Un juge britannique menace de briser le mur du secret qui entoure la persécution de Julian Assange par Jonathan COOK

Un juge britannique menace de briser le mur du secret qui entoure la persécution de Julian Assange par Jonathan COOK

Pendant des années, le Royaume-Uni et la Suède ont fait obstacle aux demandes de liberté d’information visant à dissimuler les raisons pour lesquelles les procureurs de Keir Starmer ont poursuivi le fondateur de Wikileaks. La partie pourrait enfin être terminée

Après neuf ans de bataille juridique, un juge britannique a finalement remis en cause le mur du secret érigé par les autorités britanniques et suédoises autour de l’agression judiciaire du fondateur de Wikileaks, Julian Assange.

Le juge Foss, siégeant au London First-Tier Tribunal, a décidé que le Crown Prosecution Service (CPS) devait expliquer comment il en était venu à détruire des documents clés qui auraient permis de comprendre pourquoi il a poursuivi Julian Assange pendant 14 ans. Le CPS semble avoir agi en violation de ses propres procédures.

M. Assange a finalement été libéré de la prison de haute sécurité de Belmarsh l’année dernière dans le cadre d’un accord de plaidoyer après que Washington ait passé des années à demander son extradition pour avoir publié des documents révélant les crimes de guerre commis par les États-Unis et le Royaume-Uni en Irak et en Afghanistan.

Les dossiers du CPS concernent une longue correspondance entre le Royaume-Uni et la Suède au sujet d’une enquête préliminaire sur des allégations de viol en Suède, antérieure à l’affaire d’extradition américaine.

Quelques courriels du CPS datant de cette époque n’ont pas été détruits et ont été publiés en vertu des règles de la liberté d’information. Ils montrent que ce sont les autorités britanniques qui ont poussé les procureurs suédois réticents à poursuivre l’affaire contre Assange. Finalement, les procureurs suédois ont abandonné l’affaire devenue inutile et usée jusqu’à la corde.

En d’autres termes, les quelques documents qui ont été révélés montrent que c’est le CPS – dirigé à l’époque par Keir Starmer, plus tard anobli et aujourd’hui premier ministre britannique – qui a mené ce qui semble avoir été une campagne de persécution politique contre Assange, plutôt qu’une campagne fondée sur des considérations juridiques appropriées.

La Grande-Bretagne n’est pas la seule à dissimuler des documents relatifs à M. Assange. Les autorités américaines, suédoises et australiennes ont également mis en place ce que Stefania Maurizi, une journaliste italienne qui a poursuivi avec acharnement les demandes d’accès à l’information, a appelé « un mur d’obscurité ».

Il y a de bonnes raisons de croire que les quatre gouvernements ont coordonné leurs actions pour dissimuler ce qui s’apparenterait à des abus juridiques dans l’affaire Assange.

Starmer était à la tête du CPS lorsque de nombreuses décisions hautement suspectes concernant Assange ont été prises. Si les documents ont vraiment été détruits, il sera difficile, voire impossible, de savoir à quel point il a été directement impliqué dans ces décisions.

Fait extraordinaire, qui arrange à la fois le Royaume-Uni et la Suède, il est apparu au cours des audiences judiciaires du début de l’année 2023 que les procureurs de Stockholm affirment avoir détruit la même correspondance que celle qui a été supprimée par le CPS.

La nouvelle décision du juge Foss obligera le CPS à expliquer comment et pourquoi il a détruit les documents, et à les fournir à moins qu’il ne puisse démontrer qu’il n’y a aucun moyen de les récupérer. S’il ne le fait pas avant le 21 février, il sera considéré comme un outrage au tribunal.

De même, le Royaume-Uni et les États-Unis ont cherché à bloquer les demandes d’accès à l’information de Maurizi concernant leur longue correspondance, alors que Washington cherchait à extrader Assange sur la base d’accusations d’« espionnage » pour avoir révélé leurs crimes de guerre.

La justice britannique a approuvé l’enfermement d’Assange pendant des années alors que l’affaire d’extradition traînait en longueur, bien que les experts juridiques des Nations unies aient déclaré qu’Assange était « détenu arbitrairement » et que l’expert des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, ait estimé qu’Assange était soumis à une torture psychologique prolongée qui mettait sa vie en danger.

Jonathan Cook

Traduction « les grand médias vont enquêter…nan, j’déconne » par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://jonathancook.substack.com/p/judge-threatens-to-break-the-uks

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You