En l’honneur de la vérité, de la mémoire et de la justice : chronique de Palestine par Salman Abu SITTA

En l’honneur de la vérité, de la mémoire et de la justice : chronique de Palestine par Salman Abu SITTA

Pour libérer la Palestine de tous les fléaux de l’humanité, le sionisme, le racisme, l’apartheid, l’occupation et les crimes de guerre. Mais pour les Palestiniens, Churchill avait des mots spéciaux. Il rejetait complètement leur lien historique avec leur pays. Dégoulinant de racisme, Churchill a dit ceci du droit des Palestiniens dans leur pays : « Je ne suis pas d’accord pour dire que le chien dans une niche a le droit final à la niche, même s’il y est couché depuis très longtemps. Je n’admets pas ce droit. »

Le discours qui suit a été prononcé le 8 novembre 2022 par le Dr. Salman Abu Sitta, à l’Université d’Edimbourg. L’événement était co-organisé par RACE.ED – un réseau inter-universitaire concerné par les études sur la notion de race, la racialisation et le décolonialisme à l’Université d’Edimbourg et l’Institut Kenyon, CBRL – Jérusalem. Il était parrainé par Identities : Global Studies in Culture and Power, Institute of Advanced Studies in the Humanities (IASH), Centre for Research Collection (CRC), History, Sociology, Politics and International Relations Middle East Research Group (PIR-MERG), et Islamic and Middle East Studies (IMES).

Dans sa communication, Dr. Salman Abu Sitta s’adresse au fonctionnaire colonial britannique si peu honorable, Lord Arthur Balfour, et lance au gouvernement britannique d’aujourd’hui, un appel à la réparation et à la justice.

Je vous remercie beaucoup. Il y a tellement de remerciements que je ne peux pas les compter.

Merci beaucoup au professeur Goddard pour l’introduction et la présidence de cette réunion. Merci à mes amis Shaira et Toufic qui, au cours des 100 derniers jours, ont travaillé très dur pour organiser cet événement. Ils ont navigué en eaux troubles, mais ils sont arrivés à destination sans encombre, en dépit de quelques bruits ici et là.

Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que la vérité doit être dite. Qui a peur de la vérité ? Seulement les criminels et les coupables. Il ne faut donc pas hésiter à entendre parler de la vérité.

Je dois également remercier les différents départements de l’Université d’Édimbourg qui ont parrainé cet événement.

Ils ont été mentionnés dans vos remarques [d’introduction du professeur Goddard] et sur l’invitation [sur Eventbrite], donc je ne vais pas répéter cela. Mais je vais remercier les personnes présentes aujourd’hui d’être venues. Certains d’entre vous sont venus d’Édimbourg. Certains ont pris le train pendant des heures pour venir de Londres. Nous avons ici des personnes qui ont voyagé plusieurs heures pour venir d’Europe. D’autres ont pris l’avion pendant 10 heures pour être avec nous ce soir. Je les remercie donc tous d’être ici ce soir.

Passons maintenant à notre ami Balfour.

Lord Balfour. Arthur James Balfour.

En l’honneur de la vérité, de la mémoire et de la justice, je m’adresse à vous, Lord Balfour.

Dois-je vous appeler Lord Balfour ? Nous allons faire un long voyage ensemble, alors je t’appellerai Arthur James. A partir de maintenant, je t’appellerai Arthur.

Arthur, je voudrais que tu ne sois pas mort en 1930. Je voudrais vraiment que tu sois vivant aujourd’hui, et que tu sois jugé devant tout le monde, maintenant, pendant ta vie réelle et pendant ta vie imaginaire.

Si tu n’étais pas décédé en 1930, tu serais en vie aujourd’hui et tu serais jugé par les gens au cours de ta vie imaginaire, afin que nous puissions entendre de première main ce qu’ils disent de tes actes.

Mais tu aurais 176 ans aujourd’hui. C’est plus de deux fois mon âge. J’ai un intérêt dans cette affaire car la première moitié de ta vie, tu l’as connue, tu l’as vécue. Je peux donc m’adresser à toi et te demander des comptes pour ce que tu as fait.

Mais la seconde moitié de ta vie imaginée, je l’ai vécue et je vais te la raconter. Je vais étaler la liste de tes actes, ici, à l’université d’Édimbourg, alors que tu es chancelier impérial depuis 40 ans. C’est le lieu approprié pour m’adresser à toi, Arthur.

Tu es venu de cette terre bénie, l’Écosse, d’un peuple libre et fier d’Écosse. Tu es également issu d’une famille distinguée, mais tu es allé à Londres pour être élevé comme un loyal serviteur colonial anglais. Tu as bien réussi. Certains disent que tu as été un échec ; d’autres disent que tu as été un opportuniste. Néanmoins, tu as occupé de nombreuses positions de pouvoir, ce qui te rend responsable de tes actes.

Il semble, Arthur, que tu n’aimais pas les Juifs. Du moins, tu pensais devoir protéger l’Angleterre de leur afflux lorsqu’ils ont voulu venir ici au début du 20e siècle.

Ils étaient pour la plupart des citoyens russes de l’Empire russe, bien qu’ils aient été accusés d’être des citoyens déloyaux, mais ils étaient des citoyens de l’Empire russe. Ils ont été attaqués dans leurs ghettos et enclaves par les cosaques. Leurs maisons ont été détruites, leurs biens pillés, leurs femmes violées, leurs jeunes hommes tués au hasard. C’est une expérience humaine terrible pour les Juifs. Ils ont appelé ça « pogrom ».

Souviens-vous de ce mot Arthur, « pogrom ». Parce qu’il reviendra te hanter, sous un autre nom, dans un autre endroit. Pas les mêmes événements, mais beaucoup plus féroces, avec des bombes au phosphore, des tanks et des avions. Pas sporadiques, mais une doctrine de politique régulière. Pas pour quelques nuits ou quelques semaines. Mais depuis 74 ans, et ce n’est pas fini. Tu asbeaucoup à voir avec ça, Balfour.

Ces pauvres Juifs russes voulaient échapper aux pogroms, trouver un refuge en Angleterre. Tu as refusé. Tu as refusé de les laisser entrer. Tu as fait passer la loi sur les étrangers de 1905 pour les empêcher de venir en Angleterre.

Mais ils se sont vengés. Ils ont immigré aux États-Unis à la place. Cent ans plus tard, leur organisation AIPAC est un puissant lobby dans la politique américaine. Les fils de ces immigrants russes ont occupé des postes élevés – de Kissinger à Blinken, et ils sont devenus ministres des affaires étrangères, le même poste que le tien en Angleterre, mais pour les États-Unis.

Mais la Palestine était une autre histoire. Elle a une position stratégique, importante pour vos intérêts impériaux. C’est le cœur du monde arabe. Il est nécessaire d’abattre ce cœur du monde arabe.

En 1916, tu as participé à un grand plan pour tromper les Arabes, en leur disant qu’ils seraient libérés de la domination ottomane, s’ils se joignaient à vous pour repousser les Turcs hors des provinces arabes. Ils vous ont crus et ont combattu avec vous. Pour confirmer ta promesse, les avions alliés ont largué des tracts sur le territoire arabe, répétant vos promesses.

Au moment même où ces promesses étaient faites, Arthur, ton homme de main – Mark Sykes – et un diplomate français du nom de George Picot, étaient blottis dans une pièce sombre, étalant entre eux une carte du Moyen-Orient. Ils se partageaient le gâteau arabe. Ils se disputaient pour savoir où se situeraient les frontières de la Palestine par rapport à celles de la Syrie et du Liban. Vous divisiez le gâteau arabe.

Vous – les Britanniques et les Français – vous battiez pour un butin de guerre sur le cadavre de la nation arabe. En même temps, vous étiez poussés par les ambitions sionistes qui voulaient extraire plus de terres et plus d’eau en Palestine, à condition qu’il n’y ait pas de gens dedans. Ils ne seront pas autorisés à s’y trouver. Ils voulaient une Palestine vide.

Mais elle n’était pas vide.

La Palestine de l’époque était riche et fertile, avec 1200 villes et villages. Avec une terre riche. Avec une histoire de plus de 4500 ans. Peu de gens en Europe peuvent prétendre à cela.

Mais toi, Arthur, le politicien, tu t’es lié d’amitié avec de riches Juifs européens. Ils t’ont dit que si vous leur donniez un pied en Palestine, ils mobiliseraient tous les Juifs du monde aux côtés de la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre mondiale. Tu savais, bien sûr, ou du moins tu aurais dû le savoir, que c’était un mensonge.

D’une part, les sionistes de l’époque ne comptaient pas plus de 5000 personnes. Leur nouveau chef, Chaim Weizmann, t’a dit le contraire. Il t’a dit qu’ils étaient une force mondiale avec laquelle il fallait compter. Tu savais que ce n’était pas vrai. Les Juifs de nombreux pays étaient des citoyens silencieux de leur pays de naissance et de résidence.

Vous aviez dans votre gouvernement un témoin de cela, un ministre juif britannique – Edwin Montague. Il était totalement opposé à votre politique. Il pensait que c’était mauvais pour les Juifs, car cela les dépouillerait de leurs nationalités dans d’autres pays. Il a appelé le sionisme « une croyance politique malveillante ». C’est ce qu’il a dit.

Mais vous avez été malin. Vous vouliez faire d’une pierre deux coups. Vous vouliez vous débarrasser des Juifs et leur interdire l’entrée en Angleterre ; en même temps, vous vouliez en faire une force utile à votre intérêt impérial pour démembrer la nation arabe. Votre principal objectif à l’époque était le canal de Suez.

En tant que politicien intrigant, Arthur, tu as conclu un accord à cet effet avec de riches Juifs européens et l’as gardé caché dans ton tiroir jusqu’à ce que le bon moment arrive.

En préparation de ce jour, un juif britannique sioniste, un ministre du Cabinet, Herbert Samuel, a présenté en 1915 un mémorandum intitulé « L’avenir de la Palestine ». Il s’agissait d’un plan de colonisation de la Palestine.

La même année, la menace britannique contre la Palestine sous domination ottomane devint inquiétante. Ils prévoyaient d’attaquer la Palestine depuis leur base en Egypte. Mon père était contre les Britanniques et du côté des Ottomans, sur la base qu’ils étaient des dirigeants musulmans pour des terres musulmanes. Il – mon père – a accompagné son oncle, Suleiman, qui était un chef de 1500 cavaliers de Beer Sheba, pour combattre la garnison britannique au canal de Suez. Mon père a vu son oncle au combat, galopant sur son cheval, agitant son épée, avant d’être abattu par les mitrailleuses des Britanniques.

Le bon moment pour révéler ton accord secret avec les Juifs a pris un peu plus de temps que prévu. Pourquoi ? Parce qu’en janvier 1917, les forces britanniques sont entrées en Palestine depuis leur base en Égypte.

Les Britanniques ont eu du mal à occuper la Palestine. Ils ont été vaincus deux fois aux portes de Gaza. Évidemment, Gaza a une histoire de résistance. Les Britanniques ont perdu des milliers de personnes, tuées et blessées, leurs soldats venant de diverses régions de l’Empire britannique.

Il leur a fallu 6 mois pour panser leurs plaies et se regrouper. Un nouveau commandant des forces britanniques a été nommé. Il s’appelle le général Allenby.

Pour se remettre de leur défaite à Gaza, les Britanniques ont conçu un nouveau plan d’attaque, prétendant attaquer Gaza pour la troisième fois mais voulant en fait attaquer Beer Sheba à l’est, à la place.

Ma famille le savait. Les forces britanniques ont commencé [la troisième attaque] depuis nos terres.

Les Britanniques ont marché toute la nuit le long de ce feu rouge et ont attaqué Beer Sheba de manière inattendue depuis l’est.

Pourquoi je te parle de ça, Balfour ?

Parce que cela montre comment et quand tu as fait ta déclaration.

À 19 heures, le mercredi 31 octobre 1917, les forces britanniques ont pris Beer Sheba. C’était la première victoire britannique de la Première Guerre mondiale. Ils avaient subi deux défaites à Gaza, comme je l’ai dit, deux fois ; ils avaient subi des défaites à Kut en Irak, et ils avaient subi des défaites à Gallipoli en Turquie.

Le lendemain matin, le 1er novembre, Allenby a envoyé un télégramme à Londres, disant : « Beer Sheba est entre nos mains, Jérusalem sera votre cadeau de Noël ».

Le deuxième jour de novembre [1917], toi, Arthur, a reçu le télégramme d’Allenby et tu as sorti de ton tiroir un morceau de papier que tu avais déjà signé avec les Juifs et rendu ta « déclaration Balfour » publique. Avant cela, tu ne pouvais pas le faire.

Je n’ai pas besoin de reprendre in extension la déclaration Balfour – elle est très claire. C’était bien sûr il y a 105 ans, cette semaine.

Ta déclaration était la promesse de ceux qui ne possédaient pas, à ceux qui n’avaient pas de titre, de donner la propriété des propriétaires légitimes absents.

Arthur, dans le monde d’aujourd’hui, ce que tu as fait te mènerait en prison, car tu as émis un faux billet à ordre.

Mais la fraude consistant à donner un titre de propriété d’un bien volé à des étrangers était couverte par la référence occasionnelle aux propriétaires, nous, la majorité nationale de Palestine – 95% de la population. Tu ne les as pas mentionnés par leur nom. Tu les as appelés, les « autres », les « non-juifs ».

Il est inutile d’être pointilleux sur les détails de ce document infâme de 67 mots, comme l’utilisation du mot « foyer » pour les Juifs alors que tu voulais en fait parler d’un État, [et que cet État ne serait pas seulement] en Palestine alors que tu voulais dire en Palestine.

Aussi perfide que soit ce document, tu n’en avais pas honte. Tu l’as justifié en disant clairement ceci :

« Car en Palestine, nous ne nous proposons même pas de passer par la forme de la consultation des souhaits [ – il n’est pas dit des droits – ] de la population actuelle du comté ».

Qui était cette population ?

Tu les as décrits…. tu nous as décrits, comme : « des tribus noires totalement barbares, non développées et non organisées ».

Encore une fois, aujourd’hui, c’est une remarque raciste – on pourrait te traîner en justice. Mais comme il l’avait promis, le général Allenby a pris Jérusalem un mois à peine après ta déclaration.

Le journal a salué la prise de Jérusalem par Allenby.

Le titre dit : « Jérusalem est sauvée par les Britanniques après 673 ans de domination musulmane ». « Grande réjouissance dans le monde chrétien. » Et en dessous, « Les juifs du monde entier voient la restauration de la Palestine ».

L’ironie, c’est que le mot « Restauration » est vraiment contre les Juifs, parce que c’était un mot de code au XIXème siècle pour se débarrasser des Juifs en les « restaurant en Palestine ». Ce n’était donc pas un compliment.

Le chiffre du journal de 637 ans de domination musulmane est évidemment faux. Il s’agissait de 1300 ans. Pourtant, le chiffre de 637 est pertinent. Il est proche de l’année 673, lorsque Umar Ibn al Khattab est entré à Jérusalem. Il a offert à la population de Jérusalem le Pacte d’Umariyya, pour leur assurer la paix et la fraternité.

Contrairement à toi Arthur, Umar n’est pas venu pour détruire le peuple ou le remplacer. Il est venu pour en faire ses frères.

Arthur, tu voulais donner du crédit à ta déclaration. Et les Juifs voulaient aussi une reconnaissance plus formelle de ta déclaration. Tu as donc transmis ta déclaration à la Société des Nations en juillet 1922. Cette année, c’est son centenaire.

Qu’est-ce que cette Société des Nations, qui a adopté et approuvé ta déclaration ? C’était seulement vous et une poignée d’autres pays européens coloniaux. Le reste du monde était absent de la Société des Nations.

Mais la Société avait des idées nobles pour justifier sa colonisation. L’article 22 de la Charte de la Société des Nations proclamait qu’elle avait le devoir, en vertu de « la mission sacrée de la civilisation », d’apporter la liberté et l’indépendance aux provinces arabes libérées.

« La mission sacrée de la civilisation »… Je te demande Arthur, est-ce que donner la Palestine à des étrangers était une « mission sacrée de la civilisation » ?

As-tu une réponse à cette question ? Le pourrais-tu, si tu étais vivant ? Mais cette carte te dit-elle que la Palestine est une terre vide à donner ?

Mais en 1920, trois ans après ta Déclaration, tu as confié l’administration de la Palestine à un juif sioniste, du nom de Herbert Samuel – la même personne qui, quelques années auparavant, a présenté un document pour coloniser la Palestine. Sa mission était de mettre en œuvre la politique sioniste de prise de contrôle de la Palestine, sous la protection de ta déclaration.

Arthur, à cette époque, tu avais 75 ans. Tu devais donc être fragile. Tu as donc laissé la barre à un jeune officier colonial anglais.

C’était un impérialiste pur jus, un raciste de premier ordre. Son nom était Winston Churchill. Il a suivi tes traces.

Lorsque la Chambre des Lords a rejeté ta déclaration à la majorité des deux tiers, Churchill – qui était un très bon orateur – a prononcé un discours retentissant, rappelant aux membres que ta déclaration était bonne pour les intérêts impériaux britanniques. Et il a gagné.

Comme toi, Churchill a trouvé le sionisme et les Juifs utiles à l’objectif. Comme toi, il a tourné en dérision les Arabes et s’est moqué des promesses britanniques pour leur libération et leur indépendance.

Mais pour les Palestiniens, Churchill avait des mots spéciaux. Il rejetait complètement leur lien historique avec leur pays. Dégoulinant de racisme, Churchill a dit ceci du droit des Palestiniens dans leur pays :

« Je ne suis pas d’accord pour dire que le chien dans une niche a le droit final à la niche, même s’il y est couché depuis très longtemps. Je n’admets pas ce droit. »

C’est ce qu’il a dit du droit des Palestiniens à leur pays. Nous étions comme un chien dans une niche. La niche ne lui appartient pas.

C’était le genre d’homme qui suivait ta politique. Son protégé Herbert Samuel a rencontré des difficultés lors de sa première année d’administration de la Palestine.

J’ai feuilleté la correspondance entre Samuel et Churchill dans les archives britanniques.

Cette lecture est stupéfiante.

« Les Palestiniens protestent contre le débarquement des bolcheviks (les Juifs russes) à Jaffa. Des Arabes et des Juifs sont tués et blessés », explique Samuel dans un télégramme qu’il envoie à Churchill.

« Dites-leur que nous envoyons une commission d’enquête », répond Churchill.

« Ils veulent une représentation parlementaire ».

« Ne mentionnez pas le mot représentation. Ils sont toujours majoritaires », répond Churchill.

Naturellement, les Palestiniens se révoltent.

Churchill arrive en Palestine au printemps 1921 pour aider Samuel. Il y rencontre une assemblée de dignitaires palestiniens à Jérusalem, les apaise, les assure des intentions honorables de la Grande-Bretagne. Mon père était l’un d’entre eux.

Mon père m’a dit que Churchill l’a assuré personnellement que la Grande-Bretagne respectait et affirmait leurs droits dans le district de Beer Sheba, leur propriété foncière et leurs coutumes traditionnelles.

Churchill lui a demandé de recourir à la paix et de ne pas soulever de rébellion contre les Britanniques. La déclaration de Churchill à mon père a été confirmée par un document officiel du gouvernement britannique.

Ce document a été présenté devant un tribunal israélien bien des années plus tard, en 2010. Un citoyen palestinien d’Israël à Beer Sheba, nommé Nuri Al Uqbi, protestant contre la confiscation de ses terres par Israël, a présenté ce document. Le tribunal israélien l’a rejeté au motif que Beer Sheba était vide de toute population. Personne n’y vivait. Tu entends ça ?

Mais avec le soutien de Churchill, Samuel reprend sa mission.

Au cours des 5 années de son mandat, de 1920 à 1925, il a promulgué une centaine de lois organisant essentiellement la fondation d’Israël, avant qu’elle soit annoncée 28 ans plus tard. Samuel a créé des institutions juives distinctes pour l’éducation, la banque, la production d’énergie, les travaux publics, et en particulier, un conseil législatif juif, et une armée juive embryonnaire – la Haganah.

Les Palestiniens – la majorité – n’avaient le droit de faire aucune de ces choses.

En 1925, toi, Arthur, es entré en Palestine pour la première fois. Tu as assisté à l’inauguration de l’Université hébraïque de Jérusalem, vêtu de la robe de l’Université d’Édimbourg.

Alors que tu étais honoré par des Juifs reconnaissants, tu n’as pas entendu les cris et les malédictions des Palestiniens juste à l’extérieur, qui te dénonçaient, à Jérusalem et jusqu’à Damas. Il ne t’es pas venu à l’esprit non plus que le mot « hébreu » – qui fait référence à une langue – était un mot [code] caché pour « Israël ».

En application de ta déclaration, les portes de la Palestine étaient désormais ouvertes à l’afflux de colons juifs européens.

En août 1929, les colons russes, « les bolcheviks », ont tenté de s’emparer [du mur Burak (occidental) de] la mosquée Al Aqsa à Jérusalem. Cette tentative a déclenché la grande rébellion palestinienne, qui a duré trois ans.

Arthur, tu as dû entendre parler du soulèvement de Burak dans tes derniers jours. Tu as dû entendre parler de la commission britannique – encore une autre commission – envoyée pour enquêter.

En mars 1930, tu as quitté notre monde. Arthur, j’aurais aimé que tu restes en vie pour voir ce qui est arrivé ensuite, la souffrance, la mort et la destruction que tu as causées.

Mais je vais te raconter ce qui s’est passé.

C’est pour cela je suis venu ici aujourd’hui, pour te hanter et pour porter tes actes à la connaissance du monde entier.

Au milieu des années 1930, le nombre de colons juifs européens, les « bolcheviks », a atteint 30 % de la population du pays. Naturellement, la population palestinienne se soulève contre la menace qui pèse sur son existence dans le pays.

La rébellion est accueillie avec la plus grande brutalité par les Britanniques.

La RAF bombarde les villages sans discernement. Les gens ont vu des avions larguer des bombes sur eux pour la première fois dans l’histoire. Les forces britanniques attaquaient les villages, détruisaient leurs approvisionnements et gardaient les hommes en captivité dans des cages pendant deux jours d’affilée, sans eau ni nourriture.

L’art de la torture britannique est raffiné : ils forcent les villageois à marcher pieds nus sur les épines de l’aloe. Les punitions collectives sont largement appliquées. Les partis politiques sont dissous. Les dirigeants sont exécutés, emprisonnés ou déportés.

Les Britanniques ont exécuté le chef de la révolte, Sheikh Farhan al Sa’di, âgé de 80 ans. Il a été pendu pendant le jeûne du Ramadan le 22 novembre 1937.

C’est la date de ma naissance.

Pendant ce temps, les forces britanniques entraînent la milice juive, créent des unités d’élite, connues sous le nom de Special Night Squad (SNS), leur donnent des uniformes, partagent des renseignements avec eux. Les Britanniques ont aidé à créer la Haganah, la future armée d’Israël. Aujourd’hui, Israël a copié et considérablement parfait la brutalité britannique.

Mais les Palestiniens ont résisté autant qu’ils le pouvaient. Ils avaient des moyens minuscules. Dans chaque village, une douzaine ou deux jeunes hommes rejoignaient les combattants de l’insurrection.

Je le sais personnellement. Mon frère Abdallah a mené la révolte dans le district de Beer Sheba. Avec ses camarades, ils ont chassé les Britanniques du district pendant un an et ont mis en place un gouvernement national de 1938 à 1939.

Mais que pouvaient-ils faire contre la puissance de l’Empire britannique ?

L’estimation minimale des pertes palestiniennes est de 5000 tués, 15 000 blessés et probablement 15 000 emprisonnés. Cela représente environ 50 % de l’ensemble de la population masculine adulte dans les endroits où la révolte a eu lieu [la région montagneuse de Palestine], qui ont été blessés ou emprisonnés par les Britanniques.

C’est pourquoi je dis toujours – et je continuerai à le dire – que 1939 est la Nakba infligée par les Britanniques à la Palestine.

Six ans plus tard, en 1945, ton pays est sorti victorieux de la Seconde Guerre mondiale, mais très épuisé. Les colons juifs que tu as amenés dans mon pays ont décidé qu’ils n’avaient plus besoin de vous. Ils voulaient se débarrasser de vous et s’approprier la Palestine.

Ils ont mené une série d’actes terroristes contre vous, leur bienfaiteur d’antan. Ils ont pendu vos soldats, ils ont fait exploser vos bâtiments et ils ont enlevé vos juges.

Mais vous les avez tolérés. C’est très différent de ce que vous avez fait avec nous.

Vous les avez vus envahir la Palestine en avril 1948. Vous n’avez rien fait.

L’armée des colons que vous avez aidé à construire, a commencé l’invasion de la Palestine pendant que les Britanniques regardaient.

120.000 soldats, répartis en 9 brigades, ont mené 31 opérations militaires, envahissant la Palestine, qui était en grande partie sous la domination britannique.

La moitié des réfugiés palestiniens ont été expulsés sous le regard des Britanniques.

Vous avez assisté à 156 massacres durant cette période et vous n’avez rien fait. Deir Yassin est l’un d’entre eux.

De plus, en avril 1948, David Ben Gourion a commencé un nouveau type de guerre. Il s’agissait d’une guerre biologique visant à polluer les ressources en eau des villages et des villes avec la typhoïde.

J’ai écrit à ce sujet il y a 20 ans – personne n’y a prêté attention. Le mois dernier, [l’historien israélien] Benny Morris a écrit à ce sujet, et tout le monde l’a remarqué.

Nous le savions de première main.

La Haganah nous a attaqués sous le regard des forces britanniques. Ils ont attaqué et vidé de leur population 12 grandes villes de Palestine et 200 villages et ont commis des dizaines de massacres sous le regard de vos forces. Parfois, les forces britanniques ont aidé la Haganah à expulser des gens de Tibériade, Haïfa et d’autres endroits.

Vos forces britanniques n’ont pas réussi à nous protéger contre les massacres de Deir Yassin, Ein Az Zaytoun, Sa’sa’, Hunin, Mansurat el Kheir, Husseiniya et bien d’autres. Honteusement, les forces britanniques n’ont pas réussi à arrêter l’exode de nos principales villes : Jaffa, Haïfa, Safad, Tibériade.

La moitié de tous les réfugiés palestiniens ont été expulsés par la Haganah alors que la Palestine était sous la protection des forces britanniques.

En avril 1948, le dernier fonctionnaire britannique s’est empressé de quitter l’aéroport de Lydda dans la panique pour attraper le dernier avion civil quittant la Palestine.

L’histoire est sans pitié. La même scène s’est répétée pour les EU au Vietnam en 1975 et à Kaboul l’année dernière seulement. Ils se sont précipités fébrilement, en hâte, vers le dernier avion pour les emmener, laissant la population dans la dévastation.

Mais il n’y a rien de plus révélateur de ce déshonneur que le spectacle d’Alan Cunningham, le dernier Haut Commissaire de Palestine, quittant la Palestine. Il a quitté la Palestine dans un petit bateau avec un drapeau britannique flottant à sa poupe, sans que personne ne lui dise au revoir, ni les Palestiniens trahis, ni les juifs vainqueurs.

Arthur, tu dois des excuses à Cunningham.

Mais le 14 mai 1948, David Ben Gourion est occupé. Il s’est adressé au conseil des colons juifs et a déclaré son État [Israël] pour la première fois.

Le même jour, le 14 mai, la milice juive, la Haganah – l’armée que vous avez formée, nous a attaqués – sur ma terre à Al Ma’in, le même endroit que vous avez vu sur la carte, appelé « Abu Sitta ».

Les Juifs sont venus en force sur ma terre natale, dans 24 véhicules blindés. Nous avions environ 10, peut-être 15 fusils. Ils ont tué tous ceux qu’ils ont vus. Ils ont fait sauter et brûler tous les bâtiments et structures. Ils ont fait sauter l’école que mon père avait construite en 1920, notre moulin où nous fabriquons de la farine à partir du blé.

Ils ont tout détruit sur leur passage.

J’ai vu tout cela. J’en suis le témoin oculaire. J’étais caché dans un ravin avec des femmes et des enfants. J’ai vu les restes fumants, les débris, les cendres – j’ai vu ça, j’ai vu ça.

Donc, ce même jour, [le 14 mai], je suis devenu un réfugié. Je suis un réfugié depuis 27 207 jours.

Je ne te le pardonnerai jamais Arthur.

Le mythe disait que la Palestine était une terre vide. Mais c’était un plan pour la rendre vide. Alors elle est devenue vide. Qu’est-il arrivé aux habitants de ces villages ? Ils sont devenus des réfugiés dans ces camps de réfugiés (voir la troisième carte de la diapositive 10).

Ce sont les dimensions énormes d’Al Nakba – le dépeuplement de 560 villes et villages palestiniens, la destruction totale d’un peuple qui vivait là depuis 4500 ans, à cause d’une invasion étrangère de la Palestine. Le remède, naturellement, serait de mettre fin à ce crime et de ramener les réfugiés dans leurs foyers. C’est ce que nous appelons le Droit au Retour, auquel nous ne renoncerons jamais.

Les pays arabes [voisins] n’ont pas réussi à sauver les Palestiniens dans la première phase. Ils auraient dû essayer à nouveau d’effacer les conséquences de cette Nakba.

Ton gouvernement devrait donc les encourager à le faire, ou les aider à le faire. Vous êtes la cause de tout cela. Il est naturel que vous les aidiez.

Mais la réaction de ton gouvernement a été tout le contraire. En 1950, la Grande-Bretagne s’est alliée à la France et aux États-Unis et a publié la Déclaration tripartite, mettant en garde les Arabes contre toute tentative de revenir sur cette Nakba. Ils se sont en fait ligués contre toute tentative de ramener les gens chez eux.

Alors, où est la prochaine guerre ? Qui a mené la prochaine guerre ?

C’était la Grande-Bretagne dirigée par l’instable Eden, en collusion avec la France et Israël. Ils ont attaqué l’Égypte en 1956 pour renverser Nasser.

Mais le résultat fut différent. Eden disparaît de la scène politique et Nasser devient l’un des trois leaders mondiaux des pays non-alignés, représentant les trois quarts de la population mondiale.

En 1967, Israël attaque à nouveau. Il occupe le reste de la Palestine, aujourd’hui appelée Cisjordanie et bande de Gaza ; il occupe le Sinaï en Égypte et le Golan en Syrie et plus tard le sud du Liban. Cette occupation a maintenant 55 ans.

Depuis, chaque jour, le sang du peuple palestinien coule. Des enfants et des femmes sont tués, des maisons sont démolies, des milliers de personnes sont emprisonnées, les déplacements vers les familles, les écoles et les hôpitaux sont limités.

Il suffit de consulter le dernier rapport de Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Palestine, qui vient de paraître. Vous pouvez également consulter le rapport d’Amnesty [International] – c’est le document le plus détaillé. En tant qu’étudiants, ne le manquez pas.

Arthur, ton héritage se poursuit à travers tes successeurs. Theresa May s’est adressée aux juifs à l’occasion de votre centenaire en rappelant votre déclaration « avec fierté ».

Puis vous avez le Premier ministre aux cheveux en bataille, Boris Johnson, qui s’est déclaré « sioniste passionné ».

Nous avons maintenant la nouvelle venue, Elizabeth Truss, qui a déclaré qu’elle était « une grande sioniste ». Mais le peuple britannique lui a dit de partir, après 44 jours.

Ajoutez à cette liste l’héritage meurtrier des défunts Ben Gourion, Rabin, Sharon et maintenant Gantz, le ministre israélien de la guerre. Il est recherché par la Cour pénale internationale de La Haye, soit dit en passant.

Aujourd’hui, dans les dernières nouvelles que nous recevons, Israël a élu un gouvernement des plus racistes – certains le qualifient de fasciste – et ils viennent donc de déclarer publiquement leurs couleurs. Nous n’avons pas besoin d’expliquer. Ils expliquent qui ils sont.

Un si long casier judiciaire est englué dans la boue de ton héritage, Arthur.

Mais nous ne perdons jamais espoir, tout comme nous ne perdons jamais notre droit de rentrer chez nous.

Il reste des gens vertueux parmi les Britanniques. Au cours de ces dernières années, ils ont formé un électorat important qui soutient les droits des Palestiniens. Et il grandit chaque jour. Nombreux sont ici aujourd’hui et je suis fier d’en connaître beaucoup et de travailler Voilà où nous en sommes, Arthur. Arthur James Balfour, ces pages de ton héritage sont devant tes yeux. Tu as l’éternité pour y penser, pour le regretter et pour être puni pour cela.

Nous, les Palestiniens,vivons dans notre pays depuis des milliers d’années, avant et pendant l’invasion de nombreux pays.

Pour ma part, je peux documenter ma lignée en Palestine depuis près de 200 ans. Ce document daté de 1845 porte le nom de mon arrière-arrière-grand-père, le cheikh Dahshan Abu Sitta. Il vivait là, dans son pays, bien avant que les colons des froides collines de Russie ne soient introduits clandestinement dans mon pays, en prétendant qu’ils sont les Palestiniens d’origine et pas nous.

Ta naissance a été le signe avant-coureur de la mort et de la destruction. La Terre Sainte est devenue la terre du sang, de la misère et une tombe pour l’humanité. Cent ans après ta naissance, Al Nakba s’est produite.

Les Palestiniens chassés de leurs terres lors de la création d’Israël

La Palestine a été détruite, les Palestiniens ont été dépeuplés. Nous sommes devenus des réfugiés.

Néanmoins, les Palestiniens sont toujours là. Il est vrai que nous sommes occupés, attaqués, blessés, vilipendés, abandonnés – mais nous sommes toujours en vie et rebelles. Nous étions 700 000 lorsque tu as fait ton infâme déclaration. Aujourd’hui, nous sommes 14 millions, en Palestine et autour de la Palestine, et dispersés dans le monde entier.

Te souviens-tu de ta déclaration : « des tribus noires totalement barbares, sous-développées et inorganisées ». Tu te souviens de cette déclaration à notre sujet ?

Eh bien, si tu vivais dans notre monde, tu connaîtrais Edward Said, Ismail Shammout, Ghassan Kanafani, Naji al Aly et des milliers de combattants de la liberté – héros connus ou silencieux, défendant leur pays.

Tu connaîtrais les frères Nayfeh, fils d’un petit fermier palestinien, qui sont maintenant des scientifiques de haut niveau aux États-Unis. Ou Bassam Dally, l’un des 2 % de scientifiques les plus éminents au monde aujourd’hui – un de mes amis. Tu connaîtrais le jeune homme du camp de réfugiés de Gaza qui a conçu l’hélicoptère qui s’est posé sur la lune.

Et les femmes que tu avais l’habitude de voir porter des jarres d’eau sur leur tête, marchant de la source à leur maison. Sais-tu ce qui leur est arrivé ? Je vais te dire ce qui leur est arrivé.

Aujourd’hui, tu rencontrerais Samah Sabawi, dramaturge en Australie ; Susan Abulhawa, romancière dont les livres sont publiés en trente langues ; Noura Erakat, éloquente avocate des droits de l’homme ; Samia Halaby, peintre renommée. Et, pour couronner le tout, Arthur, un nouveau nom pour toi, Nujoud Fahoum, une jeune femme qui projette d’être la première femme sur la lune.

Ce sont les gens que tu as transformés en réfugiés.

Malgré toi et ta promesse vicieuse, malgré les crimes commis et qui sont commis aujourd’hui sur cette base, nous, Palestiniens, croyons toujours que la justice triomphera.

Nous regardons vers une future Palestine libre et libérée avec l’aide de bonnes personnes, et elles sont la majorité.

Aujourd’hui, devant cette noble assemblée, je te rappelle les mots de l’archevêque sud-africain Desmond Tutu. Il a dit : « Si vous êtes neutre dans des situations d’injustice, vous avez choisi le côté de l’oppresseur. » Une règle très simple.

Mais je suis sûr que vous ne resterez pas silencieux. C’est pourquoi vous êtes ici ce soir.

Seul le criminel a peur de la vérité . Seul le criminel veut que vous n’entendiez pas ce dont nous parlons. Par conséquent, je vous demande de vous joindre à moi pour cet appel :

Nous demandons au gouvernement britannique :

de s’excuser auprès du peuple palestinien pour ses souffrances

de soutenir la mise en œuvre du droit inaliénable de retour des Palestiniens dans leurs foyers

de verser un dédommagement intégral au titre des pertes et dommages subis par le peuple palestinie

d’aider à la reconstruction de la nouvelle Palestine et au rapatriement de son peuple

d’enseigner la véritable histoire de la Palestine dans les écoles et dans les médias

Sur tout ce qui précède, nous vous demandons, nous ici présents aujourd’hui, de soutenir ces revendications, pour rendre la Palestine à son peuple dans la justice et la liberté, comme Allenby l’a trouvée en 1917, et pour libérer la Palestine de tous les fléaux de l’humanité, le sionisme, le racisme, l’apartheid, l’occupation et les crimes de guerre.

Que la Palestine soit libre, du fleuve à la mer !

Merci.

»» https://www.chroniquepalestine.com/…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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