Les armes biochimiques, des anciens nazis en passant par l’ex-URSS et les États-Unis par Maryse Laurence LEWIS

Les armes biochimiques, des anciens nazis en passant par l’ex-URSS et les États-Unis par Maryse Laurence LEWIS

Pendant et après la Seconde Guerre Mondiale, la science allemande fascinait les Alliés : radar, missiles, avions, bombes, et médecine en circonstances extrêmes. On découvrit de l’équipement jamais vu aux États-Unis : des appareils pour étudier la circulation du sang, la vision de nuit, la gravité, la maladie des caissons, un microscope électronique.¹ Selon Eisenhower, alors chef de l’armée, si les V-2 avait été prêts six mois plus tôt, les Nazis auraient gagné la guerre… Ils l’auraient d’autant pu, si Hitler ne s’était pas opposé à Himmler qui voulait recourir aux armes biologiques.

Comme pour beaucoup d’inventions, les chercheurs débutent avec de « bonnes intentions ». En 1936, Gerhard Schrader travaillait pour une fabrique de pesticides. On lui en demandait un capable d’éradiquer les charançons et les pucerons ravageurs de grains. Il réussit à concocter une substance, si puissante, qu’il eut lui-même des problèmes de vision et de respiration, au point d’être hospitalisé. Une fois testé, son insecticide tuait 100 % des pucerons. Il envoya des échantillons au directeur d’IG Farben, Eberhard Gross, qui la trouva assez intéressante pour l’expérimenter sur de grands singes, lesquels mouraient en quelques minutes, même au contact d’infimes quantités. Et même par voie des airs, dans une chambre d’inhalation… On appela cette préparation 9/91 et on la classifia top secret. Par la suite, on la désigna sous le nom de tabun, dérivé de tabou. Peu après la Seconde Guerre, le créateur de ce gaz en divulgua la recette. Elle compte parmi les inventions les plus recherchées dans le monde par les groupes « d’intelligence » militaire.

Ce n’était qu’un début

La spécialité d’Eugen Haagen, expert en virologie, lui servait de façade respectable. En réalité, il développait le programme nazi d’armes biologiques. À cette époque, comme aujourd’hui, la recherche réclame des cobayes. Haagen sollicitait l’envoi de prisonniers, âgés entre 20 et 40 ans, comme sujets d’expériences. L’anatomiste August Hirt lui fournissait des captifs de guerre. On exigeait d’Haagen qu’il élabore un vaccin apte à protéger les soldats et, par mesure de précaution, pour les citoyens allemands, en cas d’épandages incontrôlables. Cet expert n’était pas éloigné des hautes sphères états-uniennes. En 1932, sa réalisation d’un vaccin contre la fièvre jaune avait été récompensée par la Fondation Rockefeller. En 1937, on le trouvait en liste pour un prix Nobel. Parmi ses collègues, deux mirent leur science au service des États-Unis : les médecins Kurt Blome et Walter Schreiber. Blome n’était rien de moins qu’en charge du programme de développement d’armes biologiques et Schreiber supervisait la création des vaccins d’Haagen et son équipe. Un autre expert, Otto Ambros, devait produire des masques à gaz, testés d’abord sur des prisonniers.

Dans les camps de concentration, Himmler dirigeait les travailleurs-esclaves, en partenariat avec des entreprises dont la santé est toujours excellente : IG Farben, Volkwagen, Heinkel, Steyr-Daimler-Puch.² Face aux rumeurs d’invasion, Himmler demanda s’il était possible d’épandre des souches d’influenza ou de tularémie. Ou alors, d’affamer les ennemis, en disséminant la fièvre aphteuse qui attaque le bétail. Blome précisa qu’un accord interdisait de garder ce type de germes en Europe. On contacta donc Erich Traub, vétérinaire, microbiologiste du Reich, alors en Turquie. Une fois la souche létale obtenue, sous la direction de Blome, des avions survolèrent la baie de Greifswald. On aspergea les îles pleines d’herbage, où broutaient des vaches ne ruminant rien de politique.

Engrais, pesticides, armes biochimiques = compagnonnage mortel

Le tabun, comme de nombreux insecticides, est un organophosphoré. À peine mis sur la peau, il tue en quelques minutes. Les hormones et les muscles étant sur-stimulés, le système respiratoire défaille, paralysé. Son prédécesseur, le Zyklon (ou cyclone) fut breveté durant la Première Guerre Mondiale par le Comité technique de lutte contre les ravageurs, pour éliminer les cochenilles et autres mangeurs de récoltes. Il s’agit d’acide cyanhydrique. En raison de sa faible densité et une dispersion imprévisible, on ne pouvait l’utiliser sur les champs de bataille. On le confina dans les chambres à gaz des camps de concentration… En plus de détenir le brevet du Zyklon B, les spécialistes d’IG Farben s’ingéniaient à créer des armes biochimiques. Comme on ne brime pas ce genre de projets, peu après le tabun, on créa un gaz pire encore. Le sarin. D’après l’acronyme des concepteurs : Schrader, Ambros ; Rüdiger et Linde, deux membres de l’armée.

Operation Paperclip

Ayant eu vent de ces exploits, on monta un programme visant à épingler d’un trombone le fichier d’experts nazis, en vue de les soustraire au tribunal de Nuremberg et les recruter aux États-Unis. Un de ses fervents promoteurs, Charles Loucks, était chef du Chemical Officer pour l’armée. Dans l’aire comprise entre Yokohama et Tokyo, des soldats étasuniens bombardèrent 67 villes japonaises et tuèrent près d’un million de citoyens. On envoya 60 000 soldats pourvus de masques et d’un uniforme de protection, en cas d’attaque chimique. L’armée comptait plus de 400 bataillons prêts pour un combat incluant des armes de cette nature. Loucks fut récompensé par la Légion du mérite, pour ses services de guerre. Déjà ébloui par le gaz moutarde de la Première Guerre Mondiale, quand il apprit l’existence du sarin, il se mit en quête d’experts, avec d’autant plus d’énergie que le secret de ce gaz risquait de s’évaporer à l’Est. Les Soviétiques avaient fait main basse sur le matériel du laboratoire d’IG Farben, à Dyhernfurth, réassemblé à la ville de Beketovka. Ils tenaient, en prime, l’équipe de chercheurs. On s’acharna donc à recruter le plus de scientifiques, connaissant le tabun et le sarin, avant que les Soviétiques les intègre à l’Opération Osoaviakhim, l’équivalent d’Operation Paperclip.

Le champion recruteur d’experts nazis, John McCloy, occupa des postes prestigieux. Entre assistant secrétaire de la guerre et Haut-Commissaire d’Allemagne, il servit comme président de la Banque Mondiale… McCloy réduisit la sentence de nombreux criminels de guerre, ce qui fait qu’un tiers des scientifiques, voulus par les États-Unis, retrouvèrent leur liberté. En février 1951, Ambros sortit, libre, avec ses finances restaurées. Le lieutenant colonel Tarr et le colonel Snow, intéressés à connaître les recettes du sarin et tabun, auraient contacté Ambros et son équipe à Gendorf. De son côté, le chimiste Hirschkind certifiait à Ambros, en tant que représentant de Dow Chemical, qu’il maintiendrait leur relation avant même le futur traité de paix… Tous les documents au sujet d’Ambros furent classifiés, jusqu’en août 1985. Comme les dossiers d’environ 1 600 experts, ex-promoteurs d’hygiène raciale, blanchis par Operation Paperclip.

Loucks entra en contact avec Schieber, spécialiste des vaccins. Il lui fournit une liste de six pros en armes biochimiques. Une fois la recette connue, on remplaça les bombes incendiaires par des M34 Cluster bombs remplies de sarin. Les militaires ne manquant pas d’humour, le programme top secret portait le nom de Gibbett-Delivery (livraison de gibet)… Le Chemical Corps exigea de Loucks la production de tabun à échelle industrielle, en un programme classifié sous le nom de code AI.13. Si la bombe A n’avait pas fonctionné, l’armée envisageait une guerre chimique contre le Japon.

Des scientifiques dont la valeur pèse davantage que leurs crimes

Charles McPherson, du Special project team, un groupe de 20 agents ayant chacun une liste de recrutement, approcha Kurt Blome, le chimiste le plus convoité. Celui-ci évoqua le fait qu’il travaillait sur un projet top secret d’armes biologiques… pour les Anglais ! Operation Matchbox, l’équivalent de paperclip et Osoaviakhim. D’abord rejetée plusieurs fois, l’admission de Blome fut acceptée. McPherson lui offrit un contrat à Frankfurt, pour l’armée. C’est ce même Blome qui assurait qu’Himmler était obsédé par les armes biologiques, honnies par Hitler. Si on avait utilisé les stocks d’armes biochimiques disponibles, en quelques heures, elles auraient pu anéantir l’armée rouge ou les factions anglaises… Cependant, pour Himmler, la peste bubonique surpassait en attrait tous les autres microbes. Pour cette raison, il exigeait de Blome une méthode de dissémination offensive.

En 1944, Wernher von Braun, fut emprisonné deux semaines par les nazis, pour avoir dit s’intéresser à concevoir une fusée qui propulse un vaisseau spatial et non des missiles. Mais ce n’était pas qu’un simple ingénieur civil accomplissant une tâche. Dans une lettre, il demande l’envoi de nouveaux prisonniers à l’usine, compte tenu du taux de mortalité élevée. Il ne pouvait ignorer les conditions dans lesquelles se déroulait le travail forcé. Qu’il s’agisse de missiles ou d’engins spatial, la base de lancement est la même… Sans von Braun, Arthur Rudolph et Kurt Debus, jamais les États-Unis n’auraient pu rattraper l’URSS. À défaut de navette, le Soyouz mène les chercheurs à la station spatiale internationale… et pour la ramener sur Terre avant 2030, la NASA, en bonne instance étatique, capitaliste, non interventionniste, finance le fortuné Elon Musk ! En 1963, celle qu’on a désigné la Femme du XXᵉ siècle, Valentina Tereshkova, séjourna seule trois jours dans l’espace. Peu souvent cité, Constantin Tsiolkovsky publia, en 1903, des études théoriques sur le rendement des combustibles et des moteurs-fusées devenues la base de l’astronautique.³

Alliés en hypocrisie et perversité

Après la guerre, Schieber travailla, sans condamnation à Nuremberg, pour l’armée étasunienne et la CIA, tandis que d’autres experts servirent comme médecins, architectes, techniciens. Quoiqu’on ait mimé l’horreur et la surprise, au tribunal de Nuremberg, lorsqu’on détailla les tests nazis, perpétrés sous façade de médecine en conditions extrêmes, l’épouse de Blome prit la parole et annonça, preuves en main, que les États-Unis possédait l’équivalent de Blome : Theodor Rosebury. À camp Detrick, le programme top secret d’armes biochimiques employait 2 273 personnes. Rosebury supputait de bons résultats, avec la peste bubonique et 199 projets de bombes à germes ! Incluant l’anthrax, des maladies ravageant les plantes ou les animaux. On y déterminait quels insectes seraient les meilleurs vecteurs de maladies, tout comme on s’y efforçait en Allemagne et au Japon. Dans le Maryland, de jolis pâturages à vaches entouraient le Camp Detrick, sous la juridiction du Chemical Warefare Service, puis du Chemical Corps. George W. Merck, chimiste et propriétaire de Merck & Co, une usine pharmaceutique du New-Jersey, servit de lien civil de recherche en armes biologiques, pour les Présidents Roosevelt et Truman. Sous déguisement d’avancées médicales, bien sûr. Comme parfait alibi, on pouvait s’y vanter d’avoir conçu le premier vaccin états-unien contre la variole, en 1898. Et en 1942, la pénicilline G, le premier antibiotique général. Un rapport, divulgué en 1946, ne spécifiait pas quels germes on cherchait à y développer. À la fin de la guerre, pour éviter la fermeture des lieux et une période de vaches maigres en subventions, l’armée brandit le risque de guerre totale possible avec les Soviétiques. Le Congrès accorda encore plus d’argent au Chemical Corps pour le développement d’armes biochimiques, et Camp Detrick entra en expansion.

Le fabuleux destin de scientifiques nazis

Malgré son acharnement, le général Louks ne put amener tous ses protégés aux États-Unis. Qu’importe ! Il créa le groupe de travail d’Heidelberg. S’y trouvaient Jürgen von Klenck ancien officier SS, chimiste d’IG Farben et son collègue Gerhard Schrader le découvreur du tabun, ainsi que Richard Kuhn prix Nobel de chimie organique. Œuvrant pour le Centre aéro-médical des Forces Armées de l’Air et, en privé, à la production de sarin pour Loucks. Walter Schieber représentait le lien entre Himmler et l’usine produisant le tabun et le sarin à échelle industrielle, étant chef de la réserve d’armement. Il eut un contrat avec l’US army et fut utile à la CIA.

Walter Schreiber, médecin général du Reich, chef des services médicaux, était chargé de protéger des retombées d’une guerre bactériologique. On sait qu’il introduisait du phénol létal, par injection, aux « fauteurs de trouble ». Il testait des vaccins contre le typhus, la résistance de l’organisme dans l’eau glacée ou en chambre à basse pression. Et étudiait la gangrène gazeuse, provoquée par une bactérie suite à une blessure. D’abord capturé par les Soviétiques, il parut comme témoin surprise à Nuremberg. Après un court séjour en prison, les agents d’Operation paperclip réussirent à l’embaucher en Allemagne, au Camp King d’Oberursel. Il finit par arriver au Texas et y travailler pour l’école de médecine des forces armées de l’air. Des années plus tard, une lettre évoquant son passé fut rendue publique. Le secrétaire d’Air forces, Thomas Finletter, annonça que Schreiber quitterait le pays. N’ayant pu le caser dans le secteur privé, on négocia l’envoi de Schreiber en Argentine, tous frais de voyage payés pour lui et sa famille. Il mourut en septembre 1970 à Bariloche, Río Negro.

Kurt Debus, expert en V-2, portait son uniforme de SS au travail. Durant la guerre, il envoya un collègue à la Gestapo pour remarques anti-nazis. Après une embauche à Fort Bliss au Texas, cet homme précieux supervisa l’érection du Centre Spatial John F. Kennedy, en Floride. Le tout premier directeur de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), c’est lui. Quoique critiqué, le National Space Club de Washington D.C. refuse d’annuler le Prix annuel Kurt Debus ! Même un cratère de Lune porte son nom. Comme Wernher von Braun, Arthur Rudolph « le père de la fusée Saturn » travailla pour l’armée à Fort Bliss, au Texas. Après avoir bénéficié de ses talents, on enquêta sur lui. Il dut quitter les États-Unis en 1984.

Kurt Blome dut se contenter de travailler pour l’armée au Camp King d’Oberursel. Cet expert en peste bubonique, une fois acquitté, évoqua l’île de Riems, isolée, idéale pour les tests menés par Erich Traub. Avant la guerre, Traub fit des recherches à l’Institut Rockefeller du New-Jersey. En 1938, on lui offrit de rester au pays. Traub préféra vivre en Allemagne et devint membre de nombreuses organisations nazies. Après la guerre, on l’embaucha à l’Institut de recherche navale du Maryland puis au Département de l’Agriculture. Il regagna son pays en 1954.

Georg Rickhey, constructeur du super tunnel-bunker d’Hitler, fut requis par les Forces de l’Air, à Wright Field en Ohio, au projet d’études stratégiques en bombardements. Il dut quitter les EU, lors du procès des responsables de l’usine Mittelwerk, du camp Dora-Nordhausen… et fut acquitté. Walter Dornberger, responsable de la production des fusées V-2 au camp de Nordhausen, fut d’abord arrêté par les Anglais pour crime de guerre. Relâché grâce à Operation paperclip, il reprit sa carrière aux Forces Armées de l’Air et pour Bell Aircraft Corporation… À la fin des années 1950, on le nomma consultant. Expert en missiles et conception d’armements basés dans l’espace… pour le Pentagone !

Le Département de l’Énergie embaucha Otto Ambros, un des fabricants du sarin. Ses compétences l’amenèrent à travailler en chimie, pour la corporation W. R. Grace, des instances gouvernementales en Europe et diverses entreprises privées. La liste de ceux qui ont travaillé aux États-Unis, sans condamnation pour crimes de guerre, devait rester secrète pendant 80 ans, soit jusqu’en 2025. Elle fut gardée à l’abri du public jusqu’en 2012, quand le Département d’État la déclassifia pour la rédaction du livre Operation Paperclip, patiemment écrit par la journaliste Annie Jacobsen. Une brique de plus de 500 pages que certains ne recevront pas sans douleur. Un ouvrage qui m’a fourni la base de ce texte.⁴

Les Alliés ont combattu les armées d’Hitler qui proclamait la supériorité germanique… avant de voler à son peuple ses plus illustres scientifiques ! Que ceux qui prônent la régie du monde par un groupe d’experts n’oublient jamais que génie et perversité peuvent très bien cohabiter.

Ce texte est le deuxième d’une série : Quand les microbes contaminent l’histoire ; Les armes biochimiques aux États-Unis et au Canada ; Les guerres biochimiques et les armes écoresponsables.

Référence :

1.https://microptique.com/blogs/articles-microscopes/linventeur-du-microscope-electronique-son-histoire-et-celle-du-microscope-electronique

2.1 Steyr-Daimler-Puch continuent séparément leurs activités sous de nouveaux noms. Heinkel fut absorbée en 1965 par Vereinigte Flugtechnische Werke ; par Messerschmitt-Bölkow-Blohm en 1980, avant de faire partie d’Airbus… https://en.wikipedia.org/wiki/Heinkel

2.2 TASCH (Technischer Ausschuss für Schädlingsbekämpfung.

3.1 L’homme et l’espace, par Arthur C. Clarke et les rédacteurs des collections Time-Life, pages 34-35 et 194.

4. Operation Paperclip, The Secret Intelligence Program that Brought Nazi Scientists to America, par Annie Jacobsen, Éditions Little, Brown and Company, 2014. À ma connaissance, ce livre n’a pas encore été traduit de l’anglais.

»» http://mondialisation.ca

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

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