Assistance à quelqu’un en danger, Québec semble isolé

Assistance à quelqu’un en danger, Québec semble isolé

Si on lit le site cliquezjustice.ca, qui est un site d’information juridique canadien, on y apprend qu’« [au] Canada, il n’y a pas d’obligation générale d’intervenir lorsqu’une personne est en danger ». En continuant à lire, on tombe cependant sur une curieuse mise en garde : «Vous êtes en voyage au Québec? Informez-vous au sujet des obligations […] dans cette province. Attention : elles sont plus strictes qu’ailleurs au pays. » Est-ce qu’au Québec, ce ne serait pas comme ailleurs au Canada?

En effet, on est tenu au Québec de porter secours à quelqu’un en danger. C’est écrit en toutes lettres à l’article 2 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec : « Toute personne doit porter secours à celui dont la vie est en péril, personnellement ou en obtenant du secours, en lui apportant l’aide physique nécessaire et immédiate, à moins d’un risque pour elle ou pour les tiers ou d’un autre motif raisonnable. »

En matière d’assistance à quelqu’un en danger, Québec semble isolé du reste de l’Amérique du Nord. Si on consulte Wikipédia, il existerait bien aux États-Unis une loi dite « du bon Samaritain » (en anglais : Good Samaritan Law) qui protège tout citoyen contre une poursuite s’il porte assistance à autrui. On précise néanmoins que cette loi n’oblige personne à porter assistance à quiconque se trouve en danger. On ajoute qu’il y a dans cette loi quelques exceptions. Par exemple, un parent doit porter assistance à ses enfants… Heureusement!

Comment expliquer cette divergence entre d’une part le Québec, d’autre part les autres provinces et les États-Unis? On peut donner une explication assez simple. Chez les Américains, et sans doute est-ce le cas pour les Canadiens anglais influencés par leurs voisins du sud, la liberté individuelle prime sur tout, au point qu’on puisse à la limite croire en l’absence totale d’obligation envers autrui. Au Québec, mais aussi en France et un peu partout en Europe, on a une vision plus universaliste de nos rapports avec les autres : on n’est qu’un individu dans une société.

C’est peine perdue que de discuter avec le reste du Canada de sujets comme la loi 21 ou la loi 101. On ne peut pas s’entendre. D’un côté, on regarde la société comme un danger pour l’individu. De l’autre, on regarde l’individu comme une composante de la société.
 

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Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

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