Les mesures de surveillance resteront en place après le confinement
Si la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve le Québec en raison de la pandémie de COVID-19 justifie des mesures qui le sont tout autant, il faut néanmoins s’assurer que les restrictions imposées aux citoyens de même que les outils de surveillance mis en place par les autorités pour contrôler les déplacements de la population disparaîtront après la pandémie. Voilà ce qu’affirme Alexandre Klein, professeur de philosophie au Cégep André-Laurendeau et chercheur associé à l’Université d’Ottawa.
Il explique que l’histoire regorge de cas où des mesures exceptionnelles qui avaient été implantées en période de crise ont persisté dans le temps pour finalement devenir la norme une fois la tempête passée.
« En situation de crise, on prend parfois des décisions sous le coup de l’émotion, sous le coup d’une réflexion à très court terme, et ça reste dans le temps. Si on prend l’exemple du 11 Septembre, on voit que le Patriot Act, qui a été mis en place après le 11 Septembre, a été renouvelé et renouvelé, et finalement, il s’est inscrit profondément dans le droit américain. Et aujourd’hui, des choses qui étaient exceptionnelles sont devenues communes. Et c’est à ça qu’il faut faire attention », déclare Alexandre Klein, qui est spécialisé dans l’histoire de la médecine et de la psychologie à l’époque contemporaine.
Celui-ci admet que le contexte actuel n’a rien à voir avec celui de la période d’après le 11 Septembre et que le confinement est tout à fait justifié, car le danger sanitaire et bel et bien réel pour l’ensemble de la population. Il n’en demeure pas moins qu’Alexandre Klein s’interroge sur l’après-pandémie.
Pour pouvoir gérer des épidémies, on a toujours mis en place des choses pour essayer de surveiller les populations, pour contrôler leurs déplacements, mais ce qu’on constate dans l’histoire, c’est que souvent, ces dispositifs de contrôle de surveillance, qui ont été mis en place dans des contextes particuliers – par exemple lors de la peste au 18e siècle à Marseille ou à d’autres époques –, vont rester dans le temps, vont s’inscrire plus lourdement et plus longtemps dans le droit. C’est pour ça qu’on peut aujourd’hui s’interroger sur ce qu’on met en place, et ce qui va pouvoir rester après.
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