RapSit-USA2024 : America hyper-Great Again
24 décembre 2024 (13H15) – D’abord, on le dit tout net : ce qui s’est passé en Amérique, – assez marqué en 2016-2020 et dans l’hyper folie-bouffe en 2020-2024, avec un pouvoir réduit à une extraordiaire parodie des imaginations les plus extravagantes et abracadabrantesques, – tout cela permet aux imaginations les plus extrêmes (les nôtres) d’envisager la suite. Au reste, Trump est un personnage qui possède une dose remarquable de cartes maîtresses dans le jeu de la folie, ne serait-ce que comme tactique pour désarçonner ses adversaires.
Cela est pour dire que je vais, pour cette fois qui n’est pas la première, prendre quelque liberté avec l’ennuyeuse raison dont toutes les belles âmes réclament la nécessité sans trop s’inquiéter des effets qu’elles nous procurent parfois, – souvent, très-souvent, de plus en plus souvent ces derniers temps de notre morte-raison.
Il s’agit de l’une-l’autre parmi les diverses idées-folles que Trump lance désormais régulièrement (voir hier encore), ce président-élu qui agit comme s’il avait prêté serment, avec Biden comme un grain de folie qui n’est que de poussière emporté dans le vent. Il avait déjà interpellé les yeux dans les yeux le jeune Justin, rouge de confusion et riant jaune, lui demandant pourquoi le Canada ne deviendrait-il pas le 51ème Etat des USA, – “N’est-ce pas, gouverneur Trudeau” ? Il avait également passé un coup de fil à la présidente mexicaine.
Vous vous dites : encore une de ses plaisanteries d’un goût douteux ! Il aura oublié demain. Que nenni, mes amis ! Hier, il remet ça, et de manière plus structurée, – je n’ose dire, “plus sérieuse”, étant une garçon du genre masculin & sérieux:
« Nous subventionnons le Canada à hauteur de plus de 100 milliards de dollars par année. Nous subventionnons le Mexique à hauteur de près de 300 milliards de dollars.
» Nous ne devrions pas faire ça.
» Pourquoi subventionnons-nous ces pays ? Qu'ils deviennent de nouveaux États au lieu de subventions. »
Arrivés à ce point, je me permets de vous proposer la réflexion. Après tout, s’il développe cette audace folle dans la pensée tactique, – ou bien faut-il parler d’une audace de fou ? — pourquoi ne le suivrions-nous pas en utilisant les mêmes chemins de la pensée ? Cela signifie ceci : “J’admets que ses projets sont sérieux et qu’ils prennent forme.” Notez bien qu’au Canada, par exemple, l’impopularité du régime est telle qu’un changement aussi complètement radical pourrait en tenter certains.
On va me répliquer aussitôt : mais c’est passer d’un esclavage à l’autre, et un pire, celui de Washington D.C. C’est là que je nous attends tous, avec mes idées farfelues.
Imaginez la chose :
• Au Nord, vous avez la création d’un énorme bloc, comprenant, dans la même esprit, les mêmes mœurs, les mêmes conceptions, les mêmes conditions météorologiques, l’Alaska, le Canada et quelques États du Nord des USA (type Minnesota, Nebraska, Dakotas du Sud et du Nord, Ohio, Pennsylvanie, Wisconsin…).
• Au Sud, c’est encore plus flagrant, car vous avez une large bande des États-Unis largement hispanisés, de la Floride aux côtes du Sud de la Californie. Vous savez qu’il existe aujourd’hui des comtés, par exemple au Texas ou ailleurs, où la langue officielle de l’administration est l’espagnol vu l’énorme majorité des Hispaniques. Vous notez que ce bloc prend assez curieusement l’allure (l’histoire se répète, s’inversant dans le sens bouffe) des territoires visés par la ‘Reconquista’ mexicaine, c’est-à-dire le mouvement de “reconquête” de ces territoires mexicains honteusement annexés par les USA à la suite de la guerre de 1848 avec le Mexique où, pour la première fois, fut employée et déployée comme un oriflamme l’expression ‘Manifest Destiny’ pour décrire le destin évidemment divin des États-Unis d’Amérique.
Ainsi se poursuit mon rêve faits d’idées farfelues suggérées par quelques remarques du nouveau président des Etats-Unis, plus sérieux que jamais. L’Amérique-Empire devient gigantesque, énorme, monstrueusement obèse, faite de blocs de plus en plus identifiés, avec des identités de plus en plus affirmés et hostiles souvent entre elles, et unanimement à une autorité qui émanât hors d’elle-même ; et Washington D.C., cette “autorité”-là, ne cessant de prendre des coups vicieux et méchants et de s’amoindrir, de s’affaler dans la boue et l’impuissance de la corruption, notamment selon une dynamique renouvelée par l’action de Trump et de sa bande de jacksoniens. Et partout éclatent les cris de la sédition : sécession ! au poteau, les bandits de Washington ! Ce ne serait même par la seconde ‘Civil War’ mais l’Armageddon de la guerre civile, la mère et la fille unique de toutes les guerres civiles…
Alors donc : qu’imaginez-vous ? Que pensez-vous qu’il se passerait ? Ainsi, vous auriez un président venu pour faire de l’Amérique une réplique sans égale de sa splendeur passée, fournissant à son pays les moyens d’une grandeur quantitative imposante et paralysée par sa graisse, et détruisant méthodiquement la machinerie centralisatrice destinée à tenir ensemble cette monstruosité. Trump se serait fait l’émule de Guénon : l’imposture du facteur quantitatif de l’Empire-McDonald mise en évidence et écrasée par la finesse tactique et qualitative de la destruction de la machination washingtonienne.
Tout, absolument tout serait à recommencer dans les décombres de “Carthage D.C.” rasée selon les conseils du vieux Caton, et espérer pouvoir repartir en un autre cycle, avec l’espérance absolument nécessaire d’enfin être digne du choix fait par les dieux…
Enfin franchement ! Eh quoi, pour une bonne fois encore, je m’interroge : est-ce bien sérieux ?! Je vous concède que Trump à un grain considérable de folie ; mais vous admettrez avec moi qu’il se montre plus souvent qu’à son tour et au tour du fou excellent tacticien… Alors ? C’est une bonne question, qui peut ainsi se prolonger : et si la tactique était tellement bonne qu’elle se terminerait, non pas en une folie déraisonnable anéantissant tous ces projets d’effondrement du monstre mais en une conclusion tactique si excellente qu’elle transmuterait les esprits et les institutions et deviendrait une stratégie irrésistible et accomplie ?
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