Photo de Chantal Poirier – Le Journal de Montréal (pour l’article de Denise Bombardier)
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
Tout d’abord, quelques statistiques sur l’évolution du Covid-19 ici et dans les pays les plus affectés dans le monde.
MONDIALEMENT – 2 585 468 cas d’infection qui ont causé 178 845 décès. AU CANADA – 38 932 cas d’infection qui ont causé 1 912 décès. AU QUÉBEC – 20 965 cas d’infection qui ont causé 1 134 décès. Bref survol sur les pays les plus affectés ETATS-UNIS 826 258 cas, 45 382 décès ESPAGNE 208 389 (21 717) / ITALIE 183 957 (24 648) / ALLEMAGNE 148 704 (5 100) / R-UNI 129 044 (17 337) / FRANCE 117 324 (20 796) / TURQUIE 95 591 (2 559) / IRAN 85 996 (5 391) / CHINE 82 788 (4 632) / RUSSIE 57 999 (513) / BELGIQUE 41 889 (6 262) / BRÉSIL 43 079 (2 741) / PAYS-BAS 34 842 (4 054) / SUISSE 27 926 (1 491) / PORTUGAL 21 982 (785) / SUÈDE 14 777 (1 937) / INDE 20 471 (652) |
Notre société québécoise fait face à une réalité, une lacune qu’elle cachait sous le tapis depuis bien des années. Il a fallu que le virus COVID-19 aggrave la situation et mette en évidence les plaies qu’on cachait derrière les façades des établissements pour qu’on soit obligé d’y accorder une attention tant il y a de décès qui se succèdent dans des conditions que personne ne voudrait vivre.
C’est sûr que lorsqu’on entre dans un CHSLD, c’est probablement pour y rester (des soins que le patient paie avec ce qu’il reçoit du gouvernement. Pour les mieux nantis, il y a les résidences pour personnes âgées plus luxueuses). Néanmoins, dans ces CHSLD, on est en droit de s’attendre à des soins de longue durée dans un environnement le plus humain possible. Or, présentement, ce qu’on découvre aujourd’hui, c’est que ces établissements sont des mouroirs qui accélèrent le déclin, la mort. On parle même de génocide gériatrique.
J’ai moi-même visité dans le passé et récemment des maisons de chambre, des centres d’hébergement, et même les maisons qui offrent un environnement assez confortable, mais ce sont des prisons. On se dit qu’on ne veut pas vivre là, c’est la vérité, il faut la dire.
Un grand nombre de personnes ne peuvent se payer un endroit convenable. Et même dans les endroits onéreux – comme le Centre Herron – personne n’est assuré de ne pas subir de maltraitance ni de souffrir de soif et d’isolement comme on l’a vu au cours des dernières semaines.
Connaissez-vous le prix d’une chambre dans un CHSLD public ? C’est généralement le montant de la pension du patient. Il ne lui reste presque rien.
Pour les CHSLD publics, le coût mensuel des chambres varie selon qu’il s’agit d’une chambre individuelle, à deux lits, à trois lits ou plus. Voici les honoraires mensuels ci-dessous. Le superflu n’est pas inclus, inutile de le mentionner. | ||||||||
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En être réduit à accepter une chambre à trois lits parce qu’on ne peut pas se payer une chambre seule me semble une monstruosité inacceptable dans notre société. C’est honteux.
Ce n’est pas d’hier que le problème existe. Au cours des dernières années, il y a eu des lignes radiophoniques sur le sujet où des préposés et infirmiers qui avaient quitté leur travail tellement ils se sentaient impuissants dénonçaient la maltraitance, le manque d’hygiène, la mauvaise qualité des aliments, la charge de travail qu’on leur imposait. Des articles ont aussi été écrits sur le sujet.
Il suffit de regarder quelques images pour comprendre que personne ne veut vivre dans un tel environnement. Les deux premières photos proviennent d’un article publié en 2018, et la troisième est récente. Mais toutes révèlent l’intolérable. Le manque de dignité.
photos de Jacques Nadeau – Le Devoir (Centre Rosemont)
Projet de la Maison des aînés
Il y a deux ans, le gouvernement de François Legault, avec Mme Marguerite Blais qui s’occupe du dossier des aînés, a présenté un projet intitulé Les maisons des aînés – constitué de petites unités de vie, entièrement climatisées, et accueillant un maximum de 70 à 130 personnes, comprenant également des aires de circulation sécuritaires et verdoyantes. Un endroit normal où finir sa vie paisiblement ! Un endroit où une personne peut voir dehors à travers de larges vitres, où il y a de l’herbe, et où elle peut circuler sur des allées sans qu’on s’inquiète d’elle. Un endroit où il y a un personnel suffisamment nombreux pour s’occuper des patients, et où il y a un air de liberté.
Voulez-vous voir quelques images des maquettes présentées ? Elles font rêver !
C’est le temps de les bâtir ces maisons. Mais, qui va payer ? Est-ce un projet utopique ? Pourquoi ne serait-il pas possible de le concrétiser ? Quand on penses aux sommes gigantesques investies dans les armes, ne serait-il pas normal d’investir immédiatement dans un tel projet afin de permettre aux aînés de terminer leur vie dans la dignité ?
Bien sûr, peut-être y aura-t-il arnaque, dans ce sens que ces maisons pourraient être réservées au privé pour ceux qui seront capables de payer de fortes sommes.
MAIS, il faut construire ces maisons aussi pour ceux qui ne peuvent pas donner plus que le montant de leur pension mensuelle. Nos valeurs d’éthique considèrent que les humains sont tous égaux. Agissons en conséquence.
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec