par Olivier Renault.
Un groupe de travail composé du général à la retraite des États-Unis, Curtis M. Scaparrotti et de l’ambassadeur Colleen B. Bell a réalisé un rapport pour préparer une attaque contre la Russie. La discussion sur la mobilité de l’Otan en Europe pour une éventuelle guerre avec la Russie se poursuit en évoquant une guerre conventionnelle et une nouvelle ligne de front de l’Otan en Europe alors que l’UE affronte la plus grande crise économique depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Le rapport du Conseil de l’Atlantique, Moving out : A comprehensive assessment of European military mobility, étudie la mobilité de l’Otan en Europe. Il explique comment concentrer rapidement les troupes américaines et celles de leurs alliés aux frontières de la Fédération de Russie, en particulier dans les États baltes. Le général à la retraite Curtis M. Scaparrotti, ancien commandant du Commandement européen des forces armées américaines et commandant en chef suprême des forces armées de l’Otan en Europe ( 2016-2019) et l’ancien ambassadeur des États-Unis en Hongrie Colin B. Bell ont dirigé ce groupe d’experts de la « task force » sur la mobilité des troupes. Moving out rassemble les idées liées aux grandes manœuvres de Defender Europe 20 dont la phase active devait avoir lieu au mois de mai de cette année. Le Groupe de travail sur la mobilité militaire du Conseil de l’Atlantique a été créé en avril 2019 pour évaluer l’adéquation des efforts de mobilité militaire en Europe pour soutenir le renforcement rapide des forces alliées à travers le continent. Ce rapport prévoit une nouvelle ligne de front de l’Otan qui se déroule actuellement en Pologne et dans les États baltes en s’étendant plus au sud et dans les régions vitales de la Méditerranée et de la mer Noire. Le front s’étend jusqu’à la Méditerranée orientale en raison de la présence de la Russie en Syrie et, éventuellement, en Égypte. Une évaluation complète de la mobilité militaire européenne est étudiée.
Le rapport, en publiant une carte de neuf corridors ferroviaires de fret du réseau transeuropéen de transport, vise à améliorer les infrastructures ferroviaires qui se trouvent sur les pays frontaliers à la Russie pour la mobilité des équipements militaires et des troupes en Europe comme pour servir les plans de défense de l’Otan, connus sous le nom de Four Trenties, qui gèrent trente bataillons terrestres américains, trente escadrons aériens et trente navires de guerre aux alliés américains de l’Otan. La promotion de la cyber-résilience pour le mouvement des forces à travers l’Europe en temps de crise ou de guerre s’y rajoute. L’US Air Force souffre actuellement d’une diminution et du vieillissement de la flotte d’avions et de ravitailleurs. L’UE est invitée à créer une flotte aérienne de réserve civile européenne. La flotte marchande des pays européens doit être employée au transport de troupes. Des installations d’aérodrome dans des États se trouvant plus proche de la Russie, comme la Pologne, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, doivent être mises en service.
Le rapport, publié le 22 avril dernier, réclame plus de coordination entre l’Otan et l’UE car des problèmes de mobilité sur les points juridiques, infrastructurels, organisationnels, ont été évoqués. Pour les auteurs du rapport la mobilité militaire actuelle manque d’un sens commun de l’urgence et d’une constance nécessaire pour fournir une ressource fiable. Par exemple, la discussion prolongée à Bruxelles du prochain budget de l’UE de sept ans 2021−2017 annule potentiellement le financement de la mobilité militaire. Enfin, le manque de coordination politique et militaire entre Otan et l’UE, entrave la prise de décision politique. L’élan politique concernant la mobilité militaire menace de stagner car les pays, l’UE et l’Otan se concentrent sur d’autres questions. Le rapport Moving out détermine que l’UE devrait allouer un budget de 20 milliards d’euros pour la période 2021-2027 afin de financer la mobilité militaire. Pendant ce temps, comme indiqué dans le rapport, il existe un écart croissant entre les déclarations politiques de l’UE et ses obligations et opportunités en matière de ressources. En 2019, la Commission européenne a proposé un financement de la mobilité militaire d’un montant de 6,5 milliards d’euros pour six ans. En décembre 2029, sous la présidence de la Finlande dans l’UE, un compromis a été proposé pour réduire le budget de la mobilité de 6,5 milliards à 2,5 milliards d’euros.
L’Otan continue d’envisager les exigences nécessaires pour déplacer des dizaines de milliers de soldats à travers l’Europe alors que la zone euro se trouve confrontée à un chômage de masse jamais vu depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ses plans prévoient désormais une augmentation du nombre d’exercices annuels de plus longue durée et de complexité croissante. Un élément clé de la planification des exercices sera la capacité de l’infrastructure européenne à recevoir et à transporter les participants à l’exercice. L’Otan a mené 103 exercices militaires en 2018 et 102 exercices militaires en 2019. De grands exercices en Europe Steadfast Defender 2021 sont prévus en 2021, ce qui sera la première occasion pour le Joint Rear Command (JSEC) de montrer ses capacités.
source : https://atlanticcouncil.org
via http://www.observateurcontinental.fr
Source: Lire l'article complet de Réseau International