Il suffisait d’y penser et changer le droit d’assassiner ses voisins en droit de se défendre, et le tour était joué.
Israël atomise Gaza, et ce n’est pas une simple expression : il y a désormais plus de victimes à Gaza qu’à Hiroshima. Mais c’est un Hiroshima progressif, homéopathique, acceptable, un génocide au compte-gouttes, au compte-morts, dix par ici, vingt par là, c’est médiatiquement mieux que 40 000 d’un coup.
La méthode démocratique, c’est toujours l’histoire de la grenouille dans l’eau qui bout lentement.
« Le génocide de la population palestinienne apparaît comme le moyen de parvenir à une fin : l’expulsion complète ou l’éradication des Palestiniens de la terre à laquelle est rattachée une part si essentielle de leur identité et qui est illégalement et ouvertement convoitée par Israël » (Francesca Albanese)
Les organisations internationales et humanitaires ont beau crier au massacre, parfois au génocide, rien n’y fait : le massacre et le vidage du ghetto de Gaza, quatre fois plus peuplé que le ghetto de Varsovie, se poursuit. L’Amérique a une énorme part de responsabilité dans ce génocide, puisqu’elle le défend, pire, elle l’entretient avec des armes, des bombes et du veto au Conseil de sécurité.
Dans le système d’inversion accusatoire permanent qui fait office de communication du pouvoir israélien, ceux qui résistent ou qui dénoncent le massacre sont qualifiés de suppôts de la « haine ». C’est le cas de l’experte de l’ONU devenue la bête noire de Netanyahou. L’Orient-Le Jour résume l’affaire :
Israël a réclamé mercredi la démission d’une experte indépendante de l’ONU Francesca Albanese qui dénonce « l’éradication des Palestiniens » de leurs terres par le « génocide », experte controversée accusée d’antisémitisme par Israël et les États-Unis. « Selon sa représentation du monde remplie de haine, l’État d’Israël n’a aucune raison historique d’exister, aucun droit de défendre sa population, et l’attaque du 7 octobre et le sauvetage des otages ne sont qu’une excuse utilisée par Israël », a écrit l’ambassade d’Israël auprès de l’ONU à Genève, au lendemain d’un nouveau rapport de la rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. « Cette réalité déformée est un écran de fumée pour cacher sa haine envers Israël », d’après la mission israélienne, qui ne voit dans la juriste italienne qu’une « activiste politique » qui abuse de son mandat.
Pas sûr que le coup de la « haine » des pacifistes et autres défenseurs de civils innocents tienne longtemps. Pendant ce temps, l’épuration ethnique se poursuit, à Gaza et au Liban. La technique est simple : on cible des résistants, on demande aux populations civiles de partir (sinon elles finissent en boucliers humains), et on bombarde. Voici comment gagner 60 km en territoire libanais (Le Figaro) :
L’armée israélienne a diffusé jeudi un appel à la population pour évacuer plusieurs villages, dont le grand camp de réfugiés palestiniens de Rachidieh, dans le sud du Liban, avertissant d’attaques sur ces zones contre le Hezbollah. « Pour votre sécurité, vous devez évacuer immédiatement vos maisons et vous déplacer au nord du fleuve Awali » (à plus de 60 kilomètres de la frontière), a indiqué sur X le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee. Le camp de Rachidieh, près de Tyr, abrite plusieurs milliers de personnes.
« Pour votre sécurité »… Et la France là-dedans ? Les juifs français sont partagés. Certains ne veulent pas être associés au sionisme sanguinaire de Tel-Aviv, d’autres trouvent que le soutien à Israël, donc au génocide des Palestiniens, ne va pas assez loin. On commence par Michèle Sibony, juive française non sioniste qui a compris tout le danger pour la communauté juive française.
De l’autre côté de l’humanisme, CNews donne la parole à un Franco-Israélien engagé dans l’armée génocidaire. Mais pas de gaité de cœur, selon lui.
« On est soldat parce qu’on nous impose une réalité. Moi par exemple, je suis marié, j’ai quatre enfants, je suis expert-comptable. Ma vie, ce n’est pas d’être soldat. On ne part pas de gaieté de cœur au front, on le fait parce qu’on est obligé pour défendre le pays. Mon petit frère, qui était au Liban, qui se battait au Liban et qui lui aussi est un homme normal marié avec trois enfants. Il est tombé et est mort dans une embuscade il y a deux semaines. »
Même Arno Klarsfeld, qui avait recouvré une certaine lucidité sur le conflit ukrainien, est revenu dans le giron israéliste en ce qui concerne les guerres de « son » pays. Il somme carrément le Président de soutenir Israël, sinon les juifs français ne le soutiendront plus. Une menace avec du fond ?
« Aujourd’hui il y a un divorce entre la communauté juive et le président de la République. La communauté juive se sent trahie par les déclarations sur l’ONU et la création d’Israël, et surtout sur les taxations de barbarie envers l’armée israélienne. »
Le Franco-Israélien sera-t-il considéré comme un « djihadiste » version sioniste et embastillé en France ?
Au nom de quoi Arno K parle-t-il au nom de la communauté juive ? Quand il évoque la création d’Israël, il parle quand même de création… Si ce n’est l’ONU, alors qui a créé Israël le 14 mai 1948 ? Les terroristes israéliens de l’Irgun devenus l’armée régulière de l’État hébreu ?
Le conflit israélo-palestinien est bien arrivé en France, d’où il n’est probablement jamais parti.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation