A l’occasion de la sortie du numéro 100 de Rébellion, nous avons demandé à nos lecteurs leur avis sur le rôle d’une revue militante aujourd’hui et l’avenir de Rébellion. Vous pouvez partager avec nous votre vision de Rébellion et de son futur.
La revue Rébellion, à laquelle je me fais un plaisir de contribuer, incarne une voix originale dans ce que je considère être la droite radicale française. Sa ligne éditoriale est ouverte, et même, si j’ose dire, inclusive. Inclusive, au sens d’ouverte, de plurielle. C’est une qualité à chérir.
Mais si l’adogmatisme pratiqué par la rédaction est certes une belle chose, elle est aussi une nécessité de notre temps. Pourquoi ? Parce que les jeunes militants de ma génération cherchent souvent avec avidité un sens au monde qui les entoure. Il est parfois difficile de trouver son chemin, et il est bien facile de se perdre. D’autant plus que les idées attirent beaucoup moins que les slogans. Les idéologies d’aujourd’hui sont vagues, et ressemblent davantage à des postures. Les réseaux sociaux jouent bien sûr un rôle dans tout cela. Mais ils n’en sont pas les seuls responsables.
Que nous puissions proposer une voie aux quelques-uns qui tenteront de s’extraire des a priori faciles et des avis tout faits, est plus que jamais vitale. D’où l’importance du travail de notre revue.
Celle-ci s’honore d’un objectif de haut niveau : refuser le médiocre et l’opinion prémâchée, ce qui passe par le refus de tout compromis en la matière. Essayer d’incarner cette exigence est un honneur, et à mes yeux un devoir. Surtout à l’heure de l’instantané.
Permettre à un public jeune d’accéder, à prix plus que raisonnable, à une revue laissant libre cours à une diversité de points de vue et de conceptions du monde est formateur par essence. Rébellion diffuse aussi la pensée d’auteurs qui ont parfois incarné leurs idées, parfois en le payant de leur vie. Ce rôle de passeurs d’idées sera essentiel à incarner demain.
Rébellion est en fait un terreau, cultivant ce qui pourrait un jour donner matière, réflexion, à un laboratoire idéologique qui pourrait naître bientôt. Et c’est ce laboratoire qui contribuera à former les idées du mouvement révolutionnaire d’après-demain. Quoiqu’il en soit, les grands bouleversements qui nous attendent verront des militants se battre pour ce qui leur semble Beau, Bon et Saint. Ceux-là devront être formés, et notre revue aurait son rôle à jouer.
Il n’y a qu’un danger qui pourrait nous guetter un jour, si l’on n’y prend pas garde : la tendance potentielle à se terrer dans l’abstraction pure, une idée et attitude qui survient naturellement face au découragement, au manque de résultat ou plus simplement d’action. C’est un poison naturel qui guette toute structure active, et donc vivante.
Rébellion ne devrait pas quitter le sentier qui est le sien aujourd’hui.
Vincent Téma
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