Bonsoir monsieur Attali…
il paraît que vous avez parlé de moi dans une revue.. vous avez évoqué ma route comme un chemin perdu, celui d’une femme fragile manipulée par l’extrême droite identitaire anti-sioniste… la sœur de BHL comme vous m’appelez s’est radicalisée avec les intouchables… oui je suis devenue une stigmatisée, non pas hélas des saints stigmates du Christ mais de ceux des innommables… les surnuméraires, les furieux, les extrêmes, les édentés, les réfractaires, les vandales, et pourquoi pas les black blocs bientôt… Ou déjà, qui sait ? Je suis au Christ Jacquot, au Roi des juifs, de la terre et des Cieux ; au Seigneur désarmé et Nu, je suis dingue du très Haut Qui Se fit très bas… et Se cacha dans la chair douce comme du lait d’une vierge de Nazareth.
Je suis de Sa famille Jacques, j’ai retrouvé les miens : je suis chrétienne comme l’étaient déjà les prophètes, les poètes et les rois de l’Alliance native… gravée dans la pierre de la loi avant qu’elle ne se fit chair dans le Cœur de Sa miséricorde… aux entrailles maternelles d’un Dieu d’Amour. Il faut que je vous confie un secret… oui je vous l’offre comme le cadeau d’un départ, un présent pour la route, une chanson pour la vie, une berceuse pour traverser la mort : j’attends mon amour, je l’attends, je L’attends… je guette Ses pas… je L’attends. Mon corps est déchiré de la blessure de Sa Lumière et Sa lumière est une épée [la transverbération de Ste Thérèse d’Avila, juive elle aussi], la Vérité.
Je L’ai épié dans le fin murmure d’un silence pénétrant comme le prophète Elie… je me languis de Sa Présence et je respire à la brise du soir le parfum de Son Souffle… au fil tranchant de Son Verbe… Mais Il Se cache… Et Se dévoile soudain dans le visage défiguré de ceux qu’on assassine sur un cri silencieux, les non nés ou non conçus encore et dont la voix se perd aux coulisses d’une vie exterminée in utero, ou bien labellisée aux laboratoires privés du triage génétique. Cri silencieux des germes d’hommes congelés aux chambres fortes du planning familial. Mon Bien-Aimé m’appelle au secours aussi dans le sourire dépouillé des vieillards endormis de mort lente, de la « bonne mort » dites-vous, assistés médicalement dans les couloirs de la santé publique…
Hélas il n’y a pas assez de lits…. et toutes les croix sont arrachées. Une mort sans croix c’est une mort sans pourquoi, sans fenêtre ouverte, sans les bras du Ressuscité étreignant la solitude et la douleur pour les coloniser de Son éternité et de Sa Paix. Une mort à la sauvette, une mort honteuse, une mort qui se veut propre mais qui pue le chien crevé et les viscères ouvertes comme ces pauvres macchabées de l’université Paris Descartes qu’on a laissé pourrir et qu’on a profanés dans une haine de l’Homme qui ne croit plus au Ciel, qui n’espère plus… programmant l’immortalité car il a peur de Son éternité.
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation