Quel destin pour Trump-II ?

Quel destin pour Trump-II ?

Quel destin pour Trump-II ?

• Notre extrême difficulté de faire cas de Donald Trump et de comprendre, d’appréhender, de réaliser ce qu’il est vraiment. • … Si c’est possible d’ailleurs, si lui-même y met du sien, si Donald Trump n’est pas un personnage à plusieurs dimensions, – ce qui serait, même pour un antiSystème, et même pour l’antiSystème qu’il est vraiment, bien dans l’air du temps. • Ici, nous examinons rapidement sa position vis-à-vis de la politique extérieure et les contradictions auxquelles ses diverses ambitions le confrontent. • Nous en tirons la conclusion que l’essentiel est finalement dans sa politique intérieure, c’est-à-dire la révolution qu’il veut faire subir aux institutions américanistes et aux risques qui les accompagnent… • D’ailleurs s’il échoue, les risques n’en sont pas mins grands.

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Sans doute jamais dans l’histoire, – que de fois cette expression de “Sans doute jamais dans l’histoire” est complètement d’usage impératif dans notre époque, – un personnage politique aura été aussi difficile à juger que Donald Trump. Pour la saison présente (USA2024), nous nous sommes trouvés complètement de son côté parce que nous étions complètement contre ses adversaires, – essentiellement sinon exclusivement. Cette situation d’énigmes à contradictions, – comme une mitrailleuse  à répétition, – est déjà survenue durant les années 2016-2020, où plus d’une fois nous avons apprécié Trump sous des facettes diverses et très contradictoires, comme lorsqu’il s’agissait de juger de ce qu’est l’antiSystème.

Par exemple, on retrouve très rapidement, ici le 16 avril 2017, la même logique des  “ennemis de mes ennemis sont mes amis” renversant les choix, dans ce segment qui décrit le passage du “brave” Trump 1.0 au “traître” Trump 2.0 parce que le président vient d’ordonner un tir de missiles contre la Syrie de Assad, répondant ainsi, même si sans guère de conviction, aux pires narratives-neocon  :

«  “Il fallait entendre cette remarque singulière d’inversion du gentil Alexis Brezet, du Figaro, ce matin sur LCI : ‘Tout le monde a été pris de court, à contre-pied … On était tous sûrs que Trump était un fou-furieux, et voilà qu’il ne l’est pas du tout puisqu’il frappe la Syrie et Assad’ ; ainsi, aujourd’hui, pour montrer patte-blanche et prouver que vous n’êtes pas un ‘fou-furieux’, il importe de taper illégalement sur un pays souverain, donc de commettre un acte d’illégalité et d’agression internationale ; ainsi, aujourd’hui, qui n’épouse pas la narrative de l’attaque à tout prix n’est rien d’autre qu’un ‘fou-furieux’. Dont acte, en hommage au langage automatisé des zombies-Système

» Brave et très-gentil Alexis Brezet, pas méchant pour un ni deux sous, qui dit ça machinalement, sans conscience de l’énormité de la chose qu’il a dite, comme exemple somnambulique, halluciné, effrayant et écrasant de souffrance psychologique, du monde atroce d’inversion imposé par le Système et, pour le temps courant, du désarroi et de la confusion qu’y sèment les multiples contorsions du ‘The-Donald’. […]

Un autre exemple d’un tournant [aisément négocié, lui,] en fonction du tournant de Trump, c’est celui des sites anglophones nés au moment de la crise ukrainiennes, comme ‘Russie Insider’ et ‘TheDuran.com’, qui n’ont jamais fait que soutenir une politique et ont donc épousé la cause de Trump sous condition de cette politique, lorsqu’il fut parfaitement Trump 1.0. Dans les deux cas, ce qui comptait surtout, c’était [l’attaque contre] l’adversaire de Trump (Hillary, le War Party, les démocrates, les antirussistes), et Trump était bon à prendre dans la mesure [essentielle sinon exclusive] où il s’opposait à tout cela (‘les ennemis de vos ennemis sont vos amis’, – tant qu’ils restent ‘ennemis de vos ennemis’, ou encore mieux, la thèse de l’‘Ennemi principal”). »

Autrement dit, ce que nous examinons aujourd’hui (« l’extrême difficulté… ») n’est pas nouveau, à part que c’est infiniment plus compliqué, plus dangereux, plus délicat à juger et à déterminer, plus explosif, plus branlant, plus précisément imprécis, – bref, que dire encore sinon “encore plus  extrême” quant à la difficulté… D’ailleurs, bien entendu, vous retrouvez cette hypercomplexité dans les affaires courantes. Qui a gagné en Syrie ? Les Turcs ? Les Israéliens ? Les américanistes ? Les Russes ? Les djihadistes ? Les trafiquants de drogue ? Il y a autant de réponses  positives variant au jour le jour, chaque fois avec d’excellentes raisons. Même la presseSystème ne s’y retrouve plus et ne sait plus à quel mensonge se convertir, à quelle narrative se vouer.

C’est nous qui l’avons voulu, il faut l’admettre. On ne joue pas avec la vérité comme s’il s’agissait d’un artefact disponible sur un signe, sans courir le risque de la perdre. Qui s’est inventé la “postvérité”, sinon nous-mêmes avec l’arrogance d’une philosophie de bazar maléfique ? Désormais, nous payons la note chaque jour, en découvrant avec horreur la somme considérable des intérêts produits par cette décision, sous la forme d’événements crisiques sans nombre (tous les événements deviennent des crises) qui doivent être, chacun déchiffrés et perçus par le commentateur par rapport à une ligne générale qu’il s’est choisie, qu’il doit se choisir comme référence suprême.

« Je pense que dans ces paroles est contenue la solution de l’énigme que constitue la philosophie de Pascal. Le juge suprême dans tous les différends, ce n’est pas l’homme mais Celui qui est au-dessus des hommes. Et par conséquent, pour trouver le vrai, il faut se libérer de ce que les hommes considèrent ordinairement comme la vérité. » (‘La nuit de Gethsémani – Essai sur la philosophie de Pascal’, Léon Chestov, éditions de l’éclat)

L’essentiel est dans la définition claire et ferme de cette référence absolument vraie et qui nous vient d’en-dessus de nous : pour nous, la destruction du Système comme stratégie, avec toute liberté pour la tactique à appliquer.

Trump-II est très différent de Trump-I. L’homme-cocktail Molotov (Trump-I) est devenu (Trump-II), –‘Man of the Year’ de ‘Time’ et du ‘Financial Times’ pour 2024 ! Du ‘Financial Times’, vous vous rendez compte ! – l’homme de l’accélération exponentielle du chaos surpuissant voulu par le Système et qu’on doit conduire à un chaos autodestructeur en le retournant contre le Système.

Note de PhG-Bis : « L’exemple le plus frappant désormais de ce changement radical se trouve dans la contradiction qu’implique la persistance du slogan MAGA dialectiquement si spectaculaire mais fondamentalement si contradictoire dans les effets. ‘Make America Great Again’, est-ce revenir à l’empire triomphant des années 1990, triomphe du Système ? Ou bien est-ce avancer irrésistiblement et décisivement vers une Amérique toute nouvelle parce que débarrassée des pressions du Système et de la politiqueSystème ?  Peut-être bien une Amérique morcelée sans trop de heurts entre ses antagonismes et ses haines ? »

Ce changement de paradigmes, alors que Trump-II est incomparablement plus expérimenté, plus puissant, plus pertinent dans le choix des hommes et des femmes qu’il choisit dans son équipe que Trump-I, se trouve effectivement devant cette question en forme d’énigme du but final à atteindre, cette difficulté énorme de la constante contradiction. ‘The Financial Times’, – qui n’est pourtant pas de ses amis, Dieu le sait, – le compare à Franklin Delano Roosevelt et à Richard Nixon, rien que ça ! Le choix est bon mais insuffisant car aucun de ces deux exceptionnels présidents n’eut à affronter une tâche aussi géantissime que celle qui attend Donald J. Trump.

Trump-intérieur et Trump-extérieur

La caractéristique essentielle de la tâche qui attend Trump est qu’elle est aussi gigantesque à l’intérieur des États-Unis (politique intérieure, corruption, antagonisme entre progressistes et traditionnalistes, etc.) qu’à l’extérieur (intervention extérieure, sanctions et pressions commerciales, terrorismes divers, ampleur du dispositif militaire [un millier de bases], corruption de nombreuses directions étrangères, etc.).

Ces deux volets dépendent naturellement de ce que nous nommons politiqueSystème. L’un et l’autre sont liés et tout événement fondamental qui affecte l’un touche nécessairement l’autre. Très logiquement, l’action sur les deux volets commencera simultanément. L’ampleur colossale de la tâche à accomplir ne l’est qu’en apparence. Du fait de la vulnérabilité et de la fragilité de cette énorme masse, largement démontré depuis dix ans par des revers extérieurs systématiques et des troubles internes en constante augmentation, il semble que l’on puisse avancer l’hypothèse du château de cartes.

C’est-à-dire : si une action de changement radical réussit quelque part, en intérieur ou en extérieur, un mouvement général d’effondrement devrait suivre. Si ce n’est pas le cas, ce sera l’échec complet de l’expérience Trump et un développement qu’il nous est impossible de prévoir mais qui ne sera pas particulièrement joyeux (Troisième Guerre mondiale, guerre civile, etc.). En tout état de cause, il nous paraît hautement, infiniment, définitivement improbable que le Système retrouve “paisiblement” sa route déconstructurante et nihiliste sans autre forme de procès, après avoir subi un tel “affront”… Au contraire, cette route-là de l’échec de Trump-II le mène également à sa perte, puisque surpuissance sortie intacte de l’expérience Trump, la logique de l’équation le menant à l’autodestruction reste intacte.

Note de PhG-Bis : « Soyons prudents et précis à la fois, les amis ! Les analyses développées ici le sont à partir de ce qu’est la situation présente, sans aucune prétention ni possibilité de prévoir les “incidents” de parcours, par définition inconnus et imprévisibles. Cela concerne aussi bien l’équipe choisie par Trump (le Congrès l’acceptera-t-il ?) que des tragédies diverses, comme par exemple la pire de tous de l’assassinat de Trump qui continue à être évoquée, notamment à l’occasion de l’assassinat du général russe Kitillov. Cette sorte d’“incident” ne fera que précipiter les conditions d’affrontement et de chaos. »

… Ainsi du paradoxe suprême que nous lançons comme les Russes lanceraient un missile ‘Orechnik’ : même s’il échoue, Trump aura réussi.

Trump-extérieur

Tout le monde l’attend sur sa politique extérieure dans son sens le plus large et ce n’est pourtant pas là qu’il innovera vraiment. Certes, il veut se débarrasser de l’Ukraine et il hait Zelenski, mais cela ne résout pas le problème de l’implacabilité des Russes à refuser d’autres conditions que les leurs. Il hait l’Union Européenne, ce qui est une fort belle chose mais ne construit pas grand’chose. Il aimerait bien plaire beaucoup à Israël en mettant l’Iran KO, mais il n’est pas sûr que son nouveau secrétaire à la défense, s’il passe au Congrès, lui annonce que les forces US sont capables, en restant seulement dans le ciel et sur l’eau et en subissant l’inquisition du DOGE (Musk + Rawaswamy), de garantir une victoire… Même chose en pire pour la Chine. Enfin, et pour nous mettre à l’aise, il veut détruire l’empire-Système qui entend mater le monde entier avec des sillons sanglants et des armes meurtrières mais il veut lui-même mater le monde entier en bloquant net la dédollarisation et en brisant les BRICS… “Contradictions”, disions-nous ?

En plus de cela, la politique extérieure est le domaine où la gauche wokeniste, les neocon et les lobbies sioniste se mettent facilement d’accord en soutenant toutes les interventions extérieures. C’est un fait que Trump ne peut ignorer et qui ne changera éventuellement que de l’intérieur.

Effectivement et donc, le plus important est bien “Trump-Intérieur”.

RapSit-USA2024 : Trump-intérieur

L’apport structurel essentiel de Trump-II est la création du nouveau ministère DOGE (‘Department Of Government Efficiency’), qui est un véritable département de l’inquisition auquel aucun domaine n’est interdit. A sa tête, deux redoutables Inquisiteurs, une terrifiante et infernale doublette : Elon Musk et Vivek Rawaswamy, deux super-entrepreneurs qui marchent à la guillotine permanente dans leurs florissantes affaires courantes. Nous disions bien “aucun domaine” (“ne leur est interdit”), y compris l’épouvantable champ de mines anti-personnel et à guidage xénophobe de toute atteinte à la bureaucratie qu’est le Pentagone. Charles Payne, aimable et raisonnable commentateur-business pour Fox News, explique sobrement :

« Le présentateur de Fox Business, Charles Payne, a prédit lundi que le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) causerait probablement un coup à court terme au marché boursier, car les entreprises qui vendraient au Pentagone un “marteau à $500 pièce  en subiraient les conséquences”.

» Le président élu Donald Trump a nommé en novembre le PDG de Tesla, Elon Musk, et l'ancien candidat républicain à la présidence Vivek Ramaswamy comme coprésidents du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE). Payne a déclaré que le comité n'avait “pas de vaches sacrées” à respecter après avoir discuté du plan du comité visant à cibler les dépenses et les politiques fédérales sur les industries militaires et de la santé avec l'ancienne attachée de presse de la Maison Blanche Kayleigh McEnany et les co-animateurs de ‘America's Newsroom’ Bill Hemmer et Dana Périno . »

La Fin d’un Temps

Ces ambitions extraordinaires du DOGE et de toute la philosophie qui se trouve dans ce nouveau ministère, l’influence énorme d’Elon Musk auprès de Trump, visible dans tous les déplacements du président-élu, témoignent de l’importance extraordinaire du travail interne que veut entreprendre Trump, et dont évidemment dépendra la politique extérieure. Nous avons déjà abordé ce problème, aussi bien dans ses attendus que dans son opérationnalité et ses énormes effets potentiels ; il s’agit bel et bien de l’unité des USA qui est en jeu.

?Nous allons reprendre quelques extraits d’un texte récents sur la ‘trumpisation” de D.C., où nous avions développé cet aspect fondamental de Trump-II, ce qui à soi seule fera de l’administration Trump-II un événement révolutionnaire (et d’ailleurs, qu’il soit réussi ou pas : s’il échoue, Trump-II, ce qu’il voulait réaliser “en douceur” se réalisera dans la violence, le désordre et fort éventuellement, dans le sang).

Nous commencions cet extrait du texte du 12 décembre par une citation de Thierry Meyssan, comparant l’ambition de Trump)-II à celle du président Jackson, – mais un Jackson qui, en plus de réformes administratives, industrielles et sociales, aurait eu un énorme travail de réforme sociétale et culturelle à faire pour attaquer et détruire là où cela se peut les lèpres de la bêtise inhumaine du wokenisme, ferment encore plus puissant de haine entre les deux Amériques qui s’opposent :

«  [Trump] a commencé au Parti démocrate puis on l'a trouvé au Tea Party et maintenant au parti républicain… Il s'est emparé du parti républicain mais lui n'est pas républicain… […]

» “Lui profondément c'est un jacksonien, alors personne ne savait qui était Andrew Jackson avant que Trump ne soit élu : c'est un président des États-Unis au 19e siècle qui avait le projet de remplacer la guerre par le commerce…” 

» Jackson, président durant les années 1830 était au fond une sorte de populiste avant l’heure, ennemi de la bureaucratie, partisan de redonner leurs droits aux États, un homme qui brisa la Bank of the United States pour répartir ses avoirs entre les banques “nationales“ des États. Tout ce travail fut anéanti en 1913 par la création de la Federal Reserve après la victoire du Nord en 1865 et le triomphe de la centralisation de Washington. Aux USA, ce qui importe n’est pas le public contre le privé (c’est la narrative des capitalistes) mais les pouvoirs des États contre le pouvoir central.

» Trump est un nouveau Jackson dans des conditions peut-être similaires en apparence mais différentes sur le fond. Ce qu’il y a au bout du jacksonisme, c’est la Guerre de Sécession ; ce qui attend, beaucoup plus vite, la présidence de Trump, c’est plutôt une parcellisation des USA, entre États-bleus (les progressistes-wokenistes) et États-rouges (les populistes-traditionnalistes). C’est dans le cadre de cette matrice bouleversée qui implique une véritable transformation révolutionnaire, ou une désintégration révolutionnaire des USA, que l’on verra nécessairement un bouleversement absolument à mesure de la politique étrangère des USA, – sans écarter l’idée, au contraire, que des soubresauts de cette politique étrangère contribueront bien entendu à l’accélération de .la “ désintégration révolutionnaire”. »

Disons notre profonde conviction : exactement comme Poutine en Russie, Trump n’est pas le Messie que le monde attend. Les  deux hommes, pour poursuivre la comparaison, sur un Russe et un Américain et leur tâche, quelque révolutionnaire qu’elle soit, touchent essentiellement leurs deux puissants pays. Bien entendu, les effets seront, ils le sont déjà colossaux hors des frontières de ces deux puissances parce que leur influence est énorme.

Mais sans le moindre doute, et comme nous ne cessons de le répéter, les effets d’une crise révolutionnaire et déstructurante de l’Améatique reste, et de loin, l’événement le plus extraordinaire qui marquera un changement complet d’époque, une fun de cycle guénonien, – la Fin d’un Temps dans sa parfaite figure elliptique tandis que la Russie sera là pour tenir le choc et montrer éventuellement comment l’on peut, justement, tenter de tenir ce choc.

Nous pensons qu’à nouveau un extrait d’un fe nos textes (du 30 janvier 2021) permettra de mieux saisir notre propos qui concerne, au travers de la fin de l’Amérique, la fin de la modernité :

« … D’étranges alliances s’unissent effectivement pour faire sortir d’un catholicisme pur et dur, ardent et dénonciateur des turpitudes d’une Église décrite comme

» “une vieille femme qui essaye maladroitement de se rajeunir en se maquillant au goût du jour… […] Elle veut faire oublier qu’elle est vieille dans la mesure où elle a oublié qu’elle est éternelle” (Thibon),

» et de l’étrange athéisme absolument spirituel et brûlant de foi de l’“éternel retour” (Nietzsche), qui n’apparaît comme rien de moins que l’intuition poétique de l’évidence métahistorique des cycles voulue par la perception de l’éternité ; bref, Gustave Thibon et Frédéric Nietzsche convolant sous les auspices de René Guénon, sans qu’il nous soit nécessaire d’entrer dans le détail des différentes visions confrontées et souvent manipulées en oppositions irréductibles pour éviter de faire surgir une vérité-de-situation bien dérangeante, à l’intérieur de ce modèle théorique et métahistorique devenu absolument fondamental.

» La chute de l’Amérique et le ‘Fourth Turning’ rendent obsolètes et singulièrement ridiculisées, comme les ‘sachant-Tout’ de l’anti-Covid qui empilent confinement sur confinement, toutes les pensées ‘molles’ et déstructurantes par réflexe pavlovien du post-Fukuyama, tentant de sauvegarder les derniers débris de notre étrange civilisation devenue contre-civilisation. Les événements actuels, déferlant, emportant tout, surgissant d’un nulle part qui met en lumière les faiblesses tragiques de la raison humaine dans cet épisode, vraiment trop ambitieux pour elle, de résoudre l’énigme du monde par l’exercice ponctuel de la rationalité.

» Pour autant et pour en terminer, une autre façon de considérer cette surprenante rencontre est d’établir un lien entre l’hypermoderniste, hyperhystérique et hypernihiliste ‘D.C.-la-folle’, pleine comme dans l’attente de mettre bas, de simulacres et de narrative d’une part ; et l’énigmatique et impassible René Guénon, l’homme qui s’en fut s’isoler au Caire pour exercer pendant vingt ans, puis après sa mort, une influence si improbable et pourtant si grande. On la mesure aujourd’hui, cette influence, entre les cris hystériques et la terreur de la pensée sommaire qui nous viennent de Washington D.C. »

 

Mis en ligne le 21 décembre 2024 à  14H40

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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