Bassem est une bête politique. C’est pas pour rien qu’on a diffusé et analysé ici ses sorties, en le qualifiant de vrai député du 69200 (Vénissieux). Derrière le torrent de mots crus, d’expressions racailles, d’exactions de rue, de punchlines et de vannes, il y a une structure, un professionnalisme, et un business aussi.
Le Hitler du 69-2
Bassem, malgré la taule épisodique, c’est le rabza qui a réussi. Il est solidement implanté dans son bastion de Vénissieux, et de là, il mène sa guerre numérique et de rue contre ses « frères » qui déconnent (c’est-à-dire qui se font repérer par la police ou dénoncer par les fachos), les mauvais musulmans (à son idée), les blédards trouillards, les gauchistes – maghrébins ou français – et autres « fiottes ».
Ce qui a rendu Bassem célèbre sur les RS, avec 5 millions de vues en 2 jours, c’est sa vidéo où il cartonne Daech et défend la France après le Bataclan, traitant ses compatriotes soudainement silencieux de lâches, presque de complices. Mine de rien, quand on connaît les origines de ce groupe terroriste, on comprend que Bassem ne s’est pas trompé : autant dénoncer l’axe israélo-américain ! Mais tout le monde ne lisait pas E&R en 2015.
Bassem clive, c’est rien de le dire, mais la vraie politique, c’est cliver, et cliver à mort. On occupe un créneau, on le tient, on est attaqué et on contre-attaque, on défend sa forteresse, et si on a du cran – ou de la testo –, on élargit son territoire et son audience. La volonté qui ne plie pas triomphe toujours, relire Combat pour Berlin.
Aujourd’hui, Bassem, c’est 7 millions d’abonnés sur Insta, une armée. Même le PS, qui a pourtant inventé SOS Racisme pour entuber les 6 millions d’immigrés et 2 millions de votants en 1984, ne peut pas en dire autant. Les nouvelles masses, donc les nouvelles forces, sont là. Et quand quelqu’un fédère 7 millions de personnes, on ne crache pas dessus, on s’y intéresse.
Ceux à qui ce succès fait le plus de mal, ce sont les Indigènes de la République raciste : ils ne sont jamais montés aussi haut. Faut dire que leur discours séparatiste les condamne à la quarantaine. Ils s’interrogent sur le phénomène Bassem, sans se demander si leur communautarisme – pour eux, l’intégration est une défaite – ne les exclut pas de la société française (qui les a évidemment exclus, la méchante) et de toute réussite personnelle.
« Bassem est-il notre frère ? », autrement dit, y a moyen de récupérer ses troupes et son biz ?
La version complète, pour ceux qui ont 2 heures à perdre
dans la queue de la CAF
L’animateur à 31’01 : Et aussi sur l’intégrationnisme, en fait quand tu l’écoutes, mais c’est ça qui me tue chez lui, c’est que, ce qui est intéressant c’est de voir à qui il veut plaire. Et dans son discours, mais c’est pas aux Arabes et aux Noirs qu’il veut plaire, c’est aux Blancs !
Un chroniqueur : Et aux Blancs réacs en plus !
L’animateur : Genre il se dit moi je veux être l’Arabe distingué. Déjà l’Arabe distingué il dit pas « nique la France » il dit « j’aime la France », il sait pas pourquoi mais il aime la France, il va montrer qu’il aime la France, voilà, qu’c’est un patriote et tout.
Le chroniqueur : Il affiche le drapeau français !
Arriveront-ils un jour à se sortir du syndrome de l’immigré, de cette autoflagellation ? Malgré tous ses défauts à l’aune de la morale bourgeoise (il parle mal, ce qui est à voir) ou gauchiste (il est sexiste, homophobe, transphobe), Bassem a réussi. C’est une figure, et tout le monde est en train de l’admettre, même à contre-cœur. À côté de lui, quel musulman de la société civile a une influence médiatico-politique en France ?
Si l’on retire les quelques députés LFI issus de banlieue, et Hindi parce qu’on est juge et partie, quel Maghrébin fait le poids ? Jamel ? Oublié depuis le scandale CopyComic. Sifaoui ? Noyé dans le fonds Marianne. Belattar ? Brûlé au 3e degré par le macronisme. Zéribi ? Proche du PS. Zineb ? Elle vient juste de sortir sa palestine. En vérité, et c’est pas une surprise, la communauté musulmane française souffre d’un manque de représentativité malsain. Les juifs, qui sont 10 fois moins, sont 10 fois mieux représentés que les musulmans, soit un écart injustifiable de 1 à 100.
Alors des figures émergent, en marge du Système, qui ne permet pas l’accession de Maghrébins brillants à la lumière, sauf s’ils sont siono-compatibles, ce qui les condamne sur les RS. C’est pourquoi beaucoup de cerveaux se cassent de France, retournant au Maghreb en position de force ou dans les pays du Golfe. À la place, on se tape les racailles du bled, qui nous déverse son trop-plein de galériens. Une meilleure représentativité politique calmerait non seulement les antagonismes, mais ferait rester les meilleurs et fuir les tocards.
« Pourquoi ne réagissons-nous pas face aux incivilités en France, alors que nous y résidons toute l’année » Le youtubeur Bassem dénonce l’hypocrisie de ceux qui s’indignent des incivilités commises par les touristes dans leur pays d’origine, tout en restant silencieux face aux… pic.twitter.com/wqQyOAlqhL
— Cpasdeslol (@cpasdeslol_X) August 23, 2024
Là, on est à l’envers : à cause du parti pris pro-Israël des médias mainstream, on fait violence à toute une communauté qui se sent solidaire des Palestiniens. On importe de la racaille qui salit l’image des musulmans, et on laisse partir des éléments de valeur. Voilà le résultat de 40 ans de SOS Racisme, déguisé en macronisme aujourd’hui.
Dans ces conditions, les leaders musulmans qui percent ne peuvent être que cabossés, et critiquables. C’est le Système qui a fait Bassem, et qui voudra bientôt le démolir, s’il commence à s’opposer, c’est-à-dire à parler sionisme. Il y a 25 ans, en Russie, un certain Vladimir prenait le pouvoir, et changeait les choses, au nez et à la barbe des Occidentaux. À sa façon, il a fait une taqîya.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation