantre de discours encouragés par des anciens tortionnaires de la colonisation de l’Algérie par la France ? Tu devrais arrêter de penser en termes d’autochtones, de frontières, ou de menace. La peur structure ta pensée en s’appuyant sur tes émotions que tu ne peux contrôler, comme tout être humain. Demandes toi plutôt :

— Qui se nourrit de tes peurs?
— Qui a intérêt à ce que tu restes cloitré chez toi?
— Qui veut que tu ne t’ouvres pas aux autres?
— Qui veut que tu ne communiques pas avec les autres?
— Qui nous gouverne ? Les connais-tu?
— Leurs intérêts rejoignent-ils vraiment les tiens?
— Leur fais-tu confiance pour nous sortir de la crise dans laquelle ils nous ont mis, en faisant payer au peuple une dette privée ?
— Tiens-tu à ce point à conserver ton mode de vie qui nie tout ce qui fait de nous des êtres Humains ?
— Aimes-tu manger un steak-haché surgelé de supermarché aromatisé aux antibiotiques et composé de 18 vaches ?
— Aimes-tu ta vie, ou plutôt, aimes-tu l’existence que l’on t’impose?

Tu vis dans la peur de l’étranger. Tu es xénophobe. Ta peur t’aveugle et te pousse à la haine de l’autre. Détends-toi, fais quelque chose que tu as toujours voulu, mais que tu t’es empêché de faire pour diverses raisons. Pense à toi, fais toi plaisir, va voir un pote, rigole un bon coup, profite de la beauté de la vie tant que tu le peux encore.

En ne fermant pas ta porte à double tour, tu ne risques probablement rien. En souriant à ton voisin d’origine étrangère pour lui dire bonjour, tu te rendras compte qu’il est aussi un être humain qui a plein de chose à t’apprendre. Je ne suis qu’un jeune con que certains de tes congénères qualifient de parasite, de feignant, d’assisté. Mais je sais une chose : nous allons tous mourir, et ce qu’il y a après la mort, n’est affaire que de croyances personnelles, par contre, la seule chose qui nous différencie tous sont nos actions. Comment as-tu agis jusqu’à aujourd’hui ? Comment te sentiras-tu le jour où tu devras regarder la mort en face?

Amicalement, Marcel, un internaute qui te veut du bien.

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