Portée par une sénatrice Les Républicains, la proposition de loi « visant à protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive » a été adoptée, ce 30 octobre 2023, grâce à la mobilisation de ce même groupe. La constitutionnalité de certaines dispositions reste toutefois questionnable, comme l’a suggéré la ministre de la Culture.
Publié le : 31/10/2023
Quelques heures après l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, le Sénat a adopté la proposition de loi de Pascale Gruny (Les Républicains, Aisne), à 221 voix pour, face à 82 contre. À la droite sénatoriale (Les Républicains, LIRT) se sont associés les centristes (Union centriste, Rassemblement Démocratique et Social Européen).
La langue à l’œil
Quelques jours après le Rassemblement national, qui s’était passablement ridiculisé sur la question, la droite sénatoriale se soucie d’écriture inclusive, à travers une 9e proposition de loi (PPL) sur le sujet depuis 2018, comme le rappellera Yan Chantrel (groupe Socialiste, Écologiste et Républicain) lors de son intervention dans l’hémicycle.
Remontant à janvier 2022, le texte de Pascale Gruny entend modifier la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, connue sous le nom « Loi Toubon ». Il exclurait ainsi l’écriture inclusive de la langue française, considérant qu’un document l’utilisant serait écrit en langue étrangère.
L’article 1er de cette PPL définit l’écriture inclusive comme « les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à introduire des mots grammaticaux constituant des néologismes ou à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine ». Le texte se limiterait donc aux néologismes (comme le pronom iel, par exemple) et au point médian ou à l’ajout d’un accord entre parenthèses.
Le texte s’appliquerait aux personnes publiques et aux personnes privées chargées d’une mission de service public, mais aussi, en suivant le périmètre de la loi Toubon, à des documents qui s’adressent au public. Documents commerciaux, contrats de travail, règlements intérieurs, accords collectifs ou encore documents d’information seraient ainsi concernés…
Une « police de la langue » ?
Au cours des débats, partisans et opposants se sont affrontés avec des approches différentes de la langue, qu’il s’agit de protéger de modifications violentes pour les premiers ou de laisser en liberté, sujette aux évolutions, pour les seconds. Les deux camps citeront en tout cas… Victor Hugo.
« Une langue ne se fixe pas. L’esprit humain est toujours en marche, ou, si l’on veut, en mouvement, et les langues avec lui », écrit-il ainsi dans la préface de Cromwell (1827), citée par des sénateurs et la ministre de la Culture. Cédric Vial (Les Républicains, Savoie) le convoque pour sa part pour défendre l’interdiction de l’écriture inclusive : selon lui, la langue meurt quand « une orthographe vicieuse attaque les racines irrévocables, de mauvais usages malmènent ce qui reste du bon vieux fonds de l’idiome ».
Citation tronquée, issue du texte Les Traducteurs, dans lequel Hugo écrit aussi : « La mort des langues commence par un épaississement de l’idiome qui lui ôte sa transparence. […] Cet épaississement tient à la quantité de temps écoulé qui frappe la langue de sénilité, et non, comme on le dit si frivolement, à l’introduction des idées nouvelles. Les idées nouvelles, étant jeunes, sont saines, communiquent leur verdeur à l’idiome, et loin de le ruiner, le conservent. Quelquefois elles le sauvent. » Ce qui défend plus difficilement la proposition de loi soutenue par son groupe…
L’intervention de Rima Abdul-Malak était particulièrement attendue, surtout après le discours d’Emmanuel Macron, à Villers-Cotterêts, suggérant un soutien implicite à la proposition de loi de Pascale Gruny. Cependant, la ministre de la Culture se montrera nuancée, avec un avis de sagesse du gouvernement sur le texte.
Rappelant les difficultés de lecture et de compréhension liées à certaines graphies, en particulier le point médian, elle fera référence aux circulaires de 2017 et 2021, relatives à l’écriture inclusive et à la féminisation des métiers, qui ont d’après elle « posé les limites nécessaires ».
Favorable aux interdictions étendues à l’ensemble des collectivités publiques, « à condition de la compatibilité avec la libre administration des collectivités territoriales », le gouvernement est « très réservé » sur son extension aux personnes privées, contrats et autres documents adressés au public : « Cela nous semble une mesure excessive », indique Rima Abdul-Malak.
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Elle appuie notamment son argumentaire sur la décision n° 94-345 DC du 29 juillet 1994 du Conseil constitutionnel, sur la loi relative à l’emploi de la langue française, cette même loi Toubon. L’institution avait en effet rappelé la distinction entre personne publique, personne privée chargée d’une mission de service public et les personnes privées, en limitant ce que l’État pouvait imposer à ces dernières.
Le Conseil convoquait alors l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, qui proclamait : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Comme le président quelques heures auparavant, la ministre de la Culture soulignera enfin l’aspect mouvant de la langue française, concluant : « Votre rôle n’est pas d’être une police de la langue, mais d’être garant de l’évolution de la langue. »
Chiche ?
Photographie : au Sénat, ce lundi 30 octobre 2023 (capture d’écran)
Par Antoine Oury
Source : Actualitte.com
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Note et réflexions de Profession-Gendarme :
Dans la nature et plus particulièrement le règne Animal est rangé en plusieurs catégories, les invertébrés, les mollusques, les oiseaux, les reptiles, les poissons et enfin les Mammifères.
L’Homme faisant parti des mammifères ne veut pas dire pour autant qu’il est un animal, mais un être Humain. Ici le mot « Homme » n’est pas employé au masculin et ne désigne pas un être de sexe masculin, il inclue aussi le sexe féminin qui est la Femme. Vouloir à tout prix mettre un genre sexuel est à mes yeux une forme de racisme alors que l’Homme et la Femme sont complémentaires pour former le genre Humain qui nous distingue des animaux.
La CEDH ( Convention Européenne des Droits de l’Homme ) ne fait aucune distinction entre l’Homme et la Femme.
Parlons maintenant du milieux militaire, des grades et des appellations de grade. Dans l’Armée nous avons différents grades de sous-officiers et d’officiers, Sergent, Adjudant, Lieutenant, Capitaine etc…
L’appellation courante qui leur est donné est Mon Adjudant, Mon Lieutenant, Mon Capitaine etc… Certains militaires ignorent complètement la signification de « Mon » dans ces cas là.
En fait « Mon » est la contraction du mot « Monsieur ». L’armée s’étant féminisé depuis pas mal d’années il serait difficile de dire à une femme « Ma Lieutenant » « Ma Capitaine » Ma Adjudant ou Adjudante », aussi il est plus simple de faire comme dans la Marine Nationale, d’appeler une femme tout simplement par son grade en supprimant le « Mon », « Adjudant », « Lieutenant », « Capitaine ».
Il est également certains mots dans la langue française qu’il est impossible de féminiser et qui s’appliquent donc aux deux sexes. Quand nous parlons d’un médecin, nous l’appelons « Docteur » qui en fait est un titre obtenu par un diplôme. Si vous vous adressez à une femme qui est docteur vous ne l’appellerez pas « Doctoresse ».
De même essayez de féminiser les mots « un médecin »…. Si vous transformez cela en « une médecine » on ne parle plus du médecin en tant que personne humaine mais du traitement appliqué ou prescrit par ce médecin (Homme ou Femme).
La langue française est très riche aussi essayons de lui garder sa richesse.
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Mémorandum sur l’écriture inclusive
Si l’on demandait aux étudiants leur avis sur l’« écriture inclusive » ?
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